Par vdlaplume
Blaise Compaoré, c’est fini. Ainsi va la vie. Les hommes passent les institutions restent. Ce qui vient de se passer au Burkina demande qu’on s’y attarde. Parce que justement Blaise Compaoré doit son départ à un de ses ex proches. Qui a eu le plein soutient de la communauté internationale, de Washington et de Paris en particulier. Au point de foncer sur le palais du parlement en toute sureté. Les réseaux, il n’y a que ça de mieux dans le monde du pouvoir. Un de ses hommes qu’il avait bien voulu prendre sous son aile. Un de ses protégés : Zéphirin Diabré. Cet universitaire Burkinabé, aux connexions multiples, hommes d’affaires en parallèle, diplômé de l’école sup de commerce de Bordeaux en 1982, titulaire d’un doctorat en science de gestion, professeur assistant à l’université de Ouagadougou. Rien ne le prédestinait, en dépit de son parcours élogieux dans le marigot politique. C’est Blaise Compaoré qui dans son élan de détection des talents l’a pris à ses côtés. L’ancien directeur adjoint du groupe Castel à Ouaga, a d’abord posé ses bagages à la présidence : conseiller économique du président. Il atterrit au Pnud comme directeur adjoint, il doit cette ascension à Kofi Annan.
C’est surtout lorsqu’il rejoint le groupe Areva en qualité de Chairman Afrique et Moyen-Orient et, en même temps, conseiller pour les affaires internationales auprès de la présidente, de l’époque Anne Lauvergeon « Atomic Anne », qu’il s’est mis à se projeter un autre destin. C’est aussi Anne Lauvergeon qui le « coche » au Medef grâce à ses connexions. Zéphirin Diabré y préside alors un groupe de réflexion sur les matières premières. Quand il entre à l’Assemblée nationale du Burkina, Blaise Compaoré lui fait la faveur de conduire le ministère du commerce, de l’industrie et des mines. Il ne quitte pas le gouvernement mais passera également par ministère de l’économie, des finances et du plan. Il a même présidé le conseil économique et social du Burkina Faso. L’homme est intègre, beaucoup de gens l’apprécient, il commence à croire à son destin national, aux hautes ambitions.
Le président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), n’a quitté Areva qu’en 2011. Il a travaillé à se faire des soutiens, surtout en France et aux USA où il compte de nombreux amis pour avoir été chercheur à Harvard. Il a eu raison de Blaise Compaoré, reste que les Burkinabés vont prendre goût à la désobéissance civile. Quid aussi de l’armée, qui pourrait tirer ses marrons du jeu. On souhaite simplement que ce pays ne devienne pas l’Égypte. Blaise Compaoré est peut être resté trop longtemps au pouvoir, mais comme insistait à le dire le président Macky Sall pur produit de l’alternance, une source de stabilité en Afrique de l’Ouest. On souhaite maintenant au Burkina d’aller de l’avant. Wait and see !