La responsabilité sociale du journaliste face à une agression extérieure au centre des débats

À la fin du panel consacré à la 13ème édition du workshop dénommé « « ANP Academy », à l’initiative de l’Autorité nationale de la presse (ANP), qui a lieu, ce jeudi 17 novembre 2022, à l’amphithéâtre de l’ISTC Polytechnique d’Abidjan, le président de l’institution, Koné Samba, est convaincu d’une chose : il est possible d’avoir une presse responsable quand il y va de l’intérêt de la nation.

Pour ce panel de la dernière session de l’année 2022, dédiée au renforcement des capacités des journalistes de la presse écrite (presse imprimée et numérique), les invités sont de taille. Dr. Nanourougo Coulibaly, enseignant-chercheur à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan. Il a deux journalistes de renom à ses côtés pour débattre du thème : « Agression extérieure, patriotisme et sûreté de l’Etat : quelle doit être la responsabilité sociale du journaliste dans le traitement de l’information ? ».

Le premier est l’ancien Ebony de la presse ivoirienne, César Etou. Il est patron de presse et enseignant à l’ISTC Polytechnique d’Abidjan. Le second, André Silvère Konan, est journaliste-écrivain. Et Vincent Toh Bi Irié, ancien préfet de la ville d’Abidjan, en est le modérateur. L’assistance est composée, pour la circonstance, essentiellement d’acteurs des médias et des étudiants. On note également des représentants de partis politiques invités parmi lesquels le Front populaire ivoirien (FPI) et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire, le PDCI-RDA.

Prenant le premier la parole, César Etou, qui s’inspire de l’histoire récente de la Côte d’Ivoire et des diverses crises socio-politiques qu’elle a connues, il dira que les journalistes ivoiriens semblent appliquer un patriotisme à géométrie variable. « Cette attitude est honteuse », a-t-il regretté. Il invite, dès cet instant, l’ensemble des acteurs des médias à une séance d’exorcisme, à un exercice de vérité.

Pour André Silvère Konan, la responsabilité sociale du journaliste est encadrée par le Code d’éthique et de déontologie du journalisme en Côte d’Ivoire. « Le journaliste a le devoir de respecter les faits et de rechercher la vérité. La complexité concernant la notion de vérité est que chacun interprète les faits selon ses intérêts du moment ». Il convoque alors les textes qui régissent la presse en Côte d’Ivoire pour mieux se faire comprendre.

Dr. Nanourougo Coulibaly, dans un rappel historique de la pratique du journalisme dans le monde, appuyée par les résultats des travaux de plusieurs experts de la presse, arrive à la conclusion selon laquelle « le journalisme repose sur des valeurs ».

À l’issue des échanges avec le public, les panélistes se sont accordés pour dire que la posture du journaliste face à l’agression extérieure et les questions de la sûreté de l’Etat doit être dans l’intérêt supérieur de la nation.

Robert Krassault
ciurbaine@yahoo.fr