Une grande victoire pour le Woody
Le retrait du Fpi de la Cei est assurément une grande victoire de Laurent Gbagbo. Ceux qui pressés de tourner la page de l’ex-président de la république en ont eu pour leur claque. Bien que détenu à mille lieux de la scène politique ivoirienne, Laurent Gbagbo continue de régner en maître absolu en Côte d’Ivoire en faussant les calculs de Monsieur Alassane Ouattara. Ce dernier qui avait rêvé d’une commission électorale qui viendrait légitimer son pouvoir et sa prochaine élection devra faire face à la dure réalité du terrain. Un terrain qui, à la vérité, est maîtrisé par Laurent Gbagbo. Le retrait du parti qu’il a fondé de la Commission électorale indépendante (Cei) est loin d’être le fruit du hasard. De fait, la majorité des cadres du Front populaire ivoirien ont compris le message que Laurent Gbagbo a laissé échappé au sein de sa grande famille politique. Selon des proches de l’ex-président de la république, détenu injustement à la Haye, il avait, à travers un message bien transmis, posé des conditions pour l’entrée du Fpi à la Cei. La première condition, c’est le respect de la Constitution ivoirienne. En cela, elle ne peut être piétinée par le fonctionnement de la Cei, une des institutions du pays qui n’est donc pas au-dessus de la loi fondamentale. Donc il n’appartient pas à cette commission de dire les résultats définitifs de l’élection présidentielle. C’est, on le sait, de la compétence du Conseil constitutionnel. Mais en Côte d’Ivoire, on a pris l’option de faire les choses autrement en 2010, conséquence de la crise postélectorale. De ce fait, pour Laurent Gbagbo, que chercherait le Fpi dans une commission dont les intentions ne sont pas clairement définies ? Que chercherait son parti dans une commission comme celle-là, tant que le contentieux électoral n’a pas été vidé comme il se doit ? « Qui a gagné les élections ? », s’interroge encore Laurent Gbagbo. Pour lui, évidemment, tant que ces questions resteront sans réponses, il n’est sûrement pas indiqué d’aller traîner sa bosse dans une telle institution dont le déséquilibre est des plus flagrant.
C’est donc ce message qui a tout l’air des conditions fixées par Gbagbo qui a été perçu par la majorité des cadres du Fpi et qui, conséquemment, ont précipité la sortie de son parti de la Cei.
Patricia DIOP
Source: Le Figaro du Lundi 15 septembre 2014