D’abord, on peut noter que prendre en main son destin impose un certain nombre de conditions. Il faut être déterminé : le peuple de Côte d’Ivoire est en phase avec cette exigence. Ensuite, il faut avoir de la vision et de la cohérence : le peuple attend que les forces sociales et politiques l’exposent dans un élan patriotique. Puis, il faut être sincère, ouvert, tolérant mais rigoureux et il faut avoir une stratégie autour de la contradiction principale. Pour l’instant, les égos et le manque de dépassement du soi restent encore actifs et relèguent toujours à demain la question de la contradiction principale.
A supposer que les conditions qu’impose la prise en main de son destin soient remplies, il y a ensuite à cocher d’autres grilles pour que la reconstruction et le développement du pays deviennent réalités. En fait, le favoritisme, la corruption sous toutes ses formes, l’intolérance, l’arrogance, l’égoïsme, l’insincérité, la mauvaise foi, l’esprit d’accaparement et la haine doivent faire place à la culture de la probité, de la confiance mutuelle, de l’humilité, de la solidarité, de la promotion des valeurs et de la défense des intérêts du pays.
Cela dit, ce n’est pas une insulte d’indiquer qu’Alassane Ouattara a su se faufiler entre les interstices générés par l’inconséquence de toute la classe politique ivoirienne. On serait dans un autre pays que ce monsieur ne serait pas arrivé dans cette position de détruire la patrie. Rien que cela, les devanciers devraient faire amende honorable pour montrer qu’ils ont tiré toutes les leçons du passé. Mais que nenni. Y en a marre !
C’est le conformisme, la pensée unique, l’arrogance, la suffisance et la science infuse. Les acteurs politiques, dans leurs bulles respectives, pensent que tout doit tourner autour d’eux. Y en a marre !
De la nécessité de se ressaisir pour construire un devenir correct à la jeunesse.
Dans tous les pays, la jeunesse qui est la relève de demain doit avoir des supports qui lui permettent de se construire. Les canaux d’apprentissages, le système de santé et la sécurité des personnes et des biens doivent répondre à un minimum qui doive amener cette jeunesse à respirer de la sérénité. Il y a à mettre à disposition un système de repères et de références qui peut forger le caractère d’une jeunesse responsable. Cette dernière ne doit pas avoir pour modèle la triche, le gangstérisme et des solutions faciles parce qu’élevée dans un environnement criminogène. Malheureusement, elle en est là parce que les exemples qui lui sont affichés l’exposent à se tourner vers la « débrouillardise ». A longueur de journée, la jeunesse n’a droit qu’à des mensonges, des feintes, de la propagande voire de l’irresponsabilité. Tout ce qu’il faut pour qu’elle se décourage là où on devrait l’inciter à l’amour du travail bien fait.
Quelle structure pour enregistrer les candidatures pour l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 ?
« … Dans sa décision rendue depuis Arusha ce 15 juillet 2020, la CADHP ordonne à l’État ivoirien d’organiser de nouvelles élections dans les commissions électorales locales avant la tenue de la présidentielle… » C’est la deuxième fois que cette cour se prononce sur la commission électorale, enjoignant ainsi le gouvernement ivoirien à la rendre conforme aux standards internationaux pour l’organisation d’élections démocratiques.
L’opposition ivoirienne a obtenu gain de cause dans sa saisine. Il lui faut maintenant prendre des dispositions pour capitaliser sur cet arrêt. Mais à malin, malin et demi, la ruse, le chantage et l’avidité du pouvoir pour le pouvoir de certains et l’attentisme coupable des autres dispersent les énergies au point de désorienter le peuple. Si l’opposition est cohérente, nous serons curieux de savoir où elle va déposer ses candidatures. C’est le grand tournant où le peuple l’attend. Y en a marre.
Ceux qui ont des démangeaisons à devenir président à tout prix sans changement dans la pratique démocratique mais pour des raisons propres, pourront-ils un tant soi peu avaler leurs ambitions le temps de contribuer au travail qui pousse Ouattara dans ses derniers retranchements ? Y en a marre de l’irresponsabilité.
La cohérence qui s’impose pour guider le peuple, c’est de ne pas déposer des candidatures devant une CEI non reconnue
La lutte politique telle quelle s’impose dans notre pays ne doit se faire ni par procuration ni en vase clos. Les diasporas ont mené la lutte de façon acharnée en s’engageant au moment où rien n’était possible en termes de manifestations dès le 11 avril 2011. Paradoxalement, nous assistons à un comportement d’acteurs politiques qui est pour le moins méprisant et arrogant. L’esprit de consultation et d’association ne les habite pas du tout.
Alors qu’une lutte nécessite à la fois des répondants tant exogènes qu’endogènes, des acteurs qui ont exercé des responsabilités hier avec des fortunes diverses se voient subitement auréolés et investis de pouvoir exceptionnel au point de se retirer dans un bouclier autiste. En notre sens, il convient d’établir au plus vite des passerelles dans le cadre d’une distribution des rôles. Y en a marre ! Avec un pouvoir aussi déchiqueté qui entraîne le pays dans un abîme encore plus abyssal, les bien-penseurs doivent recouvrer l’humilité et penser à l’intérêt collectif.
Au total, la CEI dans sa forme actuelle ne doit pas recevoir de candidatures. La bataille doit être engagée pour qu’une commission électorale consensuelle et crédible voie le jour.
Enfin, après maintes expériences, nous devons pouvoir nous accorder que le problème de la Côte d’Ivoire aujourd’hui n’est pas les élections. Il s’agit plutôt de se retrouver, de créer un climat de confiance et asseoir des institutions fortes. Cela ne peut se faire que dans le cadre d’une passerelle démocratique. Les Ivoiriens doivent se mettre autour d’une table pour créer ensemble les conditions du changement des mentalités. Il faut absolument une alternative sur les cendres des alternances telles que la Côte d’Ivoire en a connues. Mais cette situation ne survient pas avec des incantations. C’est mon point de vue.