Ivoirienne, Emah Solange Recchia vit depuis 27 ans en Suisse. Elle fait partie des jeunes loups fidèles au député Konan Kouadio Bertin dit KKB et à son courant «le Renouveau Pdci-Rda.» Investie coordinatrice en Suisse du mouvement le week end dernier, en présence de l’initiateur, elle s’est confiée au Nouveau Courrier.
Vous avez été investie comme présidente de la coordination de Renouveau PDCIRDA de Suisse le week end dernier, pouvez-vous nous dire exactement ce qu’est ce mouvement ?
Le Renouveau Pdci-Rda est un courant à l’intérieur du Pdci-Rda créé par l’honorable
KKB qui s’est inspiré du thème du dernier congrès du parti dont le thème était : «Renouveau- Renaissance et rajeunissement. » Je remercie l’honorable KKB qui m’a investi en tant que présidente de la coordination de Renouveau Pdci-Rda pour la confiance placée en moi. Avec des amis, nous avons travaillé sans relâche parfois dans des conditions très difficiles – j’entends par là menaces et intimidations etc. – pour faire véhiculer le message de KKB. Mais au fond, je me réjouis de toutes les réactions de nos adversaires qui nous démontre chaque jour que nous sommes dans le droit chemin et que nous les empêchons de dormir tranquilles. Car si on ne troublait pas leur sommeil, ils n’allaient pas se fatiguer tant à nous mettre les bâtons dans les roues ? C’est la preuve que KKB fait peur à ses détracteurs, ceux qui n’ont pas intérêt à ce que le PDCI ait un candidat à la prochaine élection présidentielle prévue en 2015.
Où va Renouveau Pdci-Rda ? Et comment comptez-vous mettre à profit votre mandat ?
Le PDCI-RDA est un vieux parti, comme toute association de personnes, il est indéniable qu’à un moment donné de son histoire, il importe de changer de stratégie, de méthodes et surtout d’épouser l’ère du nouveau. C’est le cas actuellement avec le débat qui prévaut au sein du parti relativement à la nécessité ou non du parti de présenter un candidat aux prochaines élections.
Nous sommes une équipe jeune, dynamique, déterminée, active, proactive, aspirant au renouveau du parti et notre rôle sera de faire passer les messages clés de l’honorable KKB. A savoir que le Pdci-Rda ait un candidat pour l’élection présidentielle de 2015 comme convenu lors du dernier congrès du parti en 2013. Nous ratissons au-delà de nos militantes, militantes et sympathisantes pour que notre candidat passe au 1er tour. C’est notre souhait le plus ardent.
Pensez-vous que le message de Kouadio Konan Bertin dit KKB, le fondateur de Renouveau PDCI-RDA, est compris de vos camarades de parti au niveau de la Suisse ?
L’honorable Konan Kouadio Bertin est l’un de rares cadres de notre parti à demander que le PDCI RDA ait un candidat à la prochaine élection présidentielle. Partout où il en a l’occasion, il ne se prive pas d’interpeller contre la politique de suivisme qui prévaut à la tête du parti où l’option d’une candidature unique d’Alassane Ouattara, dans le cadre du Rhdp, semble prévaloir. Devant les militants, KKB a passé au peigne fin la situation sociopolitique et économique de notre pays, il a diagnostiqué le mal dont souffre notre pays. Les Ivoiriens et amis de la Côte d’Ivoire présents lui ont posé de nombreuses questions. Pour finir, tout un chacun a compris le problème de l’Ouest avec ses enquêtes sans résultat, pourquoi la réconciliation nationale dans l’impasse, l’insécurité qui prévaut toujours, les réalités quotidiennes des populations qui contrastent avec les déclarations du régime Ouattara.
L’actualité ivoirienne, c’est aussi le retrait du FPI de la CEI. Quel est votre avis sur la question ?
Je ne comprends toujours pas pourquoi le FPI a voulu faire partie de la CEI dès le départ vu que c’est le même Youssouf Bakayoko qui a mis ce parti dans la situation difficile dans laquelle il se trouve. Le FPI a sûrement ses raisons…
Nous demandons que la voix démocratique se fasse entendre à tous les niveaux, partant du parti au pouvoir et ses alliés à l’opposition. Qu’ils comprennent que la démocratie devrait être notre credo. L’élection est par essence un jeu où tout participant peut perdre ou gagner.
Vous n’êtes pas tendre avec l’actuel régime ivoirien, que lui reprochez-vous exactement ?
Tant que les Ivoiriens auront faim, tant qu’il y aura la pauvreté en Côte d’Ivoire, je ne me tairai jamais. Alors, voudrez-vous que je m’adresse au président Gbagbo pour lui demander de sortir les ivoiriens de cette précarité ? Ils sont aux affaires et il leur appartient d’assurer le bien-être des populations. D’ailleurs, les acteurs principaux de ce régime n’ont pas été tendres avec le Président Bédié, encore moins avec le Président Laurent Gbagbo dont ils ont littéralement saboté toutes les actions. Ils ont rendu la Côte d’Ivoire ingouvernable. Alors, pourquoi sont-ils si frileux devant la critique ? Ils doivent reconnaitre qu’à la différence de leurs méthodes et pratiques, nous manifestons notre opposition de manière démocratique. Vous-voyez que je suis tendre avec eux après tout (rires).
La crise ivoirienne perdure, la Côte d’Ivoire est devenue un Etat policier ou des personnes sont arrêtées par la DST, les prisons engorgées d’opposants au régime. Quelles solutions préconisez-vous pour un retour à un état de droit ?
Je vous ramène aux années de gestion des affaires de l’Etat par le PDCI RDA était aux affaires. Nous sommes unanimes que la situation s’est considérablement dégradée à tous les niveaux. Face à cette descente aux enfers, les Ivoiriens doivent comprendre que la meilleure personne pour s’occuper normalement et efficacement du bébé n’est autre que sa mère. Qui me contredirait quand je répète que la Côte d’Ivoire moderne et modèle est le fruit des cadres du PDCI RDA ? Je n’en dirai pas plus.
Vous êtes ressortissante suisse, pensez-vous être la personne idoine pour présider cette coordination du Renouveau PDCIRDA ?
Attention je suis avant tout ressortissante ivoirienne de père et de mère Ivoiriens avec un passeport ivoirien et je tiens à ma patrie comme à la prunelle de mes yeux ! L’honorable KKB m’a désignée pour assumer cette responsabilité, cette haute fonction pour laquelle je lui suis très reconnaissante Nous allons tout faire pour respecter rigoureusement l’agenda établi avec une équipe jeune, dynamique, déterminé, active et proactive qui aspire au renouveau du parti afin d’atteindre les objectifs fixés. Nous voulons mériter sa confiance.
Interview réalisée par Armand Iré
Source : LE NOUVEAU COURRIER | 17 septembre 2014