Par La Lettre du Continent
Annoncé depuis plusieurs années aux Editions du jaguar, filiale du Groupe Jeune Afrique, l’ouvrage de l’ex-patron de l’ONUCI, Choi Young-Jin, sur la crise post-électorale ivoirienne sortira finalement courant octobre chez l’éditeur parisien Michel Lafon. Au fil des 300 pages de La Crise ivoirienne – Ce qu’il fallait comprendre, le diplomate sud-coréen livre sa part de vérité sur les événements ayant conduit à la chute de Laurent Gbagbo en avril 2011. Le “facilitateur” de l’époque, Blaise Compaoré, y est qualifié de “diplomate chevronné”, tandis que l’ex-président est, pour sa part, accusé d’avoir contesté les résultats de l’élection de novembre 2010 “de manière irrationnelle, sous l’influence de pasteurs évangéliques”. Son régime est, par ailleurs, qualifié de “démagogique et orwellien”. L’ancien représentant de Ban Ki-Moon en Côte d’Ivoire (octobre 2007-août 2011) raconte par ailleurs comment il aurait demandé et obtenu (via le siège de l’ONU à New York) l’intervention du dispositif Licorne dans la crise, mais aussi comment son chef de cabinet aurait, de sa propre initiative, sectionné le câble électrique du gouvernail de l’un des hélicoptères MI-24 de Laurent Gbagbo. Il raconte aussi comment, reclus dans sa résidence de Cocody, l’ex-président aurait proposé à l’ONU un accord de partage du pouvoir avec ses adversaires, sur les modèles zimbabwéen et kenyan. Après lui avoir opposé une fin de non-recevoir, Choi lui aurait laissé le choix entre la solution “Kérékou” – à savoir une abdication – ou une issue “à la Tandja“, du nom de l’ex-président du Niger renversé en février 2010 pour avoir voulu s’installer durablement au pouvoir.