(Nord-Sud, 29 mars 2013 – )La Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), a été mise au banc des accusés, au cours de la conférence publique sanctionnant le cinquantenaire du syndicalisme en Côte d’Ivoire, hier, à la Bourse du travail Raphaël Tanoh de Treichville.
Elle a détourné l’action syndicale, détruit et vandalisé l’école, «offrant un spectacle de champ de ruines…». C’est ainsi que le ministre Lambert Amon Tanoh qualifie la lutte menée par la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) pendant ces dix dernières années. Allant même jusqu’à accuser l’ancien régime d’être la cause de cette déchéance et de la débâcle de l’école ivoirienne. Invité hier comme patron du cinquantenaire de l’Union générale des travailleurs de Côte d’I voire (Ugtci), celui qui fut ministre de l’Education nationale en 1958 sous le président Houphouet-Boigny, s’est dit tout bonnement offusqué par cet exemple sans précédent. En cinquante ans de syndicalisme en Côte d’Ivoire, la Fesci créée au début des années 90 pour lui est le mauvais exemple.
Il en est arrivé à la conclusion que les syndicalistes doivent suivre des formations. Chargé d’exposer sur « l’histoire du syndicalisme en Côte d’Ivoire », Amon Tanoh ‘’père’’, a ensuite fait voyager ses auditeurs dans les souvenirs du temps, au nombre desquels la grande chancelière Henriette Dagri Diabaté et Marcel Zadi Kessy, président du Conseil économique et social (Ces). Il a notamment évoqué la grande guerre, la construction du chemin de fer Côte d’Ivoire-Niger, qui a vu la naissance de l’un des premiers syndicats du pays, en l’occurrence le syndicat des cheminots. Puis, faisant montre d’une mémoire d’éléphant, le conférencier est remonté dans les archives des années 1960. Un certain mois d’août à 4h du matin, il assistait avec plusieurs de ses pairs, à la naissance de l’Ugtci. C’était après deux ans d’âpres négociations, se souviendra-t-il. Doté d’un certain sens de l’humour, celui qui se fait appeler « le sachant », a fini en prescrivant un syndicalisme modéré en Côte d’Ivoire. Pour sa part, Joseph Ebagnérin, secrétaire général de l’Ugtci s’est vanté, non sans un brin d’humour, de diriger la centrale syndicale la plus avisée en la matière. Avec pour thème principal, « L’histoire du syndicalisme en Côte d’Ivoire et la création de l’Ugtci », le cinquantenaire va enregistrer également l’intervention attendue d’autres conférenciers, dont Marcel Zadi Kessy. Le 04 avril, la grande chancelière procédera à la décoration de certains membres de l’Ugtci à la Bourse du travail de Treichville. Des expositions et des soirées humoristiques sont également inscrites au menu de ce cinquantenaire qui sera clôturé le 06 avril par un dîner- gala à l’hôtel Ivoire.
Raphaël Tanoh