Le FPI-Canal historique choisit le Président Laurent GBAGBO pour porter sa candidature [Côte d’Ivoire : FPI, présidentielle 2020, le camp Assoa Adou choisit Gbagbo pour candidat et entame une tournée pour le parrainage. (https://www.koaci.com/)]. Cette décision adoptée le 25 de ce mois dans la discrétion, éclaire d’un nouveau jour les enjeux de l’élection d’Octobre 2020. C’est une très bonne nouvelle pour l’opposition traditionnelle, qui pourrait, à première vue, réjouir l’ensemble de la communauté nationale, en raison du retour de l’un de ses fils.
Ainsi, après les candidatures de BEDIE (actée) et de OUATTARA (non actée), nous reviendrons théoriquement à la situation antérieure, que nous avions connu en 2010, sauf imprévu, et sous réserve des procédures judiciaires en cours et de l’exécution des décisions de justice. Cette dernière donne juridique, hypothèque grandement cette perspective y compris celle de la réintroduction de Guillaume SORO dans le jeu politique par des voies légales. Cet acte de décision en l’état actuel de la détention du Prédisent GBAGBO peut-il réellement surprendre ? Non, il est stratégique, informé, muri et planifié depuis de nombreuses années. Il possède un double objectif, l’un extérieur, faire pression sur la CPI, l’autre intérieur, pousser l’Etat (pouvoirs et autorités constitutionnels) à rejeter cette candidature en l’état, au regard des conditions requises pour sa recevabilité (résidence, absence de condamnations au casier judiciaire) en vue de créer une situation de vive tension, voire insurrectionnelle, d’autant plus que la très probable candidature de OUATTARA contribuera à crisper le climat socio-politique. Dès lors, ce sera la circonstance favorisant l’entrée en jeu du mécanisme officiel et souterrain des alliances politiques et de l’appui des forces rebelles restées fidèles à Guillaume SORO et de son mouvement GPS de l’intérieur. Cette opportunité (en réalité prétexte) permettrait ainsi, à ce dernier de signer son retour sur la scène politique et de s’imposer militairement dans l’élection comme il l’avait lui-même annoncé.
Si ce scénario se précise dans son évolution, d’une ou de deux, soit il permettra dans le meilleur des cas, de recréer la situation de 2010. Cela promet en conséquence, une motivation militante supplémentaire permettant une totale mobilisation de l’électorat pour départager définitivement ces trois leaders charismatiques et géants de la politique Ivoirienne; soit au contraire, dans le pire des cas, de nous conduire à une perturbation majeure du processus électoral, là où les tentatives de blocage et de dérapage n’ont pas réussies à prospérer pour le moment. Cette perturbation implique un coût humain assez important et un phénomène de violence ciblée au départ sur le pouvoir, qui inévitablement dégénéra en une violence massive en raison des réactions sociales, militantes et du système de sécurité du pays qui ne laisseront pas faire.
Cette situation de doute, de menace et de fragilité institutionnelle pourrait expliquer pour partie, de prime abord, la prochaine décision du Président ADO et le choix du RHDP en faveur de son maintien à la barre pour faire face à cette future tempête dont les nuages s’accumulent au-dessus de nos têtes. Il faut reconnaître que le Président OUATTARA est un Baobab par sa capacité de résilience et qu’il possède une intelligence stratégique supérieure à celle de ses adversaires par sa capacité d’anticipation. Ensuite, elle peut expliquer sur le plan mystique et spirituel de nombreuses visions prophétiques et messages des forces de la lumière reçus dans le cercle des pieux. D’autres parlent des arrêts des maîtres du karma, mais le Maître du destin est DIEU et c’est à LUI seul qu’appartient la Décision sur ce plan. Enfin, au plan international elle explique que les enjeux de cette élection dépassent le cadre local. Elle inquiète la sous-région (taux élevé de la présence de populations originaires de la communautaire de la CEDEAO en Côte d’Ivoire, rôle de locomotive économique et de digue sécuritaire contre la poussée djihadiste de la Côte d’Ivoire dans sous-région, importance des investissements étrangers constituant autant d’intérêts à protéger).
La destruction de la sacralité de la vie, d’une génération et du développement de tout un pays pour des questions d’appartenance et de personnes n’a aucun sens. Lui en donner est dramatiquement improductif. La criminalité politique est condamnable et rien de saurait la justifier, en sachant que ceux qui seront instrumentalisés dans un tel projet cauchemardesque, seront rejetés et ne seront pas associés aux éventuels fruits qu’elle produira. La violence et la haine n’ont jamais et ne pourront jamais conduire au bonheur des populations et au progrès d’un pays. Aussi, il nous faut agir et prier pour que le scénario positif ou optimiste prévale en partie ou en totalité sur le scénario négatif ou pessimiste. Nous avons mesuré le risque attaché à toutes ces entreprises politiques et à leur choix stratégiques pour permettre de les maitriser, de les reconsidérer pour partie et aux citoyens de ce pays d’agir en connaissance de cause.