(http://nickdebessou.over-blog.com) – Le Président du FPI (Parti du Président Gbagbo), M. Pascal Affi N’Guessan, s’est prêté aux questions d’un parterre de journalistes le Mercredi 4 Décembre 2013, au QG du FPI, Abidjan- Riviera Attoban à 10 heures GMT. Cette conférence de presse à quelques jours du discours haineux, avilissant et défiant du Chef d’état ivoirien, M. Ouattara, dans le Gbèkè du 25 Novembre au 1er Décembre 2013, fut très attendue avec beaucoup de joie, d’espoir et surtout qu’elle clarifierait les choses une bonne fois pour tout.
Les ivoiriens tant au pays que dans la diaspora s’attendaient à une conférence musclée, appropriée suivie d’un message clair à l’endroit des populations en attente pour les changements dans tous les domaines de la vie socio-politique. Cette conférence fut tout sauf un message quelconque. Cette conférence fut tout sauf apporter un semblant de réconfort aux populations longtemps meurtries. Cette conférence fut tout sauf apporter des solutions idoines aux maux qui rongent la Côte D’Ivoire. Cette conférence fut tout sauf conforter le Chef d’état ivoirien soutenant qu’après GBAGBO le FPI serait l’ombre de lui-même. Cette conférence fut tout sauf exposer le manque de courage et de leadership du patron du FPI.
Nous vous proposons quelques extraits de cette conférence du 4 Décembre 2013 :
« Nous devons tous rester lucides et faire ce que le peuple attend, et nous pensons être en phase avec le peuple, c’est pourquoi le FPI est tant suivi et soutenu par le peuple, allons donc à l’essentiel et travaillons pour le peuple et pour la CI ».
« Quand la liste de ceux qui doivent être libérés est établie à la Présidence de la République, ça veut dire qu’on n’est pas dans un état de droit, et si on n’est pas dans un état de droit, on ne peut avoir la paix ».
« Que Dramane sache que les EGR c’est pour l’aider, sinon il sera obligé de faire face à la CPI, donc s’il est malin qu’il accepte les EGR, car il ne peut d’une part refuser les EGR et d’autres part refuser de collaborer avec la CPI, alors qu’il accepte les EGR, pour qu’on sorte dans cette crise calmement ».
« Ceux qui croient qu’on va avoir peur pour changer et abandonner notre lutte se trompent. Si tu veux rentrer dans l’histoire, il faut vaincre la peur ». En réponse à une question d’un journaliste lui demandant s’il n’a pas peur d’être jeté en prison puisse qu’en liberté provisoire.
« L’Assemblée Nationale de CI est illégitime, elle ne reflète pas toutes les tendances et la CI, alors les décisions qu’elle prend sont sectaires, elle ne peut donc prendre des lois si importantes pour la nation, comme les lois sur la Nationalité, sur le foncier etc. Tout ça doit se régler dans le cadre des EGR ».
« Dramane se trouve dans une mauvaise passe, une mauvaise position, mais c’est lui-même qui l’a choisie, il pensait que tout le temps la communauté internationale allait être à ses petits soins, c’est pourquoi il a refusé la discussion que je lui ai proposée dès les premiers moments de sa prise du pouvoir ».
« Soyons courageux pour dénoncer ce qui n’est pas juste, et pour dénoncer la persécution dont sont victimes les pro- GBAGBO ».
« Ce que Dramane fait aux militants du FPI et aux Ivoiriens, moi je n’aurai pas fait pareil aux militants du RDR si j’étais aux affaires, ça n’a aucun sens de ce comporter de la sorte ».
« Il faut qu’on appelle un chat, un chat, on n’est pas là pour mentir, j’appelle les Ivoiriens à dire la vérité, quand c’est noir il faut dire c’est noir, sinon en mentant, on ne peut aller au Paradis.
Il faut que l’amour de la VERITE soit partagé par les Ivoiriens ».
« Il faut savoir raison garder, car un jour ce que vous pensez éternel, on va mettre fin à ça, c’est une loi de la nature. Il faut donc arrêter ces comportements ».
« Je demande à Dramane de faire rentrer les journalistes Ivoiriens, c’est ce qui est plus sûr, ce n’est pas à moi de leurs demander de rentrer, je veux qu’ils rentrent, mais c’est Dramane qui les as fait fuir et c’est à lui de les faire revenir, car c’est lui qui en a les moyens, il faut qu’on soit sérieux dans la gestion des choses de l’état ».
« Dramane avait promis aux gens de l’ONU, qui le lui exigeait, de nous libérer après 6 mois, le temps de maitriser la situation, mais tout le temps que nous avons été mis en prison explique son incapacité à maitriser la situation et celle-ci existe tjrs ».
Suite à ce qui précède, nous allons prendre le Président du FPI aux mots et apporter notre point de vue et des propositions de sortie de crise.
- « Il faut qu’on appelle un chat, un chat, on n’est pas là pour mentir, j’appelle les Ivoiriens à dire la vérité, quand c’est noir il faut dire c’est noir, sinon en mentant, on ne peut aller au Paradis. Il faut que l’amour de la VERITE soit partagé par les Ivoiriens ».
Ceci n’est point de la prétention mais plutôt partager avec M. Affi, sa thèse de dire la vérité crue et nue, telle qu’elle se présente à nous. Il nous a fait l’honneur et la décence de nous permettre de s’exprimer en toute quiétude, « sinon en mentant, on ne peut aller au Paradis ». De peur de languir éternellement en enfer, nous avons alors une mission d’être en tout temps et en tout lieu dans la vérité donc dans la lumière. C’est à ce titre que nous nous adressons à lui en ces mots.
M. Le Président, votre interview fut une campagne d’explications et de justifications pour les Etats Généraux (EGR).
Les ivoiriens comprennent la teneur profonde des EGR et vous auriez pu nous en épargner. C’est plutôt le Chef d’état ivoirien qui ne veut pas en entendre parler.
Vous auriez pu lui adresser un courrier lui expliquant le bienfondé des EGR. Cela vous aurait évité le spectacle que vous nous aviez servi ce Mercredi 4 Décembre 2013.
L’on s’attendait à ce que vous nous racontiez la suite d’un quelconque courrier ou une négociation souterraine sur les EGR et donner de nouvelles perspectives aux populations. L’on s’attendait à ce que vous demandiez aux populations d’apprécier votre choix pour soit la négociation de haut niveau ou pour des actions concrètes sur le terrain, à savoir des manifestations démocratiques et publiques. Apparemment, vous n’aviez aucun contact avec les tenants du pouvoir et vous aviez fait siennes les déclarations tapageuses et défiantes du Chef d’état ivoirien.
Les ivoiriens s’attendaient à une conférence renvoyant l’ascenseur à son envoyeur. L’on ne s’attendait pas à un discours guerrier de votre part mais plutôt un discours ferme et approprié afin de démontrer à la face du monde votre statut de leader d’opposition. Votre conférence fut un véritable raté, un faux pas politique. Vous aviez laissé passer une opportunité en or afin de vous imposer sur l’échiquier politique comme le véritable contrepoids de ce pouvoir génocidaire.
Le Chef d’état ivoirien connait le poids politique de l’opposition ou prétend le connaitre grâce aux transfuges du FPI tels les MM. Allou Eugene (ex Chef du Protocole du Président Gbagbo et membre de la Direction du FPI), Louis André Dacoury-Tabley, Evariste Yaké (ex membre de la Galaxie Patriotique) et bien d’autres tapis dans l’ombre au sein du FPI et rasant les murs la nuit venue pour « vendre leurs services » au RDR. C’est fort de cela que le RDR et son mentor défient à longueur de journée les populations y compris votre autorité ou votre leadership.
Le discours de défiance du Chef d’état ivoirien a véritablement clos le débat sur les discussions, les négociations, les EGR et la réconciliation. Le Chef d’état ivoirien n’en veut pas. Il soutient aussi qu’il ne peut se soumettre aux desiderata d’une frange de la population, représentant seulement 10% sur une population de 24 millions d’habitants. Pour l’heure, son ambition la plus chère, ce sont les échéances de 2015 et il invite l’opposition à aller dans ce sens. Finies les conférences puériles selon lui, il faut aller de l’avant.
Est-il encore utile de forcer les choses lorsque l’autre partie ne les voit pas sous le même angle ? Aussi, que faut-il espérer d’un homme d’état venu au pouvoir par la déception, fraude et violence ? Qu’il devienne en un tour de magie, un vrai démocrate et ouvert aux discussions ou débats contradictoires ? Qui est l’individu qui perd réellement son temps dans ce rapport de force ? Est-ce celui qui souhaite vaille que vaille transformer l’autre ou celui qui ne vous prête aucune considération ou temps ?
M. Ouattara n’est plus à l’heure des discours. Il n’a aucune culture politique. Si cet homme d’état en avait, il ne serait pas venu au pouvoir par les armes. Il dirige la Côte D’Ivoire par la violence et les crosses de fusil. Comment espérez-vous raisonner un individu de la sorte qui ne connait que la violence comme mode de gouvernance ? Est-il possible de faire la politique dans le désordre étatique actuel ? Sommes-nous dans un état de droit ?
Vous auriez pu faire ces analyses avec votre équipe commando et nous proposer ce Mercredi 4 Décembre, la décision ou la tenue à suivre. Tristement vous aviez fait une partie des états généraux sans la présence de l’autre partie en lui lançant des mots d’amour afin de l’avoir au sentiment.
« Que Dramane sache que les EGR c’est pour l’aider, sinon il sera obligé de faire face à la CPI, donc s’il est malin qu’il accepte les EGR, car il ne peut d’une part refuser les EGR et d’autres part refuser de collaborer avec la CPI, alors qu’il accepte les EGR, pour qu’on sorte dans cette crise calmement ».
Le Chef d’état ivoirien n’est pas du tout inquiété non pas à cause d’un soutien quelconque occidental et sa soldatesque FRCI, mais plutôt de l’incapacité des leaders politiques à s’imposer comme un contrepoids réel, contrepoids soutenu par les populations. Il y a notre sens trois entités distinctes cohabitant dans le pays : Celle du clan Ouattara, celle des leaders politiques de l’opposition et les populations. Il n’y a pas de cordon ombilical entre les leaders politiques de l’opposition et les populations. Les populations sont abandonnées à leur triste sort. C’est cela la triste réalité et M. Ouattara en est fort conscient. L’opposition détient une arme redoutable, le peuple, mais elle est incapable de s’en servir.
- « Soyons courageux pour dénoncer ce qui n’est pas juste, et pour dénoncer la persécution dont sont victimes les pro- GBAGBO ».
« Ce que Dramane fait aux militants du FPI et aux Ivoiriens, moi je n’aurai pas fait pareil aux militants du RDR si j’étais aux affaires, ça n’a aucun sens de ce comporter de la sorte ».
M. le Président, vous aviez fait une série de tournées à l’intérieur du pays afin de vous enquérir de la situation des populations. Vous aviez constaté les dégâts ou les affres de cette violence inouïe, la détresse des populations encore sous le choc et rencontré certains rescapés arborant blessures physiques et psychologiques.
Pour l’ensemble des populations, vous avez une très grande appréciation de la situation tant au niveau constitutionnel, social, politique et économique. Le pays va très mal. Le pays est devenu un nid de brigands de grands chemins en provenance de la sous-région. Le gouvernement ivoirien les fait abusivement passer pour des apatrides en les naturalisant tous azimuts en violation flagrante du Code de la Nationalité de 1961 et 1972.
Les ivoiriens sont devenu des refugiés sur leur propre terre. Les étrangers et autres apatrides occupent terres, plantations et habitations des nationaux avec la bénédiction tacite des autorités ivoiriennes. Certains sinon par milliers sont dotés en armes à feu afin d’intimider et de sévir en toute impunité sur les populations.
L’Opération des Nations Unies en Côte D’Ivoire (ONUCI) est incapable d’apporter la sécurité aux populations, la stabilité, la paix et la réconciliation. Cette institution se fait complice des crimes de M. Ouattara en falsifiant la réalité du vécu des populations.
Les droits de l’homme n’existent pas pour les pro-Gbagbo. Cela n’émeut point ces fonctionnaires internationaux. D’aucuns diront qu’ils ont installé M. Ouattara au pouvoir et qu’ils ne peuvent se discréditer en le critiquant ou le punissant.
Les criminels que l’on doit retenir ici, selon eux, sont ceux de la Majorité Présidentielle (LMP) d’où leur criminalisation. Ceci explique aussi les manœuvres dilatoires et souterraines du clan Ouattara, la France et la Procureure Fatou Bensouda, à fabriquer des preuves sur mesure et pour la circonstance afin d’écrouer injustement le Président Gbagbo. Le Président Gbagbo étant détenu à leur merci, cela ouvre grande les portes à un second mandat incontesté à leur pion, M. Ouattara. Telle est la situation en Côte D’Ivoire.
Nous avons des oreilles et des gens partout afin de nous informer de façon régulière de l’avancée des choses en Côte D’Ivoire. Certains de vos collaborateurs ne jouent pas franc jeu. Ils sapent votre autorité à longueur de journée. Les questions de positionnement et de leadership sont très palpables en votre sein. Cela envenime la situation et retarde la délivrance des populations encore sous le poids de la misère et l’insécurité galopante. Nous savons tout ceci et nous supposons que vous en êtes aussi conscient.
Les populations sont déterminées et résolues à mettre un terme à leur misère. Elles sont mobilisées depuis le 11 Avril 2011 et attendent ce guide éclairé afin de les sortir de l’ornière.
Les populations sont sereines, disciplinées et ont fait le constat amer des deux gouvernements passé et présent. Elles ne veulent plus de ce gouvernement liberticide et tortionnaire. Elles souhaitent le strict minimum des acquis démocratiques. Elles souhaitent le retour à la normale, le respect de leurs droits constitutionnels, le retour de leurs enfants d’exil et de prison, le respect de la souveraineté de leur pays et une parfaite symbiose avec les populations étrangères comme ce fut le cas par le passé.
Les ivoiriens ne sont pas des xénophobes. Ils exigent que l’étranger sache sa place et ses devoirs vis-à-vis du pays hôte.
M. Ouattara a instrumentalisé les étrangers afin de se hisser à la tête de la Côte D’Ivoire. Ces étrangers furent encore utilisés pour mener la guerre à leurs hôtes. De nos jours, ils font le beau temps et la pluie en Côte D’Ivoire. Ils ont plus de droits constitutionnels que les nationaux.
Les nationaux vivent dans une psychose sans pareille. Ce sont des citoyens sans identité ou âmes, des zombies comme le dirait l’autre. Ils végètent tandis que les étrangers jouissent des richesses du pays.
Les ivoiriens ont fait le constat amer que les choses ne sont plus pareilles. Ils ne souhaitent plus vivre dans cette misère indescriptible comparable à un camp de concentration.
Les ivoiriens se tournent vers le créateur pour un miracle divin dans la mesure où ils n’ont aucune lisibilité claire des intentions de leurs leaders politiques. Le cordon ombilical existant avant le 11 Avril 2011 est une chose du passé. Ils se sentent abandonnés par tous.
Les discours d’apaisement et de réconciliation ont eu des échos favorables au sein des populations. Cependant, les populations ne sont pas les fauteurs de troubles. C’est plutôt M. Ouattara et sa clique tentant de couvrir leur forfaiture en s’imposant par la violence. Ce sont eux qui doivent être apaisés. Pour l’instant, ils sont animés d’une haine viscérale à l’endroit des pro-Gbagbo qu’ils tentent de punir par tous les moyens pour des supposés crimes commis sous la refondation. Ces gens-là ne sont pas prêts au dialogue encore moins pour la réconciliation. Ils continuent de tenir des discours guerriers et défiants. Ils multiplient les actes de violence sur les populations et empêchent les réunions politiques. Ils empêchent des citoyens de sortir se soigner à l’extérieur sous prétexte qu’ils auraient dû demander la permission aux autorités compétentes.
Ils arrachent les passeports et les documents administratifs des ivoiriens pendant qu’ils accordent en 60 heures la nationalité aux étrangers, en l’occurrence le nouveau Ministre du Budget.
M. le Président, les ivoiriens ont fait ce constat amer. Ils sont sereins et mobilisés. Ils attendent de vous un guide éclairé. Ils attendent que votre leadership soit placé sous le sceau de la restauration de la dignité de l’ivoirien. Ils attendent de vous un message imposant, musclé, ferme et approprié et non de la défiance ou des menaces de déstabilisation. C’est ce pari que vous avez raté ce Mercredi 4 Décembre 2013.
Les Anglais ont coutume de dire: «Your home is your castle »!
En d’autres termes, votre maison est votre château. Vous y êtes le roi et vos enfants de la famille royale. C’est chez vous que vous avez de l’autorité. Vous êtes le chef dans votre château.
Dans le cas ivoirien, le château est illégalement occupé par une horde de voyous et vous le Roi, devenez un simple sujet. Ils vous imposent leur diktat à longueur de journée. Ils violent femmes, molestent enfants et humilient le père. Quand la famille se retrouve en leur absence, le père est incapable de proposer une stratégie afin de regagner le contrôle de son château. En lieu et place, il propose que la famille s’en remette au créateur. Un tel père n’a aucune autorité. Ce n’est pas un leader. C’est un poltron et un défaitiste.
« Il faut savoir raison garder, car un jour ce que vous pensez éternel, on va mettre fin à ça, c’est une loi de la nature. Il faut donc arrêter ces comportements ».
- « Je demande donc aux militants du FPI et a tous les ivoiriens de se préparer car nous allons bientôt arracher les libertés. Nous allons aller sur le terrain et cela va se faire bientôt. Soyez donc prêt et à l’écoute des mots d’ordre ! ».
M. le Président, lors de votre visite à Gagnoa et aux parents du Ministre Charles Blé Goudé, vous aviez lancé un ultimatum aux autorités ivoiriennes afin qu’elles libèrent leur fils, injustement incarcéré ainsi que la Première Dame Simone Ehivet Gbagbo. Cet ultimatum d’un mois est venu à sa fin depuis belle lurette.
Vous n’avez pas fait les constats d’usage afin de vous rendre compte que M. Ouattara n’est pas le Président Gbagbo.
M. Ouattara est très arrogant et très sûr de ses soutiens occidentaux et locaux. Il n’est point inquiété par un quelconque ultimatum fut-il du Président du FPI. Comment compte-t-il m’imposer la libération des pro-Gbagbo et avec quelle armée ? Se demande M. Ouattara !
Vous voilà à nouveau à mobiliser les troupes pour un éventuel mot d’ordre. A quand ce mot d’ordre ? Avant ou après les élections de 2015 ? Pourquoi pas ce Mercredi 4 Décembre 2013 ? Qu’est-ce qui coinçait ? Doivent-elles encore attendre que des victimes soient signalées au sein des populations avant que ce mot d’ordre ne soit lancé ? Pourquoi tant d’hésitation ? Est-ce la peur de la prison, d’être physiquement éliminé, d’être taxé de fauteur de troubles ou le manque d’assurance de pouvoir mobiliser les populations ? C’est en cela que votre conférence de presse fut tout sauf apporter un message puissant, poignant et pertinent.
Les ivoiriens vous observent comme un enfant attend tout de son père. Ne les abandonnez pas en si bon chemin ou ne les faites surtout pas rêver ou espérer en une Côte D’Ivoire nouvelle sous votre leadership. Joignez l’acte à la parole !
- Votre leadership.
M. le Président, avec votre permission et votre accord de vous dire les vérités, nous aborderons avec vous votre style de leadership.
Vous aviez certes fait l’école du Président Gbagbo. Cependant vos styles de leadership sont diamétralement opposés.
Le Président Gbagbo est très proactif. Il anticipait sur les évènements politiques. Ce fut un véritable visionnaire dans l’opposition. Il joignait aussi l’acte à la parole. Il descendait dans l’arène avec les populations, au-devant de ses troupes (avec une serviette au cou) pour conduire les marches. Il n’avait pas peur de la prison, pour sa vie et pour son statut social. Tout ceci ne l’intéressait pas. Seul le bien-être des populations lui tenait et tient à cœur. Il lançait des mots d’ordre avec conviction et fermeté. Il prenait tous les risques et il était et est prêt à mourir pour ces idéaux. C’est un homme de conviction. Il fut celui-là même qui démystifia le tout puissant Félix Houphouët-Boigny. Il fut le seul à lui tenir tête et à se présenter contre lui aux élections de 1990. C’est ce qui explique sa popularité au sein des populations et de nos jours à travers le monde. Il est très redouté par ses détracteurs internationaux et locaux, M. Ouattara en tête. Il a le courage et la conviction.
Le mandat du Président Gbagbo à la tête de l’opposition fut sous le sceau du multipartisme. Il sera d’ailleurs reconnu en être le père. En d’autres termes, comme il a coutume de dire, il a laissé ses traces.
Nelson Mandela fut taxé de terroriste par le gouvernement Britannique pendant les heures chaudes de l’Apartheid. De nos jours il est adulé par tous à travers le monde. Ses détracteurs d’hier le reconnaissent comme un véritable homme de paix. Lui aussi a laissé ses traces.
Votre leadership est très mitigé. Il est hésitant et manque de courage par moment. L’on a l’impression que vous n’êtes pas sûr de votre popularité ou encore si les populations sont avec vous et ou pour vous à cause du Président Gbagbo. Vous n’avez pas encore fait la connexion avec les populations. Vous avez certes fait des tournées mais cela ne peut mesurer votre capacité de mobilisation.
Aussi vous passez le temps à vouloir transformer des causes perdues, en l’occurrence M. Ouattara. Votre adversaire politique est très souvent ménagé, lui accordant des compétences politiques, démocratiques et intellectuelles, alors que vous êtes conscient qu’il n’en a pas.
Par moment, l’on sent la peur vous habiter et vos déclarations en souffrent énormément.
Qui est M. Ouattara comparé à M. Houphouët ? Est-il aussi puissant que le tout puissant Houphouët ?
Cet ancien homme d’état avait des entrées partout même auprès du créateur, pour avoir été accepté comme un des disciples de Jésus (voir peintures de la Basilique de Yamoussoukro).
Le FPI que vous dirigez a démystifié ce Chef d’état ivoirien dans les années 90. Les indiscrétions à l’époque soutenaient même que le Président Houphouët s’apprêtait à abandonner le pouvoir au peuple. Il fut déconseillé par la France. La France lui conseilla de prendre en compte les revendications d’un certain Laurent Gbagbo et son pouvoir sera sauf. Il s’exécuta en annonçant le multipartisme en avril 1990. Cela est à mettre à l’effectif de votre grand parti, le FPI.
Quel est alors l’objectif de votre mandat à la tête du parti ? Restaurer la dignité de l’ivoirien ou faire le lit de l’imposture ?
L’autorité d’un leader s’impose à tous et non se décrète ou s’exige. L’on reconnait le charisme d’un leader lorsqu’il fait son entrée dans une pièce. L’on reconnait la férocité du lion ou la force de l’éléphant lorsqu’on les approche. Ces bêtes ne vous diront jamais de quoi elles sont capables. Vous en ferez les frais une fois confronté à elles.
Avec votre permission, nous souhaitons partager une image de notre jungle au FDRC collant à la réalité socio-politique en Côte D’Ivoire.
Nous avons le LION (FPI) et ses crocs (les populations), l’AGOUTI (les apatrides de la sous-région, des rongeurs) et l’HYENE (le RDR, FRCI et autres, se nourrissant de carcasses et d’animaux malades ou mal en point). Pour l’instant, nous avons un lion sans crocs tentant de s’imposer devant l’hyène. Ce lion est même intimidé par l’agouti. Telle est la triste réalité de vos rapports de force avec vos adversaires.
En clair un leader est imposant et ses discours le sont aussi. C’est en cela que les populations se reconnaissent en lui et lui accordent tout son soutien. Pour l’instant, vous donnez l’impression d’un lion édenté. Cela ne peut faire peur à l’agouti du coin encore moins à l’hyène.
Revoyez votre style de leadership afin d’imposer respect, autorité, fermeté et imposer aux autorités ivoiriennes vos conditions, conditions qui sont l’émanation du peuple.
Vous êtes devant les faits accomplis et en politicien de l’école Gbagbo, vous avez la lourde tâche de conduire votre parti et les populations vers des fronts baptismaux pour le bonheur des populations, de la Côte D’Ivoire et de l’Afrique toute entière.
Rassurez-vous, M. le Président. Les ivoiriens sont avec vous et ne jurent que par vous en l’absence du Président Gbagbo. Faites appel aux personnes ressources afin de vous aider dans votre mission, mission qui est en réalité un vaste chantier : La rupture avec les pratiques mafieuses de la Françafrique.
Fait à Londres le 4 décembre 2013.
Nick De Bessou, Juriste & Anthropologue Politique.
Président du Forum pour la Démocratie et la Résolution des Crises (FDRC)