La CPI, cette cour raciste créée par des gens qui sont loin d’être des modèles en matière de justice, de probité et de respect des droits humains pour punir ceux qui n’entendent pas se soumettre à l’Occident et l’enrichir au détriment des populations africaines, vient de refuser pour la 13e fois la liberté provisoire à Laurent Gbagbo que la majorité des témoins à charge ont pourtant blanchi. Cela est-il surprenant? Non, parce que le but poursuivi par ceux qui l’ont kidnappé et le détiennent illégalement à la Haye est de l’y garder jusqu’à ce que leur valet achève le travail qui lui a été confié: appauvrir, terroriser et humilier les Ivoiriens au maximum pendant que ceux qui ont financé la rébellion font fortune. Ce qui, en revanche, est surprenant, voire désespérant, c’est que, 7 ans après la prise en otage de notre frère, beaucoup d’entre nous n’ont pas encore compris que celui-ci a plus besoin de respirer l’air frais de la liberté que de visites ou de marches en sa faveur. Car le désir d’un prisonnier est avant tout de sortir de là où il est et non qu’on vienne lui rendre visite, ni qu’on lui apporte nourriture et habits, ni qu’on batte le pavé pour lui ici ou là. Que l’on me comprenne bien ici: les marches dans les rues de Paris ou de Bruxelles ont été utiles à un moment donné; elles ne le sont plus. Ce ne sont donc pas elles, pas plus que les pétitions ou les visites, qui permettront à Laurent Gbagbo de recouvrer la liberté. Il nous faut trouver d’autres moyens de pression plus efficaces. Pour parler concrètement, c’est sur le terrain, en Côte d’Ivoire, que se joue la libération de Gbagbo. Affi N’Guessan, Aboudrahamane Sangaré, Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté et ceux qui ont déjà fait le déplacement de la Haye (Charles Konan Banny, Essy Amara, Kouadio Konan Bertin, Évariste Méambly, Mamadou Koulibaly, Bamba Moriféré) ont du monde derrière eux. Des hommes et des femmes les écoutent et les suivent. S’ils sont sérieux et sincères, si le problème de Gbagbo les touche et les scandalise vraiment, s’ils sont convaincus que Gbagbo doit être en Côte d’Ivoire plutôt qu’en Hollande, ils ont une seule chose à faire aujourd’hui: se retrouver, puis appeler ensemble leurs troupes à boycotter les produits français et à occuper la rue pendant des jours, des semaines, voire des mois. Cela paralyserait le pays et ferait donc perdre de l’argent au pouvoir et à la France. Seuls ce blocage et cette perte d’argent pourront forcer la France, manipulatrice de la CPI, à entendre raison et à lâcher du lest. Qui dit politique, dit avant tout rapport de forces; la politique n’a que faire des sentiments et des bonnes intentions. Le pouvoir ne discute avec l’opposition que quand la force de cette dernière est égale ou supérieure à sa propre force. Ouattara et ses parrains discuteront avec nous le jour où nous serons capables de leur tenir la dragée haute, quand nous serons en mesure de faire descendre 1 million d’Ivoiriens ou plus dans la rue. Si cela nous semble quelque chose d’impossible, alors n’espérons pas que Laurent Gbagbo sortira de ce merdier avant 2020. If we can’t make any sacrifice for this man who gave his life for us, then we should leave him alone!
Jean-Claude DJEREKE