Depuis la mort de Felix Houphouët Boigny, notre pays, la Côte d’Ivoire s’est engluée dans une crise militaro-politique, détruisant au passage son économie et la cohésion sociale. Cette dernière nous a été retirée dans la passivité indifférente du plus grand nombre, avec la complicité active de quelques-uns. Les Ivoiriens espéraient sortir de cette crise politique et sociale au soir du 28 Novembre 2010 mais finalement c’est à un spectacle ridicule auquel ils ont été gratifiés. A la suite des élections présidentielles, la commission électorale indépendante (CEI) n’est pas arrivée à départager le candidat de la LMP (Laurent GBAGBO) et celui du RHDP (Alassane OUATTARA) dans les délais.
Finalement, c’est au quartier général du Candidat du RHDP que le Président de la CEI va proclamer Alassane OUATTARA, vainqueur des élections tandis que le Conseil Constitutionnel, pour sa part, proclamait Laurent GBAGBO, président de la république. Le pays va vivre des moments uniques et iniques de son histoire. Cette situation a donné lieu à des violations graves des droits de l’homme dont les faits saillants sont les suivants : des déplacements massifs de populations, des populations intimidées ou contraintes dans leurs mouvements ainsi que de nombreuses pertes en vie humaine dans plusieurs localités du pays. Laurent Gbagbo sera capturé avec l’aide de l’armée française et Alassane Ouattara prend les rênes du pouvoir.
Après les élections ratées de 2010, les partis politiques ivoiriens s’apprêtent pour les prochaines élections présidentielles de 2015. Mais cette fois encore, ces élections auront un caractère spécial car il s’agira pour les Ivoiriens de sanctionner les artisans de la destruction de la nation et les défenseurs de la recolonisation. Finalement, la multiplication des fautes sous le Président Ouattara conduira les Ivoiriens à faire le choix d’un vote-sanction contre la gouvernance actuelle du Président Ouattara.
Les fautes commises par le Président Ouattara
Premièrement, la pratique de la ségrégation ethnique. Le Président Ouattara a multiplié les erreurs depuis qu’il est au pouvoir en Côte d’Ivoire. Les ivoiriens n’ont pas compris comment « le candidat du vivre ensemble » s’est transformé en ennemi de la république. Pour ne pas lui prêter des intentions, reprenons ses propos : « Il s’agit d’un simple rattrapage. Sous Gbagbo, les communautés du Nord, soit 40 % de la population, étaient exclues des postes de responsabilité. S’agissant des hauts cadres de l’armée, j’ai eu à négocier avec les officiers des ex-Forces Nouvelles [FN, ancienne rébellion nordiste], qui voulaient tous les postes. Et j’ai réussi à imposer cet équilibre dans la hiérarchie militaire, jusqu’au niveau de commandant : le n° 1 issu des FN, flanqué d’un n° 2 venu de l’ancienne armée régulière. Tous grades confondus ; il y a 12 % de nordistes dans la police, 15 % dans la gendarmerie et 40 % environ dans l’armée… Sur ce terrain-là, on ne peut rien me reprocher. ». Depuis lors, M. Ouattara est devenu le Président de son clan et d’une communauté. Le risque, c’est qu’une réclamation communautaire peut créer des tensions communautaires. Finalement, c’est une minorité qui prend en otage la république.
Deuxièmement, le refus de la réconciliation et la pratique d’une justice à géométrie variable. Au plan de la cohésion nationale, le régime pratique une justice à géométrie variable où les uns sont en prison et les autres en liberté. On a même constaté ces temps-ci à une sorte de justice sélective et des libérations sélectives. Finalement, sous le régime Ouattara, c’est la pratique de la justice punitive. Mais cette justice punitive et sélective a conduit le pays dans une impasse sociale et politique. Le Président Ouattara gouverne avec un cœur remplit de haine et non d’amour.
Troisièmement, la croissance appauvrissante et à crédit. Au plan économique, le gouvernement Ouattara proclame non sans fierté, chaque année, un taux de croissance positif. Le régime Ouattara continue d’ailleurs de multiplier les superlatifs au sujet de sa croissance sans que les populations n’en ressentent le moindre impact. Les retombées de cette croissance n’excède point l’épaisseur d’une feuille de cigarette car les ivoiriens vivent dans une impécuniosité absolue. En plus cette croissance appauvrissante est dopée par l’aide extérieure. D’ailleurs, l’accélération de stock de la dette publique de l’État de Côte d’Ivoire se confirme. A ce sujet, le stock actuel de la dette extérieure ivoirienne, est inquiétant. Alors qu’en fin juin 2014, le stock de la dette totale de l’État de Côte d’Ivoire était à 6.901,31 milliards, il a été constaté qu’en fin septembre, ce montant est passé à 7.149,26 milliards. Cette somme est à comparer avec le niveau de la dette en fin septembre 2010, avant l’obtention du Ppte, qui était de 6.949,90 milliards. Cette propension à endetter le pays revient simplement à donner les moyens aux occidentaux de recoloniser les bases de notre économie.
L’élection présidentielle de 2005 comme un referendum pour ou contre Ouattara
Le référendum est un mécanisme de démocratie directe : la population est invitée à voter directement sur une ou des questions bien déterminées afin d´exprimer sa volonté. Les résultats se mesurent en nombre de votes en faveur de chaque option, ce qui permet de trancher l´alternative proposée. En cas de référendum, la population impose son choix, qui doit obligatoirement être mis en pratique par les autorités.
On peut distinguer les référendums selon leur objet : il peut s´agir de se prononcer sur un projet de Constitution ou sur une révision de la Constitution (référendum constitutionnel), de confirmer, de modifier ou d´abroger une loi, de décider de l´implantation d´une infrastructure, etc. Par exemple, si les Ivoiriens veulent une nouvelle politique en matière de nationalité, de prestations sociales et d’immigration, cela ne peut se faire qu’en en appelant au peuple, plus fort et plus lucide que la bien-pensance intellectuelle et médiatique. D’ailleurs dans notre pays, la question foncière pourra trouver un règlement par un referendum car les Ivoiriens doivent se prononcer sur la vente des terres aux étrangers. Avant d’appeler le peuple sur les cas difficiles à dénouer politiquement, les Ivoiriens participeront à ce deuxième referendum lors des élections présidentielles prochaines. Les Ivoiriens auront à choisir entre le projet de société des artisans de l’aliénation des Ivoiriens et celui des défenseurs de la nation. Et le candidat du RHDP est bien le candidat de la recolonisation de notre pays. Et face à ce candidat, le peuple choisira certainement tout candidat qui portera l’espérance des Ivoiriens. Sous Laurent Gbagbo, les Ivoiriens ont compris que la liberté n’est pas un cadeau mais qu’elle s’arrachait parfois dans la douleur. Les Ivoiriens ont compris que le développement ne se décrète pas dans les capitales occidentales mais impulsé par et pour les ressortissants d’une nation. Depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo, la Côte d’Ivoire est devenue une colonie de la France et les Ivoiriens ont perdu cette fierté d’être Ivoirien. En 2015, il ne s’agira pas de réfléchir pendant longtemps pour choisir son candidat. Ce sera simplement un referendum pour ou contre la gouvernance du Président Ouattara.
Conscients de l’urgence d’une organisation de masse pour être en mesure de défendre, contre l’offensive des fossoyeurs de la république, les conquêtes démocratiques, les démocrates ivoiriens doivent sans attendre mettre en place une stratégie commune pour sortir les Ivoiriens du bourbier actuel.