L’intégralité du message de l’Union diocésaine des religieuses de Pointe-Noire, à l’occasion de la messe pour l’eau
Prenant conscience de notre rôle dans l’Eglise et dans la société, rôle de communicatrice et de gardienne de la vie, nous, religieuses du diocèse de Pointe-Noire, regroupées dans l’Union Diocésaine des Religieuses (U.d.r), sommes choquées de constater que le quotidien du Ponténégrin est fait, depuis quelques années, de manque d’eau et de bidons jaunes à transporter tous les jours, pour aller à la quête de l’eau qui représente, à nos yeux, la vie. Vivant et voyant cette injustice, nous ne saurions fermer les yeux. C’est pourquoi, faisant référence à la parole de Dieu inscrite dans Jean 4, 7-15, nous voulons rappeler, à tous et particulièrement à nos autorités publiques, que l’eau est source de vie; sans elle, il n’ y a pas de vie possible; sa distribution fait traditionnellement partie des responsabilités d’organismes publics. D’ailleurs, l’eau n’est-elle pas ce qui, au début de la création, existait déjà? (cf. Genèse 1).
L’eau est un droit, car elle est un bien commun et n’est la propriété de personne. Le droit à l’eau, comme tous les droits de l’homme se base sur la dignité humaine et non pas sur des évaluations de type purement quantitatif, qui ne considèrent l’eau que comme un bien économique. Sans eau, la vie est menacée. Le droit à l’eau est un droit universel et inaliénable (cf.Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise n° 485).
Le conseil économique et social des Nations unies, dans son Observation générale n°15 nous rappelle que «le droit à l’eau consiste en un approvisionnement suffisant, physiquement accessible et à coût abordable, d’une eau salubre et de qualité acceptable pour les usages personnels et domestiques de chacun».
En 2005, l’enquête menée par l’Union diocésaine des religieuses a montré que l’eau est, réellement, devenue un problème crucial dans la ville de Pointe-Noire: En témoigne, aujourd’hui, la valse des bidons jaunes devenue un phénomène courant dans la ville. Un autre témoignage de l’acuité de la problématique de l’eau est la présence, à Brazzaville et Pointe-Noire, d’une épidémie de choléra qui nous incite à nous engager davantage et à revendiquer notre droit à l’eau.
Comment comprendre que la municipalisation accélérée de 2004 à Pointe-Noire, avec un budget de 44 milliards de francs Cfa n’ait pu résoudre ce problème de l’eau à Pointe-Noire? Comment pouvons-nous admettre qu’avec des revenus pétroliers d’environ 2000 milliards de francs Cfa, en 2006, l’eau continue à demeurer un luxe pour les populations congolaises?
En conséquence, l’U.d.r lance un pressant appel aux pouvoirs publics pour tout mettre en œuvre, afin d’apporter les solutions attendues et résoudre, durablement, les difficultés rencontrées par les populations en matière d’approvisionnement en eau; de même, elle demande aux institutions financières internationales présentes au Congo d’inscrire cette priorité dans les discussions avec le gouvernement.
Merci à Dieu et aussi à ceux qui nous suivent, aujourd’hui, et qui accepteront de s’engager pour que l’eau puisse couler dans les robinets, car tous, nous y avons droit.
Que Dieu, Père de toute création, nous bénisse et nous soutienne.
Union Diocésaine des Religieuses de Pointe-Noire