Guillaume Soro, président du GPS en exile, et son ex chef du protocole, Souleymane Kamaraté dit Soul to Soul. / Photo d’archive.

Dans l’affaire d’« atteinte à la sûreté de l’État », opposant le ministère Public contre plusieurs partisans de Guillaume Soro, la Cour d’appel d’Abidjan a confirmé ce lundi 13 février 2023 la dissolution du GPS et plusieurs condamnations dont les 20 ans d’emprisonnement à l’encontre de Souleymane Kamaraté dit Soul to Soul ainsi que la condamnation à vie prononcée contre Guillaume Soro. Une condamnation moins accueillie dans le microcosme politique ivoirien.

Souleymane Kamaraté dit Soul to Soul, l’ex-chef du protocole de Guillaume Soro, Simon Soro, frère cadet de l’ex-président de l’Assemblée nationale et huit autres prévenus à la barre, ont été à nouveau condamnés par la Cour d’appel d’Abidjan, contrairement à l’ex député de Fresco Alain Lobognon et Félicien Sekongo, qui, condamnés en première instance à 17 mois de prison ferme, ont cette fois, été libérés en appel au grand dam des militants de Générations et Peuples Solidaires (GPS), mouvement politique et citoyen de Guillaume Soro, dissout par la justice ivoirienne.

Loin de s’avouer vaincu, Me Raoul Gohi Bi, avocat de la défense, entend aller « jusqu’au bout » et déclare que « nous allons pourvoir en cassation, et nous resterons debout jusqu’à ce que le droit soit dit, nous n’abdiquerons pas ».

Et de dénoncer à l’en croire, les insuffisances de preuves et les nombreux vices de procédures qui ont émaillé le procès. « Nous avons interpellé la cour sur tous les vices qui ont entaché cette procédure, sur toutes les horreurs, les grossièretés, l’irrégularité, les mensonges qui ont entouré cette procédure. Nous n’avons pas eu gain de cause, nous allons nous pourvoir en cassation et jusqu’à ce que le droit peut être dit, nous n’abdiquerons pas » a précisé Me Raoul Gohi Bi.

Réagissant illico, aux lendemains des verdicts du procès en instance en juin 2021, Soro Guillaume avait indiqué qu’« il n’est caché à personne que le but ultime de ce procès est de porter un coup d’arrêt au projet politique dont je suis porteur et de m’écarter définitivement du jeu politique en Côte d’Ivoire. Ce procès aura démontré, une fois de plus, la compromission de l’appareil judiciaire ivoirien et sa soumission volontaire aux diktats de l’exécutif ».

Mais avant, Soro Guillaume avait rejeté les verdicts et les a qualifié à la fois d’« iniques » et de « politiques ».

L’avocat des parties civiles, rebondissant à coup sûr sur l’intervention de Guillaume Soro, a déclaré au sortir du procès de ce lundi 13 février 2023 que « ce procès qui était perçu comme une machination politique n’en est pas une et la justice vient de donner la réponse à cette allégation. Il s’agit bel et bien d’une infraction à la loi pénale, il s’agit bel et bien de faits criminels qui devaient être jugés comme tel à l’égard de certains des accusés », a précisé Me Abdoulaye Ben Meïté.

Rappelons que le Tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, avait condamné Soro Guillaume à perpétuité et plusieurs de ses compagnons à 17 mois et à 20 ans de prison dont Souleymane Kamaraté et la dissolution de GPS. Et ce, pour tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat et diffusion de fausses nouvelles.

Par ailleurs, que cachent les libérations intervenues un peu plus tôt, d’Alain Lobognon et de Félicien Sékongo en 2021, devenus des militants du RHDP, le parti au pouvoir ?

Doit croire que le processus de réconciliation nationale enclenché depuis peu, prendra-t-il du plomb dans l’ail ?

Pour l’heure, le Président de la république de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, continue d’élargir les prisonniers politiques de la crise électorale de 2021 et de favoriser le retour sécurisé au pays, de milliers d’exilés ivoiriens qui participent à la construction de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale.

Adingra OSSEI (Correspondant)