Des révélations sur la détention de Dano Djédjé : Ce que le Fpi fait pour l’ancien ministre

Les inquiétudes de Marie-Odette Lorougnon

Cela fait plus de trois semaines que Dano Djédjé croupit dans les geôles de la maison d’arrêt et de correction de Toumodi. Mis aux arrêts en même temps que ses camarades Koua Justin et Hubert Oulaye, l’ancien ministre de la Réconciliation nationale de Laurent Gbagbo s’est retrouvé à la prison civile de Toumodi, où il est détenu. C’est le mardi 5 mai passé que le cadre du Front populaire ivoirien (Fpi), arrivé sous escorte d’éléments du Centre de coordination des décisions opérationnelles (Ccdo), a entamé son séjour carcéral dans la cité de l’agouti. Les premières heures n’ont pas été faciles, apprend-on.

DIFFICILES CONDITIONS DE DÉTENTION

La prison civile de Toumodi a, certes, une cellule réservée à une certaine catégorie de détenus, mais le séjour dans cette cellule n’est pas plus agréable que dans les autres de ladite prison, vu les commodités qu’elle offre. Une petite chambre avec un petit lit et un ventilateur. Dano Djédjé y a fait l’amer constat dès ses premiers jours. La prison de Toumodi est, du reste, présentée par Thomas Tiacoh, secrétaire national du Fpi chargé des régions du Bélier et de Yamoussoukro, comme un mouroir. Pour ce cadre de l’ex-parti au pouvoir, il est inconcevable qu’un ministre de la Réconciliation nationale passe un séjour entre ces mûrs.

FPI, PARENTS DE DANO DJÉDJÉ SE MOBILISENT

La nouvelle de la détention de Dano Djédjé dans les geôles de la cité de l’agouti n’est pas passée inaperçue à Toumodi. Le Fpi, connaissant bien les locaux de la prison, où quelques-uns de ses cadres avaient déjà séjourné avant l’ancien ministre de la Réconciliation, s’est tout de suite mis en branle pour apporter son appui à son cadre. Les dirigeants locaux du Fpi, qui auraient souhaité recevoir ce ponte de leur parti en d’autres circonstances que celles-là, se sont mobilisés pour être à ses petits soins, vu les conditions dans lesquelles il est incarcéré. Un comité a été rapidement mis en place pour le service. Les besoins urgents du prisonnier ont été énumérés et ses camarades de parti y ont remédié 3 jours après son transfèrement à la prison de Toumodi. C’est-à-dire depuis le jeudi 07 mai 2015. Il s’agit notamment d’un ventilateur, d’un matelas plus confortable, de nouveaux draps, des choses nécessaires qui manquaient à sa cellule et qui auraient rendu le séjour carcéral inoubliable. Un mois après, la famille politique du ministre de la Réconciliation continue de le prendre en charge et de répondre à ses différents besoins dans sa prison.

SUIVI SANITAIRE

Dès son arrivée à la prison civile, Dano Djédjé a été visité d’abord par une assistance sociale, en vue de connaître ses besoins. Ensuite, le détenu a eu droit à une visite médicale. Ce service a été assuré par un médecin détaché à la prison, comme cela se passe pour tous les autres prisonniers. Les praticiens se sont fait une idée de son état de santé. Depuis des semaines, Dano Djédjé, apprennent nos sources, a toujours droit à ses visites médicales. Il en est de même pour l’assistance sociale.

CALME PLAT

Contrairement aux autres maisons d’arrêt où les partisans de Laurent Gbagbo détenus reçoivent des visites en affluence de leurs camarades, l’ambiance n’est pas la même à la prison de Toumodi. Lorsque nous arrivions sur les lieux, jeudi dernier aux environs de 14h30, c’était le calme plat. Les détenus, qui sont passés à l’audience correctionnelle, venaient juste de faire leur entrée dans la prison. L’ambiance était semblable à celle des jours ordinaires. Il en est de même pour le dispositif sécuritaire. Là encore, rien à signaler. A part le premier jour où les éléments du Ccdo sont arrivés sur les lieux, c’est l’ambiance habituelle autour du pénitencier. Cependant, il n’est pas facile de rencontrer le prisonnier du Fpi. C’est un véritable parcours de combattant d’accéder à l’ancien ministre de Laurent Gbagbo, eu égard aux conditions à remplir. Il faut, à chaque visite, obtenir un ticket qui n’est délivré qu’à Abidjan. Car, selon nos sources, bien que Dano Djédjé, soit en détention préventive à Toumodi, son dossier relève toujours du tribunal d’Abidjan. Les juges de son lieu de détention n’ont pas compétence à délivrer un document d’accès à ce détenu. Ces exigences réduisent les visites au prisonnier alors qu’elles sont nombreuses, les personnes qui souhaitent le rencontrer.

MARIE-ODETTE LOROUGNON INQUIÈTE

Malgré tout, le prisonnier Dano Djédjé n’est pas un homme aussi solitaire depuis son arrivée dans la cité de l’agouti. Selon des sources bien introduites, l’homme reçoit plusieurs visites, des camarades politiques de son bord, des parents et des amis. Marie-Odette Lorougnon, l’une des figures de proue de l’aile dure de l’ex-parti au pouvoir, fait partie de ces visiteurs. Il y a une semaine environ, a-t-on appris, elle a fait le voyage pour voir son frère et compagnon de lutte. Pendant le temps qu’elle a passé avec lui, Odette Lorougnon a pu constater certaines aspects de la condition de vie difficile qu’il mène dans cette prison de Toumodi. Elle s’est inquiétée de cette condition de détention de l’ancien ministre de la Réconciliation nationale. Il est vrai, selon elle, que Dano Djédjé se trouve dans un cas d’incarcération, mais elle estime que, du fait de son rang, l’on pouvait lui offrir de meilleures conditions. Elle a surtout déploré les conditions hygiéniques dans lesquelles vit le ministre. Toute chose qui pourrait avoir de graves répercussions sur la santé du détenu politique.

Gnandé TIA, Correspondant régional