Dany Laferrière remporte dès le premier tour, avec 13 voix sur 23 votants, son entrée au sein de la plus honorable institution de la République de France : L’Académie française.
Né à Port-au-Prince (Haïti), Dany Laferrière (Windsor Klébert Laferrière), débute sa carrière dans les années 1970 d’abord comme journaliste culturel à Radio Haïti puis au sein de l’hebdomadaire Petit Samedi soir. Sous le régime de Jean-Claude Duvalier alias “Baby Doc”, la situation politique de son pays le contraint, tout comme son père diplomate et ancien maire de Port-au-Prince, à fuir son Haïti natal pour Montréal. C’est dans cette ville que Dany Laferrière va publier en 1985 son premier roman au titre provocateur, « Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer », un livre sur les clichés raciaux. Installé à Miami au début des années 1990, et s’inspirant d’écrivains américains tels que Henry Miller ou Charles Bukowski, Dany Laferrière compose son “autobiographie américaine”, soit une dizaine de romans publiés au Québec, marqués par les souvenirs d’enfance et d’adolescence ainsi que par ses différents séjours en Amérique du Nord. Revenu vivre à Montréal avec sa femme et ses trois filles, Dany Laferrière renoue avec la presse écrite (chroniqueur régulier dans La Presse) et l’écriture de scénarios en adaptant plusieurs de ses romans pour le cinéma. En 2009, il obtient le Prix Médicis pour L’Énigme du retour où il raconte son retour à Haïti après trente ans d’exil. En 2010, Dany Laferrière publie un ouvrage-témoignage sur le tremblement de terre qui a dévasté son pays le 12 janvier 2010 (« Tout bouge autour de moi », Mémoire d’encrier 2010, puis Grasset 2011). En septembre 2013, paraît son « Journal d’un écrivain en pyjama » aux éditions Grasset.
Le 12 décembre 2013, il est élu à l’Académie française.
Par Annick Dodien Vancouvert