Le 8 août 2024, au Centre Hospitalier Régional d’Issia, le monde artistique a perdu une figure légendaire du monde de la parole : Gobé Blèé Thomas. Loin d’être un simple rhétoricien, cet homme était un véritable poète, maître de la « traditionnelle orale », qui est associée à la “littérature poétique parlée”.
La littérature poétique parlée, également connue sous le terme de « poésie performée » ou « spoken word » (en anglais) se distingue de la poésie classique écrite . Il s’agit d’un art oratoire qui allie la puissance de la parole, la beauté du rythme et la profondeur du sens. Les poètes de la parole parlée sont des virtuoses de l’éloquence, capables de captiver leur auditoire par la magie de leurs mots.
La poésie parlée contemporaine s’inspire de cette tradition orale en mettant l’accent sur la performance et la récitation à voix haute. Les poètes parlés utilisent leur voix, leur corps et parfois même des éléments visuels pour donner vie à leurs poèmes et captiver leur public. Cette forme de poésie renoue avec l’aspect oral et vivant de la poésie, permettant une interaction directe entre le poète et l’auditoire.
La poésie parlée peut être associée à la poésie traditionnelle orale, car les deux formes partagent des caractéristiques similaires en termes de performance et de transmission orale. La poésie traditionnelle orale, qui remonte à des siècles voire des millénaires, est souvent transmise de génération en génération par le biais de récits, chansons, rituels et autres formes de communication verbale.
Ainsi, la poésie parlée peut être considérée comme une évolution moderne de la poésie traditionnelle orale, mettant en avant la dimension performative et interactive de cet art littéraire. Elle perpétue la tradition de la transmission orale tout en explorant de nouvelles voies d’expression créative et de communication poétique.
C’est dans cette catégorie qu’il faut ranger le maître Gobé Blé Thomas. Oui, sa présence charismatique et sa voix emblématique ont marqué les esprits, faisant de lui une figure légendaire. “Cet illustre coq, ce symbole vivant du savoir et de la sagesse“, comme le décrivent les hommages, a su toucher les âmes par la force de sa parole.
Comparé à l’oiseau mythique Dazô-Wheugui, dont le chant résonne à travers les âges, Gobé Blé Thomas a laissé une empreinte indélébile dans la mémoire collective. Ses paroles, “inspirant et guidant ceux qui ont eu la chance de croiser sa route”, continueront de résonner, transcendant la mort.
Gobé Blé Thomas a notamment collaboré avec de grands universitaires tels que le Professeur Bottey Zadi Zaourou Bernard, (poète, écrivain et dramaturge), le Professeur Séry Bailly Zacharie, (écrivain et poète) et le Professeur Zigui Koléa. Ensemble, ils ont contribué à faire rayonner l’art de la parole parlée, transmettant leur savoir et leur passion aux générations suivantes.
Car pour ces poètes de la parole parlée, la vie ne s’arrête pas à la disparition physique. Leur œuvre, leur voix, leur présence imprègnent les esprits et les cœurs, devenant une part intégrante de l’héritage culturel. Comme le souligne le texte, “la vie transcende la mort et l’amour demeure immortel”.
Gobé Blé Thomas a ainsi rejoint les rangs des grands maîtres de la littérature poétique parlée, laissant derrière lui un legs inestimable. Son souvenir continuera de guider et d’inspirer les générations futures, témoignage vivant de la puissance de la parole et de la poésie.
Simplice ONGUI
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Bibliographie : Texte de “Le Parolier Wazy”