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La lutte n’est pas une banale scène de théâtre, dont on voit nécessairement la suite avant d’aller se coucher. Alors remuions davantage les méninges pour assumer dignement notre part du long processus de décolonisation des peuples Africains.

Franchement ce problème de candidature de Gbagbo au poste de Présidence du FPI devient un os difficile à digérer au sein du parti. A l’image  de certains militants, je souhaite que ce congres soit ajourné, afin qu’on se parle sereinement et franchement entre nous militants ou sympathisants du FPI au-delà du simple fanatisme qui caractérise les positions de certains.

Objectivement et honnêtement parlant, qu’est-ce la Présidence du FPI apportera de plus à Gbagbo, quand la CPI qui le détient  injustement d’ailleurs ne doute point de sa popularité ? Il l’a dit lui-même pendant son procès «  Madame je suis ici parce que j’ai remporté l’élection Présidentielle de Novembre 2010 ». C’était une déclaration très forte comme socle de la lutte. Cette affirmation n’a jamais été infirmée par la CPI, par le pouvoir issu du coup d’état d’Abidjan et par la supposée communauté internationale ou les maîtres colonialistes.

La liberté provisoire a même été refusée au Président Gbagbo pour crime de popularité excessive sur la planète terre que nulle ne met en doute, y compris ses geôliers. Alors que va lui apporter la Présidence du FPI, pendant qu’il est selon ses propres termes le Président élu de la République de Côte-d’Ivoire ? Ou bien a-t-il déjà démissionné de son poste de Président de la République illégalement encagé, pour reprendre la tête du FPI et se représenter a une éventuelle élection Présidentielle en Côte-d’Ivoire, qu’il remportera certainement depuis sa cellule de la CPI et qu’il gérera sans problème? Et c’est en ce moment que la supposée communauté internationale annulera le chef d’accusation courant contre lui pour le conduire royalement comme Président élu dans son pays et l’installer au palais ?

Quand j’attends certains argumenter que le poste de présidence du FPI va permettre au Président Gbagbo de discuter avec le pouvoir pour ramener la paix au pays. Je suis tragiquement offusqué, puisque les adeptes de cette vison déraisonnable et irréaliste ne savent pas comment et pourquoi Gbagbo a été renversé du pouvoir d’état par les forces militaires Françaises puis déporté sans foi ni loi. Ont-ils (colonialistes) quelque chose à cirer avec un quelconque débat entre le FPI dirigé par Gbagbo et le gouvernement de leur pion ?

Voici aux yeux et à la face du monde que leur pion d’Abidjan, Mr Dramane, qui niait avec trompettes devant qui voulait l’entendre, qu’il n’est point lié aux rebelles qui ont détruit des milliers de vies humaines, il vient récemment de s’acquitter de ce qu’ils leurs avait promis, des millions par rebelle s’ils arrivaient au bout de leur projet lugubre. Ce qui fut le cas le 11 avril 2011. Qui ce flagrant dédommagement qui culpabilise indiscutablement Dramane comme étant effectivement l’auteur des carnages des populations a-t-il intéressé? La communauté dite internationale, sa presse et ses médiats se sont bandés les yeux et les oreilles devant cette évidence de taille, qui démontrent sans la moindre ombre que c’est Mr Dramane qui est le père biologique de la rébellion armée, malgré le fait que sa communauté internationale s’est attelée à vouloir le convertir du stat de terroriste à celui de la victime.

Chers compatriotes il nous faut voir et comprendre haut. Arrêtons de rêver debout, arrêtons les hallucinations hypnagogiques. 

Je ne vois aucun argument de la part de certains, mais « Gbagbo doit être absolument président du FPI depuis sa cellule de prison, Affi est un traître, il doit dégager ». Quels sont les avantages de telles options ? Etes-vous à même d’évaluer les lourdes et très négatives conséquences de vos assertions fanatiques qui frisent aussi l’ethnocentrisme? Essayez une analyse critique objective et vous vous rendrez comptes que tout ce qui se passe en ce moment au FPI est une distraction qui amuse les ennemis du pays et qui défavorisent le faux prisonnier de la CPI.

Ne soyez pas des fans dangereux. Soyez réalistes car cela ne plait à tout être humain imprégné des valeurs de justice et de liberté, d’accepter ce qui arrive au Président Gbagbo. Mais comme le conseille l’adage, « on ne porte pas des œufs dans la main pour se battre » Le peuple de Côte-d’Ivoire n’ayant pas d’ami, il doit se battre méthodiquement pour se départir du colonialiste. C’est certes, un long combat mais pas impossible a l’image des entités décolonisées.

Par ailleurs, si le président Gbagbo n’a pu diriger, ne serait qu’un seul jour après avoir brillamment remporté l’élection Présidentielle de Novembre 2010, c’est en étant désormais dans la gueule du loup qu’il le fera ? Et qui assumera par exemple la responsabilité si les stratèges des ennemis de la Côte-d’Ivoire piégent encore le FPI ? Ne serait-il pas son Président qui assumera directement ou indirectement les responsabilités ? Le Président Gbagbo est encagé en tant que co-auteur pendant l’auteur savoure une liberté tyrannique, le savez-vous ? En politique ou dans la lutte on ne fait pas la passe ainsi sur un plateau d’or à son adversaire où a l’ennemie. La CPI n’a aucune preuve valable contre le Président Gbagbo, cela a plusieurs fois été démontré et l’on veut absolument aider inconsciemment la CPI en donnant un joli cadeau empoisonné au Président Gbagbo.

Nous devons nous poser un certain nombre de questions, à savoir qu’est-ce que nous voulons ? Une lutte contre l’impérialisme ou du bruit pour une liberté conditionnée de Mr Gbagbo qui va s’asseoir dans son village natal à « Mama » ou à « Sindou » en résidence protégée par le régime de la « France-Afrique » ou de la communauté dite internationale ? C’est cela la lutte anticolonialiste ? Ou le digne fils d’Afrique qui sera jugé sans preuves sans le droit, dont le procès humiliera, exposera et détruira la crédibilité de la CPI, qui poursuit les co-auteurs pendant que les auteurs sont en liberté « protégée ».

Pour ma part le Président Gbagbo a engagé, depuis son banc d’accusé le processus de démolition progressive et irréversible de la CPI à tous les niveaux, car cette prison n’est rien d’autre que l’arme secrète du système colonialiste. Le procès de la honte permettra davantage au Président Gbagbo de discréditer, de dénuder, d’humilier et de mettre définitivement à mort cette prison coloniale avant de rejoindre en héros son peuple qui l’attend toujours. Voici le mental du « woody » de « Mama » et des peuples opprimés d’Afrique. Voici ce qui devrait être l’objectif inconditionnel de notre part de la lutte en tant que génération. Le Président Gbagbo peut bien guider cette lutte en sa qualité de chef d’état déchu par le système impérialiste, déporté et injustement encagé. Le Président Gbagbo n’a point besoin d’être traîné dans cette histoire de présidence du FPI. Il n’est plus à ce niveau. Quelqu’un d’autre peut bien l’assumer si c’est du Président intérimaire qu’on ne veut plus. Cependant qu’ils ne se prévalent pas nécessairement de farces pour prétendre atteindre leurs objectifs, car ils n’ont pas en face des myopes et des ignares.

Pour rappel, Mr Mandela a non seulement détruit l’île de la mort après 27 ans de détention et de lutte avant de libérer irréversiblement son peuple du système apartheid complément démoli à sa sortie de prison. Tel est l’exemple d’un héros. Je ne souhaite pas personnellement que le Président Gbagbo jouisse d’une liberté accommodée pour rentrer en Côte-d’Ivoire ou dans un autre pays comme un mouton qui attend la fête de la tabaski.

Pour finir, la presse peut ventiler ce qu’elle veut pour faire son commerce.  D’autres peuvent aussi dire ce qu’ils veulent pour échapper à l’anonymat, mais il appartient à chacun de ramener ce qu’il lie, ce qu’il voit et entend à sa propre compréhension par rapport à son objectif ou à l’objectif commun. Il appartient surtout aux militants, aux sympathisants, aux lutteurs et aux nombreuses personnes allergiques à la recolonisation à visage découvert de la Côte-d’Ivoire et de plusieurs pays Africains, d’adopter des stratégies évaluables pour mener notre part de lutte de génération contre la colonisation mentale et physique des peuples Africains.

Dally Gogognon