Par PRAO Yao Séraphin
Depuis 2011, la démocratie a pris un sérieux coup dans notre pays. Les partis politiques ne peuvent pas participer au processus démocratique en toute liberté, ou du moins, une partie de l’opposition. Le Président Gbagbo disait ceci : « si je savais que l’argent pouvait acheter les gens, je n’allais pas acheter les armes …». En clair, il voulait simplement dire qu’on pouvait acheter le calme en remplissant le compte bancaire de ses adversaires. Le Président Ouattara a réussi ce coup en divisant l’opposition en Côte d’Ivoire. Dans notre pays, sous le régime Ouattara, il y a deux races d’opposants : les opposants dociles et les opposants récalcitrants. Les premiers sont les opposants du régime et les seconds les opposants au régime.
Qui sont donc les opposants du régime ? La réponse est simple : ils sont toujours dans les couloirs de la présidence. Ils y vont les poches vides et reviennent les poches pleines. Ils sont très protégés par les autorités actuelles. Ils ont parfois le sigle du Parti mais pas les militants. Ce sont en général, des généraux sans troupes ou des lampes sans mouchettes ou si nous sommes très gentils, des mouchettes sans lampes. Lorsqu’il y a des écarts de points de vue, ils sont aidés par le pouvoir au détriment des autres. Ils sont des partisans du pouvoir la nuit et opposant le jour. Demandez de bonnes conditions pour aller aux élections, ils vous diront non. Ils sont toujours prêts à comploter pour que les autres se retrouvent en prison. Lorsque vous parlez de la libération de Gbagbo, ils vous diront oui mais au fond, ils veulent la tête de Gbagbo.
Et les opposants au régime, qui sont-ils ? Les Ivoiriens les reconnaissent très facilement. Ils souffrent pour restaurer la démocratie dans notre pays depuis 2011. Ils refusent la monnaie sonnante et trébuchante du régime, ils sont dignes ces derniers. Ils sont régulièrement en prison pour leur combat pour la démocratie. Ils sont en Côte d’Ivoire et même à l’extérieur du pays car ils sont nombreux à fuir le pays. Ils gardent toujours espoir qu’un jour, le pays verra le lever du soleil. Ils espèrent car la nuit n’a jamais été longue que le jour. Ils savent également que la force n’a jamais dominé un peuple pour longtemps. Ils sont peinés de voir un pays en parfaite déconstruction, humilié et violé de partout. Ils saignent de l’intérieur même s’ils donnent l’apparence de dignité. Mais si Dieu est un Dieu de justice alors, je sais que la victoire est proche. Ceux-là, ce sont nos amis, nos frères et camarades de lutte.