Le vrai point d’achoppement

Rencontre-du-Gouvernement

(FratMat, 18 mars 2013)La lueur d’espoir suscitée par le dialogue direct gouvernement – Fpi, symbolisé par la mise en place d’un groupe de travail le 18 janvier dernier, et ce, pour décrisper la vie politique en vue des élections locales couplées, municipales et régionales, s’estompe, peu à peu. Depuis quelques jours, le parti de la rose multiplie les déclarations tendant à montrer la mauvaise foi du gouvernement qui, par un communiqué en date du 13 février, ‘’a fixé la date des élections locales du 21 avril de façon unilatérale’’. La formation politique de Laurent Gbagbo se dit d’autant plus ulcérée que le 6 février 2013, à la demande du gouvernement Daniel Kablan Duncan, un courrier faisant le point des accords et désaccords, dans le cadre de ce dialogue, a été déposé à la Primature. Courrier dans lequel ce parti exigeait le report des élections locales. Bien avant, dans une autre déclaration de son comité central, le Fpi avait demandé leur tenue en 2014. Du côté du gouvernement, cette proposition est jugée indécente. De source proche de la Primature, le Fpi vient de démontrer, encore une fois, qu’il ne veut pas aller aux élections et use de moyens dilatoires. Pour cette source, le Président de la République, Alassane Ouattara, attend la mise en place des mairies et des régions pour la phase concrète de son programme de gouvernement afin d’améliorer les conditions de vie des populations après l’éprouvante guerre post-électorale. Or, en 2014, la précampagne pour l’élection présidentielle va démarrer, sans oublier toute la débauche d’énergie qu’il faut déployer pour les locales. En outre, les populations n’auront pas véritablement trouvé les solutions aux nombreux problèmes existentiels qui les assaillent et qui ont pour noms : coupures intempestives de l’électricité, problème d’eau, de routes, cherté de la vie…

Conséquence : le dialogue politique a pris du plomb dans l’aile et le Fpi se tourne vers Ouattara pour une ébauche de solution. Le 5 mars dernier, son journal, ‘’Notre Voie’’ barrait sa ‘’une’’ avec ce titre qui en dit long : « Dialogue direct pour la sortie de crise : le Fpi cherche interlocuteur ». Surtout que ce parti a souhaité, en vain, une prise en charge par l’Etat de Côte d’Ivoire d’un voyage de la direction du Fpi à La Haye pour une visite de réconfort et de soutien à Laurent Gbagbo incarcéré depuis le 29 novembre 2011. Au terme de l’élection présidentielle de novembre 2010 qu’il a perdue contre Alassane Ouattara, il a engagé une guerre pour son maintien au pouvoir qui a fait officiellement 3 000 morts.

SYLVAIN NAMOYA