Par Adingra Ossei

Le procès de l’attentat terroriste de Grand Bassam ouvert le 30 novembre 2022, a clos les plaidoiries et réquisitions le jeudi 22 décembre 2022 et le verdict est attendu le 28 décembre 2022 au tribunal de première instance d’Abidjan –Plateau.

Le procès Kounta Dallah et 17 autres, accusés dans l’affaire de l’attaque terroriste de Grand-Bassam survenue le 13 mars 2016, laquelle qui a été revendiquée par le groupe terroriste AQMI, est au terme de ses plaidoiries et réquisitions depuis le jeudi 22 décembre 2022, après de longues semaines de bataille judiciaire entre le Ministère public et la partie défenderesse.

Aux moyens de preuves matérielles, de témoignages à charges et à décharges et d’interprétation de plusieurs articles en matière pénale, les différentes parties au procès, qu’il convient de qualifier d’historique, se sont affrontés à la fois sur les questions de procédure et de fond, pour tenter de convaincre le Président du Tribunal et ses accesseurs aux fins de faire condamner ou d’obtenir l’acquittement des accusés.

Dans un long réquisitoire, le mercredi 21 décembre 2022,  le Procureur de la République Adou Richard, a requis la prison à vie à l’encontre des accusés de l’attentat de Grand-Bassam qui a fait au total 19 morts et 33 blessés, pour des questions idéologique et religieuse défendues par des individus agissant selon eux pour « Dieu » et au nom de « Dieu ».

Face au Tribunal criminel d’Abidjan, Adou Richard a laissé entendre que pour des faits d’assassinat, tentatives d’assassinat, prévus et punis par les articles 24 , 25 , 28,  29,  30,  342,  343 et 340 du code pénal,  qu’il demande au Tribunal de « condamner les accusés Kounta Sidi Mohamed, Cissé Mohamed,  Barry Hassa alias Ange François, Cissé Hantao Ag Mohamed, Kounta Dallah , Ould Mohamed Ibrahim, Hassan Ben Mohamed, Mini Baba Ould –el Mockar, Abou Doumbia et Dicko Medi à la peine d’emprisonnement à vie .»

Avant de demander au Président du Tribunal de lancer un mandat d’arrêt international à l’encontre de Kounta Dallah, Ould Mohamed Ibrahim, Mini Baba Ould Mockar, Abou Doumbia et Dicko Medi, étant donné que ceux-ci sont hors du territoire  national ivoirien.

Boutant l’argumentation du Procureur, la défense dans sa plaidoirie, a affirmé qu’« en aucun moment (l’accusation) n’a pu les rattacher aux faits poursuivis, on s’est contenté seulement de dire qu’ils avaient une proximité avec celui qu’on appelle Kounta Dallah », poursuivant Me Eric Saki de la défense, s’est interrogé de savoir si, « avoir une proximité avec quelqu’un, est-ce que cela fait de vous son complice, est-ce qu’on emprunte la criminalité d’autrui ? Voici toute la question qu’il revient au parquet d’apporter les preuves qui justifient que nos clients avaient joué un rôle quelconque ou avaient pris part d’une manière ou d’une autre aux faits qui leur ont été reprochés.»  

En clair, Me Eric Saki rejette les conclusions du Procureur et indique que ses clients, jouissent de la présomption d’innocence et ne font pas partie des jihadistes identifiés, en d’autres termes, ses clients ne sont pas coupables des faits qui leur sont reprochés.

Rappelons que ce sont quatre prévenus qui ont comparu durant le procès. Il s’agit notamment de Kounta Sidi Mohamed, Barry Hassa, Cissé Hantao Ag Mohamed et Kounta Mohamed. Lesquels ont dans leur dernier mot à la barre, ce jeudi 22 décembre, réaffirmé leur innocence tout en s’en remettant à la volonté du Tribunal.

Le verdict du procès est attendu le mercredi 28 décembre et l’un des cerveaux de l’opération Kounta Dallah, membre actif du groupe terroriste  Al Mourabitoune, une branche d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi), présente en Afrique de l’ouest, notamment au Mali et au Burkina-Faso, continue d’écumer dans la sous-région.

Selon, le Procureur de la République, le supposé commanditaire de l’attaque de Grand-Bassam, Mohamed Ould Nouini, commandant au sein d’Al Mourabitoune a été éliminé par l’armée française en 2018, tandis que l’un des principaux commanditaires, Mimi Ould Baba Ould Cheikh est encore en vie, mais en détention au Mali. Fawaz Ould Ahmed dit Ibrahim 10 lui également, impliqué dans l’attentat de Grand-Bassam, a été jugé en octobre dernier au Mali et condamné à mort pour avoir participé aux attaques, en 2015, du bar-restaurant La Terrasse et de l’hôtel Radisson Blu à Bamako.

Adingra Ossei
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