Propos liminaires
Honorables Collègues,
Mesdames et Messieurs les Présidents et représentants des Partis politiques
Mesdames et Messieurs les représentants des Associations et des organisations, Chers amis de la Presse nationale et internationale
Notre conférence de presse, en ce jour du 4 juillet 2019, se tient dans des circonstances empreintes d’une exceptionnelle gravité. Notre pays connait la plus grave crise institutionnelle de son histoire, à travers les derniers événements au sein du Parlement. En effet, une succession inédite d’actes, en violation flagrante des textes et règlement de l’Assemblée Nationale, ont plongé le parlement ivoirien dans une posture des plus cocasses aussi bien au niveau national qu’international.
Cette situation ubuesque tend aujourd’hui à se déporter dans les sphères judiciaires, traduisant, si besoin encore en était, le malaise, la désunion, l’absence de dialogue et de consensus qui règnent au sein de notre chambre législative.
Et pourtant, à quoi assistons- nous ??
Alors que les lois de notre pays sont ouvertement et arrogamment violées, que les travaux parlementaires et la mission de représentation du peuple sont constamment et outrancièrement entravés, il nous est, malheureusement, donné de constater que certains de nos collègues parlementaires, francophones, venus du monde entier, dans le cadre de la 45ème Session de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie, semblent, cependant, s’en accommoder, voire même les cautionner, malgré toutes nos protestations, dénonciations et revendications légitimes. Devons-nous encore rappeler à tous ces députés et sénateurs, délégués, présents dans notre pays pour ces assises, que l’élection, le 07 mars 2019, du Président de l’Assemblée nationale s’est faite au mépris de la Résolution du Bureau de notre institution, qui exigeait un bulletin unique et non des bulletins multiples ?
Sommes-nous encore obligés de rappeler à nos collègues venus d’ailleurs que depuis l’ouverture de la Session ordinaire 2019, notre chambre parlementaire fonctionne avec un Bureau constitué illégalement, le 06 mai 2019 et ne comportant aucun élu des trois (03) groupes parlementaires de l’opposition que sont le PDCI-RDA, Rassemblement et Vox Populi ? Que le caractère public des séances plénières au sein de l’hémicycle leur est régulièrement retiré ? Que les droits de représentativité de l’opposition parlementaire sont ignorés dans les Bureaux des commissions, les délégations et missions parlementaires tant au niveau national qu’international ?
N’oublions pas que certains députés, membres de la Section ivoirienne de l’APF, elle-même, dont les mandats courent pourtant jusqu’en décembre 2020, se sont vus frauduleusement remplacés au sein de cette organisation interparlementaire par des collègues exclusivement issus du parti au pouvoir ?
Ne faisons donc pas l’autruche !!
Mesdames et Messieurs, ne nous voilons pas la face.
Notre système politique, que l’on nous disait pourtant débarrassé de tout archaïsme et anachronisme avec la nouvelle constitution de 2016, est en péril.
La séparation et l’équilibre des pouvoirs, les libertés publiques élémentaires, le respect des lois et même de la plus fondamentale d’entre elles, la Constitution, sont régulièrement bafoués par le pouvoir « R.H.D.P » du Président Alassane Ouattara.
Hélas, cette crise institutionnelle sans précédent vient s’ajouter à une crise socio-économique aigüe qui minent nos populations, toutes couches sociales confondues, depuis plus de 07 ans.
Les besoins les plus élémentaires des habitants de notre pays, à savoir la Santé, l’Education, le Travail peinent encore à être garantis. On en vient malheureusement, comme si cela ne suffisait pas, à leur faire perdre le sommeil en leur imposant des conditions plus onéreuses d’accès à l’état civil, à l’identité, aux listes électorales et finalement à l’exercice même de leur droit de vote.
Ces décisions ou manœuvres louches, pour ne pas dire loufoques, n’honorent en tout cas, ni l’équité, ni la justice et surtout pas la démocratie.
Le cri de notre peuple ostracisé ne mérite-t-il pas considération ? Nous disons que OUI, Trop c’est trop !
C’est dans ce contexte que la mobilisation de l’opposition parlementaire, des partis politiques et de la société civile ivoiriennes devient vitale pour la consolidation de l’État de droit, pour une réelle prospérité partagée entre les Ivoiriens, mais surtout pour le pardon et la réconciliation.
Cette mobilisation collective, selon la maxime du « Un pour Tous, Tous pour Un », est, à notre avis, la 1ère condition du salut de notre Nation.
Ce régime n’écoutera qu’une opposition véritablement rassemblée dans un cadre consensuel, celui que nos groupes parlementaires entendent désormais construire en associant avec tous les partis politiques de l’opposition.
Ce régime ne descendra de son piédestal que parce que, dépassant leurs intérêts personnels, tous les Ivoiriens défendront le Bien Commun, avec lucidité, responsabilité et courage.
C’est cela, l’enjeu des mobilisations judiciaire et médiatique actuelles.
C’est également l’enjeu de la mobilisation populaire qui commence ce weekend, à Abidjan, comme à l’intérieur du pays et au sein de la Diaspora ivoirienne pour demander la « Gratuité » de la Carte Nationale d’Identité ; pour exiger que le budget de l’État supporte intégralement les charges liées aux opérations d’identification de nos population.
Mobilisons-nous Toutes et Tous car il nous faut impérativement faire entendre raison à ceux qui entrevoient s’accaparer de la Commission Electorale Indépendante, parce qu’ils croient ainsi pouvoir fixer, boucler et gérer l’élection présidentielle de 2020.
Faire entendre raison à tous ceux qui refusent de respecter les lois régissant nos institutions, alors même qu’il ne saurait y avoir de réelle liberté publique sans lois justes. Faire entendre la raison du Peuple de Côte d’Ivoire, car en dernière analyse et avant tout, c’est de sa Sécurité, de sa Paix, de sa Dignité, de sa Liberté et de sa Prospérité qu’il est question !
Nous en appelons donc à toutes les bonnes volontés du Parlement ivoirien, de la classe politique ivoirienne, de la société civile ivoirienne ; nous en appelons à tous les amis de la Côte d’Ivoire, en vue de recueillir le soutien nécessaire à la réalisation de ce meeting, qui se tiendra le samedi 06 juillet 2019 dès 09h à Anono.
Soyons nombreux à porter ce plaidoyer.
Nous sommes convaincus que cette 1ère activité sera la preuve du consensus national qui rehaussera notre pays et lui épargnera d’inutiles tragédies.
Rendons nous donc Tous, Samedi 06 juillet 2019, au meeting de l’opposition politique, pour la renaissance démocratique de la Côte d’Ivoire ! Fait à Abidjan, le 04 juillet 2019, Les Groupes parlementaires de l’Opposition