250 chefs et mères de familles, et leurs progénitures, sont à la rue depuis bientôt quatre mois. Pour cause, une ordonnance de référé du 14 Janvier 2022 du Tribunal de Première Instance d’Abidjan-Plateau, qui leur a été signifiée deux semaines plus tard, qui demandait leur déguerpissement, a servi de prétexte pour raser tout le quartier, avec toutes les infrastructures, notamment écoles, marché et tout ce qui servait de cadres de confort aux riverains. C’est le cri de cœur qu’a lancé Assahoua Aké Martin, président de la Commission Foncière de la génération Tchagba, actuellement au pouvoir dans le pays Tchaman.
Ils ne décolèrent pas, les notables et autres représentants de la communauté villageoise d’Adjin, dans la Commune de Bingerville, après le passage de bulldozers qui ont rasé 250 maisons construites par des leurs et acquéreurs de terrains urbains, en présence d’une pléthore de Gendarme et de Policiers. Pour Assahoua Aké Martin et ses frères du village, rien ne justifiait pourtant un tel excès de zèle, d’autant plus qu’après réception de la copie certifiée conforme portant ‘’signification commandement de l’Ordonnance de référé N° 274 du 14 Janvier’’, ordonnant ‘’le déguerpissement de la Commune de Bingerville, Ahoua Afran Jean-Baptiste, Adoké Adjin Emile et Amony Yapo Simon des parcelles objets des Arrêtés de concession définitive, respectivement N° 21-00084/MCLU/DHJF/DDUSAS/KEV d’une superficie de 20.834 mètres carrés, objet du titre foncier N° 222.925 de la circonscription foncière d’Allobé, et N° 21-00765/MCLU/DHJF/DDU/SAS/KEV d’une superficie de 45.000 mètres carrés, objet du titre foncier N° 222.924 de la même circonscription foncière’’, ils attendaient que les familles soient déguerpies, en lieu et place de la démolition-destruction de leurs biens. ‘’Ce n’est pas ce que l’Ordonnance a dit’’, pestent-ils. ‘’D’ailleurs, nous ne comprenons pas par quelle alchimie des individus et groupes de personnes ont pu obtenir des ACD sur le site, puisque depuis le 10 septembre 2015, nous nous sommes opposés à toute demande d’établissement d’ACD sur ce site, lequel fait partie des 189 ha 74 a 20 ca, notre propriété’’. N’ayant pas signé d’attestation villageoise pour ce site, c’est fort étonnés qu’ils disent constaté les dégâts qui, pour eux, doivent connaître une réparation conséquente.
Nous y reviendrons !
Laurent Nahounou
Laurentmadoun@gmail.com