Les centrales syndicales de la Côte d’Ivoire, se sont données rendez-vous à la Primature Abidjan-Plateau ce 1er mai pour célébrer la fête du travail, sous la présidence du premier ministre Patrick Achi qui était entouré pour la circonstance des membres du Gouvernement Ivoirien. Des centrales syndicales ont recommandé la ratification des conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT).
Dans un style oratoire particulier, les principaux leaders syndicaux des centrales syndicales du pays se sont succédées au pupitre de l’esplanade de la Primature, pour certaines exprimer leur infinie gratitude au président de la république, suite aux acquis sociaux de la trêve sociale et donc, faire l’économie des revendications et pour d’autres, en dépit des gains du Dialogue social entre le Gouvernement et les centrales syndicales, réitérer les préoccupations majeures des travailleurs Ivoiriens et formuler par la même occasion des recommandations au Chef de l’Etat, Alassane Ouattara.
L’union nationale des travailleurs de Côte d’Ivoire (UNATCI), la fédération des syndicats autonomes de Côte d’Ivoire (FESACI) et Humanisme, se sont contentées ce 1er mai, de relever les acquis du Dialogue social en cours qui, a abouti à la trêve sociale 2022-2027 et qui a permis aux fonctionnaires et agents de l’Etat de bénéficier de la revalorisation de la prime mensuelle de transport, de la revalorisation de l’indemnité contributive de logement et d’une prime exceptionnelle de fin d’année ; et aux travailleurs du privé, de se contenter de l’augmentation du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) de 60 000 à 75 000F CFA et à la revalorisation des salaires minima catégoriels conventionnels de 9 à 18% pour les différents secteurs d’activité.
Le tout, sans porter de nouvelles revendications à la table du Gouvernement, étant donné que « le Dialogue social paye plus que les bruits » de l’avis, bien entendu du secrétaire général de la centrale syndicale Humanisme, Soro Mamadou, qui a demandé aux centrales syndicales d’éprouver le Dialogue social et de se départir des discours populistes et des diatribes.
Pour leur part, les centrales syndicales Dignité et l’union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI), ont présenté plusieurs revendications et recommandations au Gouvernement Ivoirien. Et ce, en ce qui concerne la sécurité des personnes et des biens dans le pays, la cherté de la vie qui est du fait de l’Etat de Côte d’Ivoire à la lecture de la crise des datas selon Elie Boga Dago de la centrale Dignité, la suppression des impôts sur les pensions de retraite, la création d’un fonds d’appui de facilitation d’accès à la microfinance et l’allègement fiscal des opérateurs en règle avec les dispositions en vigueur pour le décollage de l’économie formelle, qui représente à elle seule plus de 80% de l’activité économique du pays ; et la ratification de plusieurs conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT), notamment, les conventions 97 et 143 relatives aux travailleurs migrants, la convention 190 sur la violence et harcèlement professionnel, l’application de la recommandation 199 pour garantir les emplois des nationaux dans les navires et ceux relativement aux marins pêcheurs et la ratification de la convention 189 sur le travail domestique.
Au-delà, la centrale syndicale Dignité, de Elie Boga Dago a fortement dénoncé le non respect du SMIG en vigueur en Côte d’Ivoire par certains employeurs, la non déclaration de plusieurs employés domestiques à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) et recommandé l’augmentation de la prime de transport des travailleurs du secteur public, allant de 20 000F CFA à 30 000F CFA.
« Continuons à travers un dialogue social responsable, dans l’identification et la mise en œuvre des réformes à entreprendre » a déclaré le Premier ministre Ivoirien Patrick Achi, qui reconnaît que plusieurs défis restent à relever.
Poursuivant, le Premier ministre Patrick Achi, qui tentait d’apporter une réponse aux nouvelles revendications du jour a déclaré que « nous avons pris bonne note des nouvelles revendications présentées ce jour par les centrales syndicales qui feront l’objet d’un examen approfondi par le Gouvernement ».
Et de relever que : « concernant la revalorisation des salaires minima catégoriels conventionnels, j’ai le plaisir de vous annoncer que les discussions ont abouti à un accord d’augmentation de 9 à 18% pour les différents secteurs d’activité. »
Par ailleurs, le chef du gouvernement a affirmé que trois nouveaux secteurs ont été ajoutés, le secteur des mines et carrières, le secteur éducation/formation/enseignement confessionnel et le secteur éducation/formation enseignement privé laïc.
Bien avant, Adama Kamara, ministre de l’Emploi et de la Protection Sociale a indiqué que le régime de retraite complémentaire par capitalisation pour les fonctionnaires et agents de l’Etat et le Régime Social des Travailleurs Indépendants (RSTI) participent également à l’accroissement et à l’extension de la protection sociale, notamment aux travailleurs ruraux informels et agricoles.
Rappelons que le 1er mai qui marque la fête du travail, est le moment choisi par les travailleurs du monde entier d’évaluer les acquis de leurs luttes syndicales devant améliorer leur condition de vie et de travail et, en Côte d’Ivoire avec l’instauration du Dialogue social entre le Gouvernement Ivoirien et les différentes centrales syndicales qui a donné lieu à la trêve sociale 2022-2027, les revendications syndicales sont portées et traitées devant les décideurs publiques dans un climat apaisé, participatif et inclusif.
Les acquis sociaux des centrales syndicales, contribueront-ils effectivement à améliorer la qualité du service public Ivoirien, partant, à freiner la corruption qui gangrène l’administration publique et privée ?
Adingra OSSEI (Correspondant)