« Je ne peux donc plus approcher cet individu jusqu’à ce qu’il abandonne le pouvoir en 2016. »
Les vérités du Colonel Marcel NTSOUROU sur son acharnement par les artisans du complot judiciaire. « Ma rupture avec monsieur SASSOU est définitive (…) Je ne peux plus approcher cet individu jusqu’à ce qu’il abandonne le pouvoir en 2016 ».
Après tant d’articles parus dans plusieurs organes de presse, tant nationaux qu’internationaux, Marcel NTSOUROU a voulu bien confirmer l’authenticité de certains qui ont fait l’objet de polémiques sur la place publique. L’homme est plus que déterminer à en découdre avec Denis SASSOU NGUESSO qui l’a utilisé pour des intérêts égoïstes. Alors suivez le guide.
Propos recueillis par Michel Hadridh NKOLA
Le Nouveau Regard : Que pensez-vous de ce qui est dit dans cet article vous concernant, publié dans Afrique Education n° 379 du 1er au 15 novembre 2013 ?
Marcel NTSOUROU : Ce qui est dit dans ce journal “Afrique Education” me concernant et concernant mes relations avec SASSOU est exact. Concernant cette sordide affaire d’avis de punition et de billet d’Ecrou, il s’agit là du « modus opérandi » et même du « modus vivendi » de SASSOU NGUESSO.
Il n’a jamais voulu assumer les actions sales, poussant toujours les cadres autour de lui a se salir les mains pour lui. Il donne toujours dans ce cas des ordres verbaux pour les nier dès qu’ils posent problème liant ses cadres par des promotions illégales, des possibilités d’enrichissement complaisantes et une fidélité qu’il réclame à tout prix ou la subornation à travers des sectes tels les francs-maçons.
Ayant travaillé avec lui, je vous dirais par exemple que dans le cas de la guerre du Pool, qui a débuté le 29 août 1998 et pris fin en décembre 2002, en ce qui me concerne, ce monsieur, pourtant commandant en chef des forces armées congolaises, n’a jamais signé ne fusse qu’une seule directive engageant les forces armées au combat.
En son temps, j’ai eu à le dire au chef d’Etat-major NDOULOU. Je lui ai dit ceci : « Mais vous signez toujours les directives opérationnelles, quelle est la base juridique de ces directives ? Vous ne devrez agir que sur la base des directives stratégiques du commandant en chef ; or je constate que, nous n’avons jamais eu une seule directive de ce genre. Ce qui signifie que demain, quand le problème de cette guerre sera posé au niveau de la Nation, il pourra dire “moi, je n’ai jamais engagé les forces armées dans la guerre”. Montrez moi, un seul document signé de lui ».
Voyez-vous, dans cet engagement qui a duré 5 ans, qui a provoqué la mort des soldats et des miliciens, des populations civiles et autres ; là où il devait plus qu’ailleurs engager sa responsabilité, il évite sciemment de le faire et il en est aussi de beaucoup dans d’autres cas.
Pour venir à cette affaire d’avis de punition et de billet d’Ecrou, il a sciemment poussé MONDJO à la faute et parce que je connais MONDJO, avec lequel de longues relations m’ont lié. Je sais que les pressions ont été immenses et même insupportables, pour qu’il en arrive là. Mais peut-on refuser à quelqu’un qui a fait de vous ce que vous êtes ? Il faut être d’un sacré caractère pour se montrer Républicain dans ce cas.
MONDJO, avait refusé d’obéir à MILONGO et à mon frère GANGOUO qui m’avait nommé commandant de régiment blindé à sa place. Malheureusement pour lui, l’ordre qu’il a exécuté était politique, mais contraire au règlement et aux statuts des forces armées congolaises et illégal au regard de l’ordonnance, loi n° 04-2001 du 5 février 2001, portant sur ces statuts.
Je devais d’ailleurs demander à SASSOU de le punir, puisque porter un punition non réglementaire entraine pour le chef qui s’en est rendu coupable, une punition en retour de 35 jours d’arrêt de rigueur.
Dommage qu’il ne reste à MONDJO devant tous les militaires instruis que la honte de s’être ainsi dupé et d’avoir pris sur lui, la haine et l’acharnement d’un homme contre le colonel NTSOUROU.
Je lui ai seulement démontré article par article sur le règlement de discipline générale dans l’armée et sur les statuts des personnels militaires, à quel point il se fourvoyait et se mettait hors la loi. Et pour terminer, je leur ai retourné et leur billet d’Ecrou et leur avis de punition pour s’en servir comme ils l’entendraient.
Être officier c’est avant tout être légaliste, c’est connaître et ne suivre que la loi. L’armée est apolitique et un officier ne peut se mêler des intrigues politiques d’où qu’elles viennent, même d’un président. Il doit avoir le courage de refuser des ordres illégaux ou à tendance politique, quel que soit sa position. Ce que n’a pas pu faire MONDJO et pour sa dignité, après une telle compromission, il devrait démissionner, mais peut-il avoir ce courage ? Non et c’est dommage pour les forces armées congolaises et la gendarmerie.
Depuis cette affaire du 4 mars et même pendant que s’accomplissaient les crimes du Beach, j’attirais l’attention des officiers, sur la tendance à confondre la volonté parfois capricieuse des chefs et la loi. Je leur demandais de faire attention à ne jamais exécuter des ordres illégaux ; mais il y a une faiblesse chez les cadres militaires et civils congolais : celle qui consiste à privilégier la volonté de l’autorité par rapport à la loi et c’est sur cela que monsieur SASSOU NGUESSO compte, en entrainant les cadres à enfreindre la loi pour exécuter ses volonté mafieuses.
En ce qui concerne le procès du 4 mars, là encore « Afrique Education » a bien compris la manœuvre de monsieur SASSOU. Ce procès obtenu, suite à une manœuvre perfide du président de la cour suprême, qui a signé le 30 mai 2013 une ordonnance illégale sans aucun fondement juridique, en recourant à un acte de forfaiture jamais vécu au Congo (il a prétendu qu’il existe un article qui lui donne le droit de légiférer par ordonnance, alors qu’il en a jamais été question dans aucune loi) et qui a ainsi occasionné un hold-up juridique, permettant de renvoyer à une nouvelle chambre d’accusation, une affaire ayant connue un jugement définitif ; permettant ainsi à celle-ci de statuer dans des conditions d’illégalité relevant de la mafia sicilienne, afin de saisir la Cour criminelle.
Ce procès donc a commencé le 6 août, tout simplement parce que SASSOU ne voulait pas répondre à des questions dans le département des Plateaux ou alors, comme il l’a fait, tromper les populations pour dire : « je voulais régler ce problème, mais ce sont ces avocats qui ont voulu d’un procès ; le procès a donc commencé », une véritable escroquerie digne de Tartuffe.
Comme a dit le journal « Afrique Education », il avait instruit YOKA et AKIERA, pour faire pression sur le Procureur général MOUNKALA MOUKOKO et le président de la Cour d’Appel de Brazzaville Mathurin BAYI, pour me condamner à 15 ans de prison et 7 milliards d’amende. Le but étant de me détruire complètement en me privant de liberté et détruire même ma famille en spoliant mes biens et en privant ma descendance de tout.
Un véritable crime planifié pour éteindre même mon nom dans l’histoire (mais je suis sorti et j’ai tiré les leçons de toute cette haine personnelle contre moi). Mais le procès ne s’est pas déroulé comme il l’a souhaité. Les magistrats ont tout simplement constaté une absence complète des charges.
A la veille du verdict, YOKA a réuni hors de Brazzaville tous les artisans du complot judiciaire et leur a dicté le verdict : « 15 ans de prison ferme – 7 milliards d’amende ». Il sait lui même qui s’est opposé à ça.
Alors le dimanche 8 novembre, il a décidé certainement après avis du chef de passer à la corruption des jurés expressément choisis, membres du PCT et enclins à la corruption. Il a fait donc distribuer à ceux-là des millions à chacun, au point où le président de la Cour fut surpris du sens de leur vote devant des questions si simples sur la complicité non avérée et non prouvée du colonel Marcel NTSOUROU et KAKOM et sur le caractère illégal de la détention des armes, pourtant achetées sur ordre. Ce qui dès lors, selon la loi ne soumet point l’acheteur aux chapitres de l’illégalité.
Pour faire croire au peuple congolais qu’il n’était pas lié à tout cela, monsieur SASSOU est parti à Marbella en Espagne et a dû plusieurs fois retarder sa date de retour pour attendre le verdict. Je disais même à des collaborateurs : « Vous verrez que 3 à 4 jours après le verdict, il va rentrer » et c’est ce qui s’est passé.
C’est un homme très rusé, usant du téléphone et utilisant son patois. Il dirige toutes les opérations depuis l’extérieur, mais là il a eu une douche froide ! Une fois rentré, il a convoqué son équipe tribale en vue de trouver rapidement des solutions pour me remettre en prison :
– Faire un pourvoi en cassation : Mais MOUNKALA MOUKOKO n’acceptera pas. Alors choisir dans le tas des avocats généraux, quelqu’un du coin et lui demander de le faire en toute illégalité ; LEBANGUI est choisi. Mais il ne peut engager le magistrat titulaire ; si ça ne marche pas que faire ? NTSOUROU a déjà parlé à Rfi. Donc il est sorti de la réserve, voilà une occasion.
– Lui coller une punition de 60 jours d’arrêt de rigueur pour manquement au devoir de réserve : Mais la riposte du colonel NTSOUROU est foudroyante. Cette punition ne respecte ni les normes réglementaires ni les normes statutaires ; elle est illégale. Alors on panique ; que faire ? On demande à la police de trouver un autre subterfuge. Ce que ceux-ci trouvent, c’est remettre une arme à un truand indic, qui la remettra à un autre jeune moyennant une promesse de recrutement dans la police pour qu’il la remette au commandant MPINKINDZA. « il faut l’accuser de détention d’armes de guerre : Mais à l’instruction, le pot aux roses est découvert. Celui qui a cédé l’arme accuse les indics de la police et pour ne pas faire connaître ceux-là, à l’insu du juge d’instruction qui a déjà flairé un montage mafieux, le Procureur OKO NGAKALA (de triste mémoire) sur ordre de SASSOU les enlève à la maison d’arrêt et les transfèrent à Ouesso et Impfondo, arrêtant donc l’instruction ! DU JAMAIS VU
Ayant échoué sur toutes ces tentatives, il faut revenir sur la première : le pourvoi en cassation. Mais il est illégal et nous en parlerons. C’est ainsi que SASSOU n’a plus de moyen de nuire. Il lui reste l’illégalité, mais la Constitution du Congo délie tout citoyen du devoir d’obéissance, dès lors qu’il est victime d’atteinte à ses droits et libertés fondamentaux. C’est mon cas, avec un chef qui mobilise toutes les administrations et toutes les juridictions pour me mettre en prison (ceci est de lui-même). Je ne puis l’admettre. Je désobéis et s’il emploi la force même armée je riposterais, c’est mon droit constitutionnel.
SASSOU NGUESSO aujourd’hui, cherche par tous les moyens à travers la justice une décision qui légitimerait des mesures contre moi, mais ces mercenaires qu’il a placé à la tête de la Cour suprême ou qu’il pourrait placer à la tête d’une nouvelle Cour criminelle sont déjà hors la loi.
Du fait de cette procédure et même de leurs propres turpitudes ; au point où désormais aucune décision émanant soit de la Cour suprême de LENGA, BOUKA et AKIERA ne pourrait m’être opposable dans cette procédure du 4 mars, tout comme toute décision venant d’une nouvelle Cour criminelle, dont les magistrats et jurés seront instrumentalisés pour atteindre la décision ratée par la procédure.
Je ne me présenterais pas à cette mascarade et j’ai instruit mes avocats, qui d’ailleurs n’ont jamais reçu notification d’un quelconque pourvoi, de ne prendre aucune initiative pour cautionner cette mascarade, avec une décision déjà connue. Elle me sera opposable.
J’ai fait dire aux chefs des forces armées, que ce problème n’est pas un problème entre le colonel NTSOUROU et la justice mais un problème entre le colonel NTSOUROU et une coalition de policiers, de magistrats et de ministres véreux avec à leur tête SASSOU NGUESSO.
Il s’agit donc d’un problème purement personnel et privé. Les magistrats ne sont ni la justice ni la loi, dès lors qu’ils agissent pour satisfaire des instincts politiques criminels d’un monsieur qui a l’intention de ne pas respecter la loi fondamentale pour rester au pouvoir contre les prescriptions de la Constitution et qui me trouve comme un obstacle à ses ambitions et veut me détruire, mais en se cachant derrière la justice.
J’ai donc dit que les forces armées doivent rester en dehors de ce conflit, que nul n’a le droit de les utiliser à des fins privées. Il en est de même des cadres de la gendarmerie et de la police. Que SASSOU ait recours à des fanatiques de sa tribu comme supplétives, j’en ferais de même en cas d’affrontement final.
Le Nouveau Regard : Et sur Maître Martin MBEMBA ?
Marcel NTSOUROU : Sur Maître Martin MBEMBA, les choses sont claires et bien restituées par le journal « Afrique Education ». De ses propres indiscrétions, je sais que monsieur SASSOU voue un grand respect pour Maître Martin MBEMBA, concernant ses connaissances et son expérience en droit. Mais monsieur SASSOU a un problème permanent ; les cadres formés ne tiennent pas à s’immiscer dans ses sordides et mafieuses manigances. Il a besoin de leur savoir-faire pour parfaire ses actions odieuses et s’ils ne suivent pas, c’est ce qu’il appelle le manque de fidélité.
Je connais malheureusement un épisode de leurs contradictions, qui a fait partir Maître Marin MBEMBA du poste de ministre.
Nous sommes lors des élections présidentielles de 2009, le ministre Martin MBEMBA s’est rendu auprès du Roi « sans l’informer », comme s’il était obligé de le faire. Y étant, toute sa causerie a été enregistrée par un proche d’une amie d’un de ses proches, qui est du cercle royal. Cette causerie devait avoir déplu au président, au point où il nous a envoyé chez le ministre lui demander comment il s’y était rendu et qu’avait-il dit. Le ministre Martin MBEMBA m’en avait même voulu, alors que connaissant le milieu et les différentes infiltrations auprès du Roi, je lui avais formellement déconseillé de s’y rendre.
Connaissant l’homme, je savais qu’il ne serait pas au prochain gouvernement et c’est ce qui s’est passé. Mais pour ne pas rompre totalement avec lui, il l’a nommé aux droits de l’homme, auxquelles d’ailleurs il n’accorde aucune importance. Et d’ailleurs, lorsqu’en sa qualité, le ministre Martin MBEMBA a voulu s’intéresser aux détentions illégales à la DGST, dans le cadre de l’affaire du 4 mars, il lui a répondu verbalement en lui renvoyant sa correspondance (sans rien y marquer) « il ne faut pas qu’il me provoque ».
Il n’est donc pas étonnant dans sa stratégie d’anéantir tous ceux qui peuvent s’opposer à sa tentative de se maintenir au pouvoir après 2016.
Qu’il ait intrigue contre Maître Martin MBEMBA, dans le but de le mettre en prison et de le faire taire, tout comme il a voulu le faire pour Mathias DZON en créant artificiellement une complicité dans l’affaire du 4 mars où il aurait soi-disant remis au colonel NTSOUROU un plan de Mpila ; aveux extorqués par des tortures au jeune DEPAGET dit Leblanc.
Et aussi, au ministre André OKOMBI SALISSA, en voulant instrumentaliser NGOUOLALI, qui avait quelques relations familiales avec lui, cherchant à créer un lien entre le fait qu’il avait été un moment à sa garde en l’accusant de complicité avec KAKOM, prétendant qu’il aurait reçu de l’argent qu’il aurait promis à ce dernier. Une ineptie totale, qui avait pour but de nuire le ministre OKOMBI.
C’est donc dans le cadre de ces plans machiavéliques, visant les cadres tékés les plus en vue, le ministre MVOUBA y compris (tant je suis au courant de toutes ces intrigues contre lui) que Maître MBEMBA a été visé, en y associant le colonel MBANGO que NDENGUET déteste particulièrement (et je sais de quoi je parle).
Mais ce pan à connu un échec total, au point où sans vergogne, SASSOU recherche le contact avec certains de ces cadres, pour participer à l’isolement des plus irréductibles. Que Dieu garde celui qui repartira dans ce jeu diabolique à 24 mois de la fin de son mandat.
Le Nouveau Regard : Consciencieusement, vous sentez vous menacé ?
Marcel NTSOUROU : Depuis 1997, SASSOU cherche ma peau. Il avait toujours joué caché dans l’ombre et par personne interposée, mais il le sait. Je le savais depuis, car on peut tout me reprocher sauf de ne pas être visionnaire et de ne pas voir venir les choses.
Je savais même par intuition que 2012, serait l’année de rupture. Je sentais venir les choses et j’avais dit en mars à Jean Dominique OKEMBA, MBOULOU et BOWAO, que j’étais prêt à démissionner.
Cet homme est très rusé et tout aussi visionnaire. Il a cru tenir le bon bout pour me surprendre et m’assener un coup fatal qui m’anéantirait complètement ; il m’a même emprisonné à la DGST pendant deux mois. Mes enfants et mes cousins officiers, mes petits frères, les parents de Brazzaville et ceux venus du village, à la gendarmerie, une vingtaine de jeunes gens venus me soutenir, des membres de ma garde qui m’avaient accompagné à la DGST, tous les officiers qui m’étaient proches ; vous pouvez imaginer tant de tortures morales.
J’ai puisé en moi-même et en Dieu les forces nécessaires pour résister à cela ; jusqu’alors des jeunes gens trainent à la maison d’arrêt de Brazzaville et de Ouesso à cause de moi. Comment pouvez-vous me demandé si je me sens menacé ? Jamais aucun homme n’a mis autant d’acharnement à vouloir me détruire. Quand j’étais en prison, il envoyait en permanence des policiers partir terroriser mes enfants de 6, 9 et 13 ans, à mon deuxième domicile qui était tout le temps perquisitionné.
Pour cela j’ai juré que plus jamais cela ne se reproduira ; ou alors je serais mort. Moi aussi j’ai la rancune tenace et nous sommes là dans une haine mortelle. Rien et rien ne pourra nous réconcilier, pour ce qu’on a vécu mes enfants et moi. Je suis sorti de prison, l’effet de surprise est passé ; j’ai pris mes dispositions et j’attends ! Ce qui est sûr, c’est que je ne lui pardonnerais rien.
Le Nouveau Regard : Est-ce que vous vous sentez isolé ou soutenu dans l’opinion congolaise ?
Marcel NTSOUROU : Le but de SASSOU NGUESSO était de profiter de l’émotion provoquée par la brutalité de l’évènement du 4 mars, pour jeter mon nom en pâture à la vindicte populaire. Il organisait même des groupes de voyous pour m’injurier dans la rue et provoquer une révolte jusqu’à détruire mes maisons.
Je vais vous raconter une anecdote, une fillette de sa famille ayant vu ma fille de 9 ans dans les installations de jeux d’un site à Brazzaville s’est approchée d’elle pour lui dire : « C’est ton père qui a tué les gens du 4 mars ». Pensez-vous qu’une fillette puisse avoir des idées de ce genre ? Non cela lui a été insufflé par des parents qui l’avaient accompagné. Regardez jusqu’où vont la haine et la jalousie de ce clan !
Mais, malheureusement pour SASSOU, ces manœuvres sordides ont échoué. J’ai pu tout expliquer à l’opinion, à travers la presse écrite à laquelle je rends un vibrant hommage, pour avoir su mener un combat épique contre les médias du pouvoir. L’opinion congolaise a compris la fausseté d’un monarque, qui a tout simplement voulu utiliser les morts dont il est responsable par son sadisme, en voulant les mettre sur le dos d’un cadre qu’il déteste, en instrumentalisant les services de sécurité et la justice, pour justifier un crime qu’il devait attribuer à la justice et, garder comme toujours les mains propres, mais en réalité couvertes du sang de beaucoup d’innocents, qu’il a fait immoler depuis des temps immémoriaux. L’ayant compris, l’opinion congolaise s’est rangée de mon côté et m’a depuis lors, soutenu à fond contre les manœuvres de cet homme.
Vous ne pouvez imaginer les soutiens j’ai reçus tant de l’intérieur que de l’extérieur de ce pays. Et le soutien de cette opinion me pousse à aller de l’avant comme une force divine. Les milliers de congolais me demandent de ne plus jamais traiter avec SASSOU, qui a voulu de ma mort et je respecte leurs conseils. La rupture est définitive.
Le Nouveau Regard : Comment est-ce que vous préparez le nouveau procès que le pouvoir vous annonce après la publication de l’arrêt de la cour criminelle, procès acquis dans l’esprit du pouvoir congolais ?
Marcel NTSOUROU : Je vous ai déjà dit, toute la procédure concernant le 4 mars est illégale. Comment le congolais peut accorder du crédit à ces mascarades et appeler cela procès ? Tous les gens saisis savent que SASSOU veut utiliser les magistrats véreux pour rendre un verdict qu’il faut pour que dans son discours de fin d’année il déclare : « le problème du 4 mars est clos ; les responsables définitivement condamnés et d’autres acquittés, le Congo est un pays de droit, la justice a été dite ».
Voilà ce que veut SASSOU, en utilisant une cour suprême composée de LENGA, BOUKA et AKIERA pour casser le jugement de la Cour d’Appel, renvoyer vers une Cour d’appel totalement instrumentalisée pour rendre ce verdict tant attendu et qui légitimerait ses actions contre ma personne.
Comment voulez-vous que moi NTSOUROU, après tout ce que j’ai vécu et tout ce que je viens de vous dire, que je me présente devant une telle Cour, même avec les meilleurs avocats du monde, alors que la messe a été dite et que pour en arriver là, SASSOU et ces hommes infâmes ont piétiné toutes les dispositions du code de procédure pénale. Vous me prenez pour un naïf ou un fou ?
Ces gens ne sont pas là pour rendre la justice. Ils sont des bourreaux à la solde de SASSOU, pour condamner ceux qu’ils n’aiment pas et qu’ils prennent sans aucune raison pour les pousser dans leurs bras. Mais aujourd’hui, je ne suis pas dans leurs mains et, je considère tous les actes et leurs décisions non pas comme des actes de justice, mais comme des attaques personnelles auxquelles je répondrai de manière ciblée.
Ces gens sont : SASSOU NGUESSO, Emmanuel YOKA, Raymond MBOULOU, Placide LENGA, OKO NGAKALA, AKIERA, ESSAMY NGATSE, BOUKA, Jean Dominique OKEMBA, NDENGUET, OBARA, OBOUANDE, KOUNI. Les jurés de la Cour d’Appel ayant siégé et tous ceux qui composeraient cette Cour autrement composée.
Le Nouveau Regard : Pourquoi condamnés ou non encore jugés, la plupart des gens qu’on prétend vous être proches ont-ils été déportés dans les prisons du Nord Congo ?
Marcel NTSOUROU : Vous comprenez que SASSOU est habitué à ce genre de choses. Il ne s’est pas rendu compte que le monde a évolué, que la loi prime sur tout, même sur lui. Habitué sous le mono à détruire illégalement les gens à la DGSE (Direction Générale de la Sûreté de l’Etat), il pense que cela est encore possible.
Dieu seul sait s’il connaît même le contenu du code de procédure pénale ; j’en doute. Car quelqu’un qui se dit tant soit peu cadre de ce pays, ne peut se permettre de piétiner ainsi allègrement toutes les lois du pays : la loi fondamentale, la Constitution qu’il a lui même promulguée, le Code de procédure pénale, le Code pénal etc.
C’est lui qui donne à des cadres véreux, l’occasion de marcher sur la loi, parce qu’il est lui même champion de l’illégalité au lieu d’être garant de la loi. Constatez vous-mêmes, comment il peut maintenir en poste des policiers coupables de tortures sur des citoyens, alors que la Constitution du pays, déclare la torture prohibée et condamne tous ceux qui en font usage de leur propre chef ou sur ordre (NDENGUET, OBARA, OBOUANDE, KOUNI).
Dans le cas dont vous parlez, sachez seulement que les instructions sont données par lui. L’avion dans lequel ce voyage est organisé est son avion présidentiel du parc d’Equaflight. Il ne sait pas ce que c’est que l’instruction et considère que toute personne qui se trouve en prison, peut être déportée de cette façon, hors de la circonscription compétente pour mener l’instruction, que celui qui est en prison perd ses droits, même s’il n’est que sous mandat de dépôt pour la durée de l’instruction.
Il ignore qu’en déportant ainsi des gens hors des juridictions de compétence, il interrompt l’instruction au cours de laquelle, ils peuvent bénéficier soit d’une liberté provisoire, soit d’un non-lieu. Il agit ainsi dans l’illégalité totale.
Les choses sont claires, les manigances politiques de SASSOU, appuyées par des magistrats instrumentalisés qui usent de la justice comme paravent, pour faire triompher les idées de leur maître ont trop duré dans ce pays.
Depuis le 9 septembre 2013, j’avais dit et je le répète que cette histoire du 4 mars est terminée et toute gesticulation à ce propos, au sujet d’un éventuel pourvoi du ministère public signé par ELANGUI est irrecevable et illégal, comme est illégale toute la procédure initiée par le président SASSOU. Il ne me sera pas opposable, aucune décision prise par une juridiction quelconque à ce sujet.
Que les magistrats et les jurés qui composeront cette juridiction, qui obéiront aux instructions de SASSOU devront se considérer comme mes ennemis dans une affaire que je considère privée, et, je leur ferai face à ce titre.
Retenez donc qu’il n’est pas question pour moi, ni pour mes avocats de nous présenter à une parodie de justice dont les conclusions sont à la volonté de SASSOU que nous connaissons déjà.
Nous réservons nos forces pour l’affrontement final, qui sera du fait de SASSOU et qui sera armé s’il le veut (le peuple est averti).
Le Commandant MPINKINDZA et le Colonel MBANGO sont victimes de cet acharnement tribal de la part du clan Mbochi, qui occupe tous les postes clés au palais de Justice et y compris de monsieur Placide LENGA, qui a vendu son âme à une amitié avec un criminel, qui lui fait commettre des actes de forfaiture. Mais tout ceci, aura bientôt une fin dans 24 mois.
Le Nouveau Regard : Que pensez-vous de la suspension pour 9 mois de trois titres de la presse privée congolaise à savoir : LA VOIX DU PEUPLE, LE GLAIVE, et SEL-PIMENT ?
Marcel NTSOUROU : Vous voyez, monsieur SASSOU annonce clairement à sa télé qu’il apprécie l’émission « l’Odyssée de la démocratie ». L’émission qui fait ses éloges et l’encense en permanence, et, il traite outrageusement la presse écrite, qui foisonne pourtant des idées contradictoires et de vrais débats sur les sujets nationaux.
Dans sa vie, il a toujours préféré ce qui est censuré et connu d’avance et qui le place au dessus des mortels. Et a toujours craint, la parole libre et contradictoire ainsi que les sujets et débats non censurés. C’est un homme « mono », qui ne s’accoutumera jamais à la démocratie pluraliste. Un pareil homme représente le plus grand blocage de la société, qui ne peut dès lors avancer à des grands rythmes.
C’est pourquoi, dès lors, qu’il ne peut contrôler ce qui l’attaque et qu’il n’a plus les capacités de répondre, il ordonne à Jean Dominique OKEMBA de dire à Philippe MVOUO de suspendre. Ce que celui-ci qui est un frère, qui a connu le chemin de la croix est obligé de faire pour ne plus vivre la galère. Voilà comment il sali les cadres.
Demain, Philippe MVOUO aura beau expliquer aux autres cadres, qu’il recevait les instructions de SASSOU, personne ne le comprendra, et il vivra rejeté par les autres. Un cadre pourtant brillant, mais qui ne peut vivre indépendant, parce que malheureusement SASSOU le tient sur le plan social.
La véritable raison de la suspension de ces journaux, surtout LA VOIX DU PEUPLE et LE GLAIVE, qui n’ont jamais dépassé trois mois de parution, et qui en deux ans, ont connu de multiples suspensions est connue : SASSOU la connait, Jean Dominique OKEMBA la cannait, Philippe MVOUO la connait, le Colonel NTSOUROU la cannait ; la référence à des articles annexes qui justifient ces suspensions relève de faux fuyants !
La presse a mis en place des mécanismes, tels que le droit de réponse qui équilibre tout. Alors pourquoi suspendre ? Les journalistes doivent apprendre à ne point se soumettre à ce qui est illégal et continuer à écrire leurs journaux en ignorant royalement les mesures illégales de suspension, on ne mettra pas tous les journalistes en prison. Il s’agit là, ni plus ni moins que d’une atteinte au droit d’expression et de diffusion de son opinion, ainsi qu’à la liberté d’information et de la communication.
Mais qu’attendez-vous de cet homme qui a toujours refusé une mutation interne, qui se réfère toujours au passé. Un homme qui n’a jamais cessé d’admirer MOBUTU, comme facteur de stabilité en RDC (oubliant que la chute d’un dictateur qui a exercé le pouvoir personnel pendant 30 ans est toujours sujette à certains désordres en société) et qui n’a jamais eu un respect pour la liberté et la vie des autres ?
Je ne peux que constater le peu de crédit que cet homme et la bande de magistrats véreux, qu’il a positionnés aux postes clés de la justice accordent à la loi et aux droits humains. N’eut été la rigueur de la communauté internationale, il en viendra à exécuter personnellement des paisibles citoyens, dont le faciès de lui plaît point.
Le transfert du Commandant MPINKINDZA, MBANGO et autres dans ces contrées du nord Congo est donc illégal. Les inventions d’un procureur sur les velléités d’évasion de ces derniers, cache mal leurs choix subjectifs de s’attaquer aux officiers de l’ethnie Téké. Cette répression tribale des membres de cette ethnie est inacceptable à mes yeux et ceux qui s’en rendent coupables ou complices payeront le prix le plus lourd.
Le Nouveau Regard : Pensez-vous que votre rupture avec monsieur SASSOU est définitive ?
Marcel NTSOUROU : Oui elle est définitive. Je ne peux pas m’accoutumer de la présence d’intrigants, de menteurs, de criminels et d’hypocrites. Je suis un homme d’honneur, je suis très respectueux des valeurs d’honnêteté, de dignité, de vérité et respect de la vie humaine.
Source: http://www.mampouya.com