« Le Fpi a-t-il un problème avec Gbagbo, son fondateur ? »
(Soir-Info, jeudi 03 avril 2014) – Il revient à la charge. Koffi Koffi Lazare n’en démord pas. Le baron du Front populaire ivoirien (Fpi), depuis son exil ghanéen, s’en prend, une fois encore, vertement et ouvertement à la direction de son parti. « Le Fpi a-t-il un problème avec le président Laurent Gbagbo son fondateur ? ». Tel est le titre de cette énième publication de Koffi Koffi Lazare disponible, depuis vendredi 28 mars 2014, sur les réseaux sociaux. « Depuis la libération du président Affi et de plusieurs camarades de la direction du parti, je n’ai eu de cesse d’attirer l’attention de tous sur la nécessité de mettre le président Laurent Gbagbo au centre du débat politique. Pour moi, le Fpi peut entrer dans un processus de dialogue politique avec les tenants du pouvoir actuel, mais sur la question de la réconciliation nationale, (à ne pas confondre avec le dialogue politique), j’estime que le Fpi doit poser comme préalable la libération inconditionnelle du président Laurent Gbagbo », écrit M. Koffi Koffi. Or, poursuit-il, le constat est différent. Et, il tente de le démontrer. «Dans de nombreux discours officiels et actes posés du Fpi, le nom du président Laurent Gbagbo n’apparaît qu’en appendice. Juste pour faire plaisir. Jamais, jusqu’ici, aucune conférence de presse spéciale, ni appel lancé en direction des tenants du pouvoir actuel, ni meetings encore moins un appel à descendre dans la rue n’ont été faits pour exiger la libération du président Laurent Gbagbo. On s’attache au contraire aux contradictions secondaires pour laisser de côté la contradiction principale. Le Fpi, semble-t-il, ne veut rien faire pour exiger la libération de son président-fondateur », estime l’ex-ministre de la Jeunesse, de la formation professionnelle et de l’emploi dans le premier gouvernement de Laurent Gbagbo. Pour étayer son argumentaire, il prend le texte de base de la dernière conférence de presse animée par Affi N’Guessan et surtout le dernier communiqué du Secrétariat général qui suspend la participation du Fpi à la réconciliation nationale. « Nulle part, il n’a été mentionné le nom du président Laurent Gbagbo ni fait référence à son incarcération », se désole le Directeur de cabinet du Porte-parole de Laurent Gbagbo, Koné Katinan Justin. « Or, sur la question, la dernière convention dans une motion spéciale a recommandé que les responsables du parti doivent mettre tout en œuvre pour obtenir sa libération. Mais de toute évidence, cette recommandation ne semble pas préoccuper la direction du Fpi qui s’attache aux choses secondaires. D’où mes réactions qu’on trouve enflammées », souligne l’auteur de « la France contre la côte d’Ivoire. L’affaire du Sanwi. Du malentendu politico-juridique à la tentative de sécession ». « Donc qu’on me réponde : la direction du Fpi a-t-elle un problème avec le président Laurent Gbagbo ? En d’autres termes, la question du Président Laurent Gbagbo est-elle « un sujet qui fâche » dont il faut éviter de parler comme l’avait dit en son temps Mamadou Koulibaly? », demande-t-il. Car, selon lui, telle est « la question fondamentale qu’un militant honnête doit courageusement poser ». Koffi Koffi Lazare martèle qu’il ne se laissera pas distraire par les partisans du président du Fpi « qui ne savent rien de l’histoire de la lutte du Fpi dans notre pays ». « Pour moi, le Fpi qui a été créé comme instrument de lutte par Gbagbo et ses camarades de la première heure pour permettre à la Côte d’Ivoire d’accéder au multipartisme et favoriser l’alternance démocratique doit être également utilisé comme instrument pour les défendre au moment où, injustement, pour la souveraineté de notre pays, ils ont leur liberté confisquée. Tant que le président Gbagbo n’occupera pas, conformément à l’esprit des recommandations de la dernière convention, exclusivement l’action du Fpi en vue d’obtenir sa libération, je serai là, suivant le moyen qui est à ma disposition pour attirer l’attention et au besoin, dénoncer tout ce qui éloignerait le Fpi du dossier Gbagbo », menace Koffi Koffi Lazare. Pourvu que son message soit entendu…
SYLLA Arouna