Dans un récent texte publié sur sa page Facebook, Johnny Patcheko s’attaque à la candidature de Jean-Louis Billon à l’investiture du PDCI-RDA pour l’élection présidentielle d’octobre 2025, tout en prenant parti pour Tidjane Thiam. Cependant, ses propos suscitent des interrogations quant à leurs motivations réelles et à la profondeur de son analyse politique.
Cher Johnny Patcheko,
Votre analyse soulève plusieurs interrogations quant à vos motivations réelles. Seriez-vous devenu un « pigeon voyageur » ou bien êtes-vous en quête d’un nouvel employeur après que le RHDP a asséché votre compte bancaire du million de francs CFA (1 000 000 FCFA) mensuel ?
Dans notre modeste analyse détaillée, nous déconstruisons vos piètres arguments, tout en mettant en lumière leurs contradictions, leur manque de rigueur analytique, qui relèvent davantage d’un opportunisme naïf que d’une réflexion politique solide :
1. Des attaques personnelles déguisées en analyse politique
Vous ouvrez votre texte par cette question : « Pourquoi s’entêter à vouloir créer la zizanie au PDCI ? » Une telle formulation accuse directement Jean-Louis Billon de porter atteinte aux intérêts de son parti. Cependant, cet argument repose exclusivement sur des spéculations personnelles, sans preuve tangible pour démontrer que Billon « joue le jeu du RDR-RHDP ». Ce manque de rigueur transforme votre texte en une attaque ad hominem plutôt qu’en une réflexion constructive et analytique.
2. Dépendance au « parapluie » du PDCI : Une vision réductrice de la politique
Vous affirmez que Jean-Louis Billon ne peut pas gagner une élection sans le soutien du PDCI, que vous comparez à un « parapluie ». Cette vision simpliste réduit la politique ivoirienne à une dépendance partisane, en ignorant les capacités individuelles des candidats à mobiliser un électorat. Le paysage politique ivoirien est pourtant plus complexe et dynamique, avec des alliances souvent transversales qui transcendent les lignes traditionnelles des partis. Cette perspective limite le débat et nie le droit de tout individu, y compris Billon, d’aspirer à la présidence de la République, même en dehors de la ligne officielle de son parti.
3. Le rôle de Tidjane Thiam : Une glorification excessive
Vous présentez Tidjane Thiam comme une sorte de messie politique, capable à lui seul de battre le RHDP grâce à son « réseau international très influent ». Ce type d’exaltation est non seulement irréaliste, mais il sous-estime les défis qu’affronte Tidjane Thiam, notamment son manque d’enracinement dans le paysage politique ivoirien. La politique nationale ne se joue pas sur des relations internationales, mais sur la proximité avec les électeurs et la compréhension de leurs préoccupations. De plus, affirmer que Thiam est « envoyé par Dieu » relève du populisme, voire du sacrilège, et n’a aucune place dans une analyse politique sérieuse.
4. L’accusation de division : Une simplification dangereuse
Vous accusez Jean-Louis Billon de chercher à diviser le PDCI et de saboter l’opposition face au RHDP. Cet argument repose sur une dichotomie simpliste : « être avec Tidjane Thiam ou contre le PDCI ». Or, dans une démocratie, la diversité des ambitions au sein d’un parti est légitime et saine. Traiter une candidature concurrente comme une « mission pour le RHDP » est une conclusion hâtive et naïve, qui polarise inutilement le débat politique et ignore la pluralité nécessaire pour enrichir les échanges d’idées au sein d’un parti.
5. Contradictions internes : L’appel à l’unité versus l’exclusion
Vous insistez sur la nécessité d’une « union solidement attachée à un objectif commun ». Pourtant, dans le même texte, vous excluez les voix dissidentes, qualifiant certains membres du PDCI de « missionnaires du RDR ». Ce double discours affaiblit votre appel à l’unité et révèle une approche partisane où seules les idées alignées avec celles de Tidjane Thiam sont acceptables. Une telle attitude s’apparente davantage à une forme de dictature d’opinion qu’à une volonté sincère d’unir le parti.
6. Une analyse limitée de l’opposition
Vous évoquez une hypothétique « union sacrée » entre Gbagbo, Thiam et Soro pour « libérer la Côte d’Ivoire ». Cependant, vous ne proposez aucune stratégie concrète pour rendre cette alliance viable. En politique, les alliances ne se décrètent pas ; elles se construisent sur des compromis et des objectifs clairs. Présenter cette union comme une évidence divine est non seulement irréaliste, mais également une manière de fuir les questions pratiques sur les divergences entre ces figures politiques.
Un texte opportuniste plutôt qu’analytique
Pour terminer, cher Koukougnon Christ Yvon alias Johnny Patcheko, votre texte reflète davantage une tentative de mendicité politique qu’une véritable analyse. Plutôt que de vous positionner comme un politologue sérieux, vous semblez chercher à plaire à un camp en échange de faveurs potentielles. Votre argumentation manque de neutralité, de preuves concrètes, et repose sur des généralisations qui affaiblissent considérablement votre crédibilité.
Si votre intention était de promouvoir Tidjane Thiam, il aurait été plus judicieux de souligner ses qualités et sa vision de manière objective, tout en expliquant pourquoi il pourrait rassembler l’opposition. En attaquant Jean-Louis Billon avec des accusations fallacieuses de division, vous contribuez au contraire à creuser les fractures au sein du PDCI. En somme, votre texte révèle davantage une stratégie d’alignement personnel qu’une analyse réfléchie de la situation politique actuelle.
Simplice Ongui
osimgil@yahoo.co.uk