2019 a été une année difficile pour l’Afrique francophone en général parce qu’elle n’a pas mis fin au terrorisme qui frappe et endeuille le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad ; parce que les élections n’ont pas permis aux peuples de se débarrasser des dictateurs ; parce que certains de nos frères, fuyant la misère, le chômage et le désespoir dans nos pays, sont maltraités et vendus aux enchères au Maroc, au Liban, au Koweit, en Libye, en Tunisie, en Algérie et dans d’autres pays arabes.
2019 a été une année difficile parce que Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été séquestrés en Europe malgré leur acquittement par les juges de la CPI ; parce que la pauvreté des populations et la dégradation des infrastructures sanitaires, scolaires et routières de notre pays ne cessent de gagner du terrain en dépit des creux et faux discours de Ouattara et de ses vils griots sur la croissance à deux chiffres ; parce que le RHDP, qui confisque les médias publics, a interdit ou réprimé les meetings et marches pacifiques des partis de l’opposition qui préfèrent obéir aux lubies du tyran plutôt qu’aux légitimes attentes du peuple qui souffre et pleure ; parce que la vie en prison ou en exil s’est prolongée pour des milliers de compatriotes ; parce que critiquer le travail du prince a coûté la vie à des libres penseurs ; parce que, partout, le pouvoir d’achat des populations s’est réduit comme peau de chagrin pendant que des cancres, des médiocres et des voleurs dont le seul mérite est d’être des complexés soumis à la France ont été promus et enrichis ; parce que des familles et individus ont été spoliés de leur terre.
Pour que la nouvelle année soit différente de celle qui vient de s’achever, chacun de nous doit y mettre du sien, c’est-à-dire accepter de payer de sa personne, allier indignation et action, sortir de son petit confort pour rejoindre ceux et celles qui se battent pacifiquement pour l’avènement d’un monde plus juste, plus libre, plus humain. Formuler des vœux les uns pour les autres ne sera donc pas une chose suffisante. Il nous faudra aussi agir, collectivement et avec détermination, car “accepter passivement un système injuste, c’est en fait collaborer avec ce système. L’opprimé devient par là aussi pécheur que l’oppresseur”, disait Martin Luther King.
Le Pasteur d’Atlanta ajoutait : “L’opprimé ne doit jamais laisser en repos la conscience de l’oppresseur… L’acceptation, si elle est souvent la solution de facilité, n’est pas une solution morale : c’est la solution des lâches.”
Refusons la lâcheté, la compromission et les faux compromis ; essayons de troubler au maximum la conscience de ceux qui nous oppriment et affament ; disons ensemble et partout “non” à l’ECO (de Macron et Ouattara), nouveau nom du franc CFA qui est un des piliers de la criminelle Françafrique; soyons impitoyables avec les traîtres et autres équilibristes. Alors, 2020 sera vraiment une nouvelle année ; alors, l’Afrique aura un nouveau visage ; alors, les Africains auront des raisons d’espérer.
Bonne et militante année à tous !