Par La Lettre du Continent
Quatre ans après son arrivée au pouvoir, Alassane Ouattara a fait retourner dans le giron de l’Etat une partie du parc immobilier bradé sous le régime Gbagbo.
Des années de négociations et de procédures judiciaires sous la présidence d’Alassane Ouattara ont permis à l’Etat de reprendre une partie des biens immobiliers cédés, à vil prix, par le régime de Gbagbo pour permettre à ce dernier de se financer.
Amon Tanoh en coulisses. Spécialement chargé de ce dossier, le directeur de cabinet du président, Marcel Amon Tanoh, a progressivement repris possession de plusieurs hôtels particuliers et de résidences, dont celle de Vandoeuvres près de Genève, qui faisait office d’ambassade en Suisse. Pour cette opération, il s’est appuyé sur Me Yaya Sanogo, ex-notaire de Laurent Gbagbo qui avait procédé à la vente de ces biens. Ce dernier a coopéré avec les autorités ivoiriennes en livrant ses dossiers contre la garantie de ne pas être poursuivi en justice. Marcel Amon Tanoh s’est également appuyé sur l’avocat de la Côte d’Ivoire, le Français Jean-Paul Benoit, pour reprendre l’hôtel particulier du 18, rue Léonard-de-Vinci, à Paris (16e arrondissement). Cette bâtisse, propriété de l’ambassade de Côte d’Ivoire, a été récupérée à la suite de la procédure d’expulsion intentée contre l’ex-avocat proche de Gbagbo, Sylvain Maier. Ce dernier avait pris possession des lieux en brandissant un titre de vente (LC nº503 et LC nº633). L’Etat souhaite remettre la main sur d’autres actifs à l’étranger comme l’immeuble du 46 East 74 Street, situé dans le quartier de Manhattan à New York. Ce bâtiment a été vendu, en août 2008, pour 3 milliards F CFA à l’homme d’affaires Mohamed Sidi Kagnassi, très proche du RDR (au pouvoir).
Fortunes diverses à Abidjan. D’autres biens ont été repris en Côte d’Ivoire après l’annulation de leur vente par voie judiciaire. Il s’agit notamment de plusieurs résidences des quartiers Cocody Ambassades et Danga. L’Etat souhaite également récupérer l’immeuble de l’Agence ivoirienne de presse (AIP) cédé à la holding SCI Alamaha de Fouad Omais. Une opération toutefois incertaine, cet homme d’affaires étant très proche de Marcel Zadi Kessy, président du Conseil économique et social (CES). Ces dossiers sont supervisés par le ministre du logement Mamadou Sanogo. Ce dernier vient de remettre au premier ministre Daniel Kablan Duncan l’inventaire détaillé des opérations en cours.