Les obsèques du Pr Christophe Wondji se déroulent actuellement à Abidjan
Qu’il repose en paix auprès des siens, le grand frère Christophe Wondji.
Cher aîné, tu as su créer une famille large, au-delà de ton cercle naturel de Soubré. Je me souviendrai toujours de tes conseils fraternels avérés, de tes analyses systémiques qui amenaient ton interlocuteur à comprendre les problèmes socio politiques dans leur globalité, les intrigues nouées entre les hommes politiques ivoiriens dont tu étais un conseiller incontournable, intrigues que tu savais si bien expliquer et démêler.
Et que dire de l’histoire de notre famille que tu maîtrisais mieux que quiconque parce que tu étais l’élève de ton oncle Paul Goba, comme tu me le rappelais à chaque occasion.
Hélas! Tu as laissé l’histoire de l’aieule Niglima Coco et de ses descendants en suspens. La maladie ne t’en a pas donné le temps. Tu voulais que la lignée de cette cheffe de 7 tribus ancestrales gnaboua, morte chez elle et réapparue à Guoguibré (Soubré) où elle eut une seconde vie, tissa des liens entre ses membres. Souhaitons que ce rêve soit réalisé un jour.
Très tôt instruit, tu as été la fierté et le miroir de toute une région, Soubré; de tout un pays, la Côte d’Ivoire, voire de l’Afrique dont tu as contribué à la rédaction des encyclopédies de l’histoire contemporaine.
Tu as été également l’enfant de l’ancienne génération des anti colonialistes farouches de la décolonisation de Soubré et de ton pays, d’une part et, d’autre part, l’un des leaders intellectuels post indépendance.
Je retiens que tu as été un symbole, un mythe, une curiosité et un guide. Si, comme le dit l’adage traditionnel, on n’hérite pas du “papier” (le savoir), toujours est-il que ceux que tu as formés et enrichis de ton savoir encyclopédique et de ton expérience de la vie transmettront ta vie pensée historique et s’imprégneront de ton savoir être.
Pars en paix, même si ce n’est facile de le dire. Tu as servi au plus niveau ton pays. L’histoire de ce pays, la Côte d’Ivoire, et de l’Afrique, révéleront tes traces indélébiles aux générations à venir. Simplement, reconnaissons que tu es un grand historien, un historien émérite, qui regarde l’histoire toujours avec un sourire.