Le Conseil des ministres d’hier, jeudi 19 décembre 2013, a pris un décret pour rendre opérationnelle la couverture maladie pour tous, dès le début de l’année 2015.

bruno

Bruno Nabagné KONE, Ministre de la Poste et des TIC, Porte-parole du Gouvernement

(FratMat, 20 décembre 2013) – L’une des décisions importantes prises, hier, par le gouvernement, au cours de son conseil hebdomadaire, est l’adoption d’un décret, en vue de mettre en œuvre la Couverture maladie universelle, dès le 1er janvier 2015. A en croire le ministre de la Poste, des Technologies de l’information et de la communication, Bruno Nabagné Koné, par ce décret, le gouvernement entend mettre en œuvre, dès maintenant, tout le dispositif et les organes de gestion de ce système de couverture sociale au bénéfice de tous les habitants de la Côte d’Ivoire, de sorte qu’il soit opérationnel dès le début janvier 2015. Cette mesure est d’autant plus importante, a rappelé le porte-parole du gouvernement, qu’elle marque la matérialisation d’une promesse de campagne du candidat Alassane Ouattara, à la présidentielle de 2010.

Les fonds dormants reversés au Trésor public

Ce système opère comme une sorte de péréquation des moyens des populations au profit des moins nantis. Autrement dit et suivant les explications du ministre Koné, c’est un système de solidarité national permettant aux couches les plus défavorisées d’être prises, en partie, en charge par les plus riches, de sorte qu’elles puissent avoir accès aux soins de santé dont elles auraient besoin.

La deuxième mesure phare du Conseil des ministres est celle relative aux «fonds dormants » inscrits sur le livre des établissements financiers. Il s’agit de sommes déposées sur des comptes dont les propriétaires ou leurs ayant droit demeurent inconnus, pour une raison ou une autre. Le porte-parole du gouvernement révèle qu’ « il y a actuellement 800.000 comptes dormants dans notre zone, pour des avoirs qui sont évalués à 62 milliards de Fcfa. »

Le gouvernement a donc adopté un projet de loi visant leur réglementation. Dans ses grands traits, il fait obligation aux établissements bancaires détenteurs de ces comptes de rechercher les titulaires ou leurs ayants-droit et de les informer de leur existence si cette recherche est fructueuse. Dans le cas contraire et au terme d’un délai qui reste à déterminer par le gouvernement, ces fonds seront déposés à la banque centrale, en l’occurrence, la Bceao, avant de venir alimenter le Trésor public.

Le décret d’application de l’acquisition de la nationalité par déclaration adopté

Le Conseil des ministres a, par ailleurs, adopté le décret d’application de la loi portant disposition particulière en matière d’acquisition de la nationalité par déclaration. Cette loi entre ainsi dans sa phase d’application effective. Le décret prescrit les procédures, les documents exigés, les droits et obligations des requérants, mais aussi les obligations du juge devant connaître les requêtes et celles de l’administration.

Le gouvernement a fixé l’ouverture de la campagne café/cacao, ce jour-même (20 décembre). Et le prix bord champ est de 620 Fcfa le kilogramme de cacao, comme pour la dernière campagne.

Le Conseil a aussi adopté divers autres décrets et entendu plusieurs communications relatives à des mesures générales et individuelles.

THÉODORE SINZÉ

Bonne décision

Le gouvernement vient de prendre un décret pour donner corps à une promesse de campagne qui a certainement pesé dans l’élection du Président Alassane Ouattara, en 2010.

C’est une bonne décision qui était très attendue par les Ivoiriens. Après la gratuité intégrale des soins dans les hôpitaux publics, au sortir de la crise post-électorale et la gratuité ciblée qui est pratiquée maintenant, les couches les plus défavorisées de la population ivoirienne attendaient avec impatience qu’une mesure plus radicale vienne résoudre définitivement la question importante de la santé.
La Côte d’Ivoire a, en ligne de mire, l’émergence à l’horizon 2020. Or l’un des critères de ce bond qualitatif est le développement humain qui inclut la qualité de la santé des populations. La couverture maladie universelle a pour finalité de permettre à la Côte d’Ivoire d’avoir des hommes et des femmes en bonne santé et qui seront plus à même de porter l’ambition de l’émergence voulue par le Chef de l’Etat, d’ici à quelques années; seulement. En paraphrasant les Écritures saintes, on peut dire que le gouvernement aurait négligé ce prérequis qu’il aurait voulu comme bâtir sur du sable mouvant. Et l’ambition elle-même aurait paru comme un simple slogan sans consistance réelle. Or, dans sa conduite du pays, on voit bien que le Président Ouattara ne mange pas de ce pain-là. Ses promesses de campagne prennent corps, chaque jour un peu plus. Au point que la Côte d’Ivoire est en plein chantier, aujourd’hui. Il reste à chaque habitant de ce pays, à privilégier, loin devant ses intérêts propres, l’intérêt général vertueux et œuvrer de sorte à transformer les énormes potentialités du pays en moteurs de développement. Quand les plus hautes autorités rêvent d’émergence et agissent à cette fin, elles comptent justement sur la contribution de tous. Sans exclusive.
PAR T. S.

De la gratuité ciblée à la Couverture médicale universelle

La Ministre Raymonde Goudou Coffie

La Ministre Raymonde Goudou Coffie

Quand la santé va, le pays va’’ dit l’adage. Le Chef de l’État Alassane Ouattara, soucieux de la santé des populations, vient de réaffirmer sa volonté de rendre ce secteur accessible à tous les Ivoiriens sans exception. En signant le décret de mise en œuvre de la Couverture médicale maladie (Cmu), devant prendre effet à compter du 1er janvier 2015. Le processus a été long parce qu’il fallait du temps au gouvernement pour analyser tous les contours du projet. Mais avant, le gouvernement, sur instructions du Chef de l’Etat, a mis en œuvre la gratuité généralisée des soins, puis ciblée, depuis 2011. «Avec la gratuité ciblée, nous allons allègrement vers la Couverture médicale universelle », avait souligné la ministre de la Santé et de la lutte contre le Sida, Dr Raymonde Goudou-Coffie, au cours de la tribune de Fraternité Matin dénommée «L’invité des rédactions », le 4 novembre. Le projet est piloté par le ministère d’Etat, ministère de l’Emploi, des Affaires sociales et de la Formation professionnelle, dans son volet Structuration, Mise en place et Programme. Quant au ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida, il se charge du panier des prestations, notamment la codification des coûts des analyses médicales, des consultations, etc.

Des ateliers et séminaires sur ce projet ont permis au comité de pilotage de définir les différents axes de mise en œuvre de la Cmu. Ainsi, dans un premier temps, sa mise en œuvre va concerner un certain nombre de secteurs, avant de s’étendre à l’ensemble de la population.

Dans cette phase pilote, la Mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l’Etat (Mugefci) qui constitue un des éléments de référence de la politique de protection sociale que le gouvernement veut mettre en œuvre servira de boussole.

GERMAINE BONI