La convocation de Jean-Louis Billon par le Conseil de Discipline du PDCI-RDA, annoncée le 27 novembre 2024, rappelle inévitablement les tensions internes qui ont secoué le parti après le décès de Félix Houphouët-Boigny en 1993. Alors que la Côte d’Ivoire se prépare pour les élections présidentielles de 2025, cette situation fait resurgir des souvenirs douloureux et des rivalités anciennes, menaçant l’unité du parti.Le décès de Félix Houphouët-Boigny avait plongé le PDCI-RDA dans une guerre de succession féroce, où des factions rivales se disputaient le contrôle du parti. En 1994, lors du quatrième congrès extraordinaire tenu au Palais des Congrès de l’Hôtel Ivoire, la situation a atteint un point critique. Georges Djeni Kobinan, porte-parole des Rénovateurs et membre influent du Comité central, s’est vu refuser la parole. En réaction, il a quitté le congrès et fondé le Rassemblement des Républicains (RDR), un événement qui a marqué le début d’une fragmentation significative au sein du PDCI-RDA.
Aujourd’hui, avec la convocation de Jean-Louis Billon, un candidat respecté et influent au sein du parti, les parallèles avec cette époque tumultueuse sont frappants. Les accusations d’atteinte à l’unité du parti et d’insoumission aux décisions, qui pèsent sur Billon, rappellent les pratiques politiques ayant précédé l’éclatement du PDCI-RDA en factions concurrentes.
Le climat actuel au sein du parti, exacerbé par des rivalités internes et des luttes de pouvoir, fait craindre une répétition du scénario de 1994. Si le Conseil de Discipline venait à imposer des sanctions sévères à Jean-Louis Billon, cela pourrait déclencher une nouvelle onde de choc au sein du PDCI-RDA. Une possible scission, avec l’émergence d’un nouveau mouvement politique initié par des figures influentes comme Billon, reste un scénario envisageable.
Les conséquences d’une telle division seraient profondes, non seulement pour le PDCI-RDA, mais également pour l’ensemble de la scène politique ivoirienne. La fragmentation d’un parti historique comme le PDCI-RDA pourrait bouleverser le paysage politique, comme ce fut le cas après la création du RDR en septembre 1994.
Alors que les membres du PDCI-RDA se tournent vers l’avenir, il est crucial qu’ils tirent les leçons du passé. L’unité doit primer sur les ambitions personnelles et les querelles internes. Les militants et les dirigeants doivent se rappeler que le véritable défi réside dans leur capacité à rassembler et à travailler ensemble pour l’intérêt collectif, au lieu de céder à des rivalités destructrices.
Le PDCI-RDA a un rôle central à jouer dans la stabilisation et le développement de la Côte d’Ivoire. Pour cela, il doit impérativement éviter de reproduire les erreurs du passé et se concentrer sur la construction d’une véritable cohésion interne. Les jours à venir seront déterminants pour l’avenir du parti. La sagesse et la vision doivent prévaloir sur les manœuvres politiques, si le PDCI-RDA veut continuer à incarner une force politique incontournable.
La convocation de Jean-Louis Billon par le Conseil de Discipline du PDCI-RDA réveille des souvenirs d’un passé tumultueux, où les luttes internes ont conduit à la fragmentation du parti. À l’approche d’élections cruciales, il est essentiel que les membres du PDCI-RDA réfléchissent profondément aux leçons de leur histoire et œuvrent à préserver l’unité et la cohésion au sein du parti. Le véritable enjeu est de bâtir un avenir solide pour le PDCI-RDA, fondé sur la collaboration, le respect mutuel et l’engagement collectif, afin d’éviter une répétition des erreurs d’hier.
Simplice ONGUI
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