« Les querelles et les conflits mineurs sont inévitables. L’important est de s’habituer à passer l’éponge, à ne jamais garder rancune » (Dalaï Lama)
La Côte d’Ivoire est un grand pays et riche. Cependant depuis les acquis du temps d’Houphouët, le pays n’arrive pas à prendre sa place dans le concert des nations modernes. La raison est simple : la politique a gangrené les esprits. Après la période sombre, de 1999 à 2010, le monde attendait des Ivoiriens, une certaine grandeur. Mais les ennemis de la Côte d’Ivoire ont décidé de retarder notre avancée vers le développement. Les « collabos », aidés par les occidentaux, ont sapé les bases de notre démocratie et tué l’âme de notre pays. Le président élu a été débarqué en faveur d’un président docile, ennemi de l’indépendance de notre pays. Pour empêcher toute opposition coriace, le président Gbagbo a été déporté à la Haye. Malgré le soutien massif apporté au président Ouattara, le pays n’avance pas, il recule au contraire. La corruption est devenue une religion, le clanisme une vertu et le délit de faciès et de patronyme, le sport le plus pratiqué. Cette mauvaise politique, il faut le dire, n’est pas du goût des Ivoiriens. La Côte d’Ivoire profonde ne se reconnait plus dans une république ethnique et tribaliste. Les Ivoirins veulent une seule chose : la paix. Or, aussi longtemps que le président Gbagbo sera à la Haye, le pays ne sera pas en paix. Une partie de la Côte d’Ivoire se sent en exil avec Laurent Gbagbo. Comment penser que la réconciliation sera possible sans Laurent Gbagbo ? Même si on accepte l’idée que Laurent Gbagbo a eu 47% des voix à l’élection présidentielle de 2010, c’est reconnaître que c’est 47% des Ivoiriens qui sont en marge de la République. Pour les 47% de ces Ivoiriens-là, la vie s’est arrêtée depuis que Laurent Gbagbo est à La Haye. Dans un pays aussi divisé, il reste à nous interroger sur ce que nous réserve l’avenir. Notre réponse est qu’il sera ce que nous le ferons, en évitant les erreurs passées et en nous attachant avec détermination et amour à aller à la paix, au pardon et à la réconciliation sincère. Notre pays a besoin, pour son développement de tous ses enfants. Chacun de nous possède un trésor qui lui a été légué par ses ancêtres. Il doit le préserver mais pas comme un avare qui le dissimule. Le talent de chaque ivoirien doit profiter au pays c’est pourquoi nous devons œuvrer au rassemblement de toutes les filles et tous les fils de ce pays. Il nous faut revenir aux enseignements du Père fondateur afin d’exploiter l’héritage qu’il nous a légué. Notre intime conviction est que les Ivoiriens doivent revenir à leur premier amour. Dans la situation actuelle de notre pays, la libération de Laurent Gbagbo constitue la seule clé qui ouvre les portes de la réconciliation. Le président Ouattara lui-même était en exil en 1999. Quant à Bédié, le coup d’Etat de 1999 l’a éloigné du pays pendant deux années. Et c’est sous Laurent Gbagbo que ces deux personnalités sont rentrées au pays. Laurent Gbagbo n’a pas cherché à châtier ses adversaires politiques. Au contraire, à la faveur du forum de réconciliation, Bédié et Ouattara sont rentrés de leur exil parisien pour participer à cette messe de la paix. La présence du président Gbagbo à la Haye est un malaise national. Il est temps de poser les véritables bases d’une réconciliation dans notre pays car aux temps présents, le bricolage constaté ne peut pas permettre aux fils de ce pays de se retrouver et de se parler. Certains savourent une joie démesurée tandis que d’autres ruminent la haine. Dans ce schéma, peut-on parler vraiment d’émergence ? Une croissance qui n’est pas durable peut-elle conduire à l’émergence ? La véritable base du développement, c’est d’abord la paix, ensuite les aspects quantitatifs et enfin les aspects structurels. Si la communauté internationale aime vraiment la Côte d’Ivoire, alors elle doit arrêter ce procès politique et libérer le président Gbagbo car, seule sa libération pourra aider le pays à avancer sur le chemin du développement. Aujourd’hui, la bouée de sauvetage reste la réconciliation des fils et filles de ce pays. Ce qu’il faut à la Côte d’Ivoire, c’est un dialogue inter-ivoirien. Les différents protagonistes doivent être capables d’amorcer un processus de renaissance politique salutaire. Pour ce faire, les parties en belligérance doivent se retrouver et se parler pour mettre définitivement fin aux querelles inutiles qui retardent le développement de notre pays. Pour nous, ce dialogue doit impérativement avoir lieu à l’intérieur des frontières de la République, et constituer le symbole, l’empreinte, l’expression de la réconciliation nationale. Cela suppose que Laurent Gbagbo soit libéré pour participer à ce dialogue politique.