Pour le match comptant pour la 4ème journée des éliminatoires de la CAN 2015, les Éléphants de Côte D’Ivoire viennent de mordre la poussière face au Léopards de la RDC. Le score de 3-4 à domicile est plus qu’une humiliation pour une équipe d’un tel niveau toujours classée parmi les meilleures du continent. Nous devons cependant nous habituer à ce cirque footballistique de mauvais goût: En réalité, nos éléphants sont encore trop petits pour prétendre être grands.
On vient de le constater au stade Félix Houphouët-Boigny, on l’avait également vu ailleurs et surtout lors de la Coupe du Monde au Brésil en 2014.Rappelons-nous qu’au Brésil, en lieu et place d’une tragédie grecque à laquelle s’attendaient la plupart des spectateurs lors du match qui a opposé la Grèce à la Côte D’Ivoire dans la soirée du mardi 23 juin 2014, c’est plutôt une véritable Odyssée qui nous avait été servie. La Grèce était en effet revenue de très loin pour battre notre équipe nationale par le score final de 2 buts à 1.Alors qu’avec le score de 1 but partout, les éléphants étaient qualifiés pour les 8ème de finale, les erreurs offensives et défensives ont abouti à cette catastrophe quand Samaras, le joueur grec qui avait déjà réussi à battre Copa Barry sur une erreur de Tioté à 2 minutes de la fin de la première mi-temps, avait transformé à 2 minutes de la fin du temps additionnel un pénalty occasionné par Sio Giovanni.
Résultat : La Côte D’Ivoire avait été éliminée de la Coupe du Monde Brésil 2014, la promesse des grosses primes n’avait pas produit l’effet attendu et sans attendre qu’on demande sa tête Sabri Lamouchi avait démissionné. Qu’attendait-on vraiment d’une équipe stressée et traumatisée par la tragédie ivoirienne? Il est vrai que par le passé, les Éléphants nous ont apporté de cruelles désillusions mais ce Mondial Brésil 2014 était arrivé à un moment où notre pays, après une décennie de tensions et d’hostilités, se trouve à la recherche de la paix et de la réconciliation. Il va sans dire qu’une victoire des Éléphants aurait pu avoir un impact certain dans la remobilisation populaire autour du drapeau national et du sentiment d’appartenir à un même pays. Toutes choses qui pourraient faciliter la réconciliation.
Au moment donc où l’urgence se fait de plus en plus sentir de redonner le sourire et la joie à notre peuple pour exorciser l’obscurité et tous les graves traumatismes de la guerre, revoilà nos pachydermes qui reviennent nos arracher encore d’autres chaudes larmes de douleur et de tristesse. Mais pourquoi devrions-nous tant nous lamenter ? Sommes-nous sûrs que Didier Drogba n’avait pas sa place dans un tel match où il suffisait de conserver la balle, de l’éloigner de notre camp ou de la maintenir dans le camp adverse pour éviter ce but assassin de la 88ème minute? Malgré son beau but des 30 mètres qui nous a fait tant rêver, Touré Yaya est-il vraiment un leader capable d’imposer (quand il le faut) à ses coéquipiers l’attitude et les comportements qui mènent à la victoire ? Une belle équipe qu’on aura tenté de tuer par le rattrapage ethnique et qui se fait donc toujours rattraper par ses erreurs. En attendant peut-être le pire, disons-nous alors tout simplement que nos Éléphants ne deviendront jamais grands pour comprendre combien notre peuple opprimé et martyrisé qui pleure a besoin aujourd’hui qu’on lui serve de l’allégresse et non toujours d’interminables deuils.
Océane Yacé, Politologue, Monte-Carlo, Monaco.