Un soutien est indispensable, de nouveaux essaims menacent l’Afrique de l’Est, le Yémen et l’Asie du Sud-Ouest |
ROME, Italie, 8 juillet 2020/ — Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu, s’est félicité de la contribution de 15 millions d’EUR, versée aujourd’hui par l’Union européenne pour lutter contre la recrudescence de criquets pèlerins en Afrique de l’Est, menacée par une nouvelle vague de criquets.La Commission européenne a indiqué qu’elle avait alloué des fonds pour aider les organismes des Nations Unies et les pays partenaires à faire face à la pire recrudescence de criquets pèlerins dans la région depuis des décennies. Les fonds proviennent de la Direction générale pour la coopération internationale et le développement (DG DEVCO). L’UE avait déjà versé une contribution de 11 millions d’euros pour répondre à l’appel à agir contre le criquet pèlerin lancé en février. «Je tiens à remercier l’Union européenne pour sa généreuse contribution et son soutien renouvelé» a déclaré M. Qu. «La lutte contre le criquet pèlerin est un combat de longue haleine qui est loin d’être terminé. Il est essentiel de ne pas relâcher l’effort si nous voulons contenir la menace que ces nuisibles représentent pour les cultures». On estime qu’avec l’appui de la FAO les opérations de lutte menées depuis janvier dans la Corne de l’Afrique et au Yémen ont permis d’éliminer près de 500 milliards de criquets et de sauver un million de tonnes de récoltes de la destruction, de quoi nourrir près de 7 millions de personnes. Le traitement, effectué sur 500 000 hectares, a été un succès, mais les fortes pluies du printemps ont créé des conditions de reproduction idéales et de nouveaux essaims pourraient frapper l’Éthiopie, le Kenya, la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud et le Yémen et provoquer une crise humanitaire. «Nos amis et nos partenaires de la Corne de l’Afrique ont subi les conséquences catastrophiques de la résurgence de criquets pèlerins sur leurs moyens d’existence et leur sécurité alimentaire, une situation aggravée par la pandémie de coronavirus qui a rendu les interventions encore plus difficiles» a déclaré Jutta Urpilainen, Commissaire de l’UE aux partenariats internationaux . En 2020, avant même l’arrivée des criquets, 25 millions de personnes souffraient déjà de faim aiguë en Afrique de l’Est, d’après le récent Rapport mondial sur les crises alimentaires. Au Yémen, 17 autres millions de personnes étaient dans la même situation. En outre, la pandémie de covid-19 risque de compromettre davantage encore la sécurité alimentaire dans des régions les plus exposées. «Nous ne devons pas fléchir dans notre lutte contre le criquet pèlerin. La situation en matière de sécurité alimentaire est déjà dramatique pour des millions de personnes» a déclaré M. Qu. Les risques perdurent Ce qui est à craindre, outre l’émergence d’une nouvelle génération de criquets en Afrique de l’Est, c’est une migration des essaims, certains vers l’Inde et le Pakistan, d’autres vers l’Afrique de l’Ouest, comme l’indique le dernier appel révisé de la FAO. Le criquet pèlerin est considéré comme l’insecte migrateur nuisible le plus destructeur au monde. Un petit essaim couvrant un kilomètre carré peut dévorer en une journée la quantité nécessaire pour nourrir 35 000 personnes. La FAO aide les gouvernements et les autres partenaires dans les domaines de la surveillance et de la coordination, des avis techniques et de l’achat de fournitures et de matériel. L’Organisation intervient également pour protéger les moyens d’existence ruraux: elle fournit aux cultivateurs touchés des kits d’agriculture, elle dispense des soins vétérinaires au bétail affamé et elle verse des aides en espèces aux familles qui ont perdu leurs récoltes, pour qu’elles puissent s’acheter à manger. Les efforts de lutte doivent s’inscrire dans la durée Dans le cadre de son appel à agir contre le criquet pèlerin, la FAO a récemment porté à 311,6 millions d’USD la somme nécessaire pour enrayer la recrudescence. Jusqu’à présent, 178,9 millions de dollars ont été versés ou promis. Outre le montant supplémentaire apporté par l’UE, des contributions ont également été versées récemment par la Chine (2 millions de dollars) et par le Canada, un contributeur de la première heure dans la lutte contre les acridiens (plus d’un million de dollars). En outre, des fonds ont été versés par l’Allemagne, l’Arabie saoudite, la Belgique, le Canada, la Chine, le Danemark, les Émirats arabes unis, les États-Unis d’Amérique, la Fédération de Russie, la France, l’Italie, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse, la Banque africaine de développement, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l’ONU, la Fondation Bill et Melinda Gates, la Fondation Louis Dreyfus, la Fondation MasterCard, le Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF), le Fonds fiduciaire africain de solidarité et le Groupe de la Banque mondiale. Toutefois, sans financement supplémentaire, les efforts de lutte pourraient ralentir, voire cesser, d’ici à la fin septembre/octobre, ce qui ouvrirait la voie à une nouvelle explosion du nombre de ces ravageurs dans certaines régions. En outre, il faut venir en aide aux populations dont les moyens d’existence sont compromis et il faut renforcer les capacités nationales en matière de suivi et d’intervention. La lutte contre les criquets pèlerins, le suivi et les prévisions, sont au cœur du mandat de la FAO. Le Service d’information sur le criquet pèlerin de la FAO est en place depuis près de 50 ans. Grâce à une présence bien établie sur le terrain, à sa capacité à mettre en relation les autorités des différents pays et à son expertise en matière de gestion antiacridienne, la FAO est un acteur important de l’action menée contre les recrudescences comme celle qui touche actuellement l’Afrique de l’Est. SOURCE |
Coronavirus – Afrique : L’Union européenne investit 15 millions d’euros supplémentaires pour lutter contre le criquet pèlerin et son impact sur la sécurité alimentaire
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