Lorsque je me suis engagé en politique il y a presque une vingtaine d’années, j’ai fait ce choix par amour de mon pays, par envie de me mettre au service de tous les Ivoiriens. Je ne me suis pas réveillé un matin en me disant que je devais faire une carrière politique, mais j’ai toujours su que je serai appelé un jour à prendre mes responsabilités et à participer au débat public. Lorsqu’on a beaucoup reçu de son pays, il faut savoir le lui rendre. Enrichi de mes années d’expérience dans le secteur privé en Côte d’Ivoire et à l’international, j’ai senti qu’il était temps de mettre mes compétences acquises dans le monde de l’entreprise au service d’une plus grande cause, celle d’une grande nation, la nôtre.

Je savais qu’en entrant dans l’arène politique, les coups bas et les querelles d’ego seraient des obstacles au quotidien. Mais je suis toujours frappé par la petitesse de certains supposés serviteurs de l’Etat et par les guerres pour les nominations aux postes prestigieux.

Quelle tristesse aussi de voir le manque d’ouverture d’esprit et le conservatisme ambiant brider les initiatives et les innovations pouvant participer au renouveau de notre pays ! Appartenir à une coalition de partis ne devrait pas entrainer une forme de léthargie de la pensée de chacun de ses membres sous prétexte d’une tentative anesthésiante de synthèse. Convaincu par la nécessité du débat public et politique, on a pourtant voulu m’écarter et me faire taire pour avoir voulu faire entendre une voix différente.

Mais rien ne pourra m’arrêter. Face aux difficultés, j’ai appris à ne pas plier. Depuis ma plus tendre enfance, je suis imprégné de la pensée houphouëtiste et compte continuer à la faire vivre sur la scène politique ivoirienne.

Mon attachement à l’unité et à la prospérité de la Côte d’Ivoire, au bonheur et à la fierté des Ivoiriens sont des valeurs inscrites profondément dans mon âme et qui ont guidé mon parcours tout au long de ma vie. Et pour cela, le travail, l’effort et le dévouement sont mes principes au quotidien.

Après toutes ces années d’activités intenses, j’ai pris le temps de la réflexion. Depuis plus d’un an, j’ai pu prendre le recul indispensable pour analyser le développement de notre pays ces dernières années, en tirer les leçons et penser son avenir. La Côte d’Ivoire ne peut manquer le rendez-vous de 2020, qui doit être l’occasion d’un grand débat national, où tous les Ivoiriens viendraient s’exprimer. Surtout, la jeunesse ivoirienne doit prendre toute sa place dans ce débat, car on ne prépare pas l’avenir sans ceux qui en seront les acteurs. Il est temps de tourner la page de la transition pour passer à celle de l’action.

Jean Louis Billon