Lancés en 2013, les travaux de construction du barrage de Soubré avancent. Au cours d’une visite sur le chantier, nous avons pu toucher du doigt le niveau d’avancement des travaux.

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 Par Kra Bernard (Envoyé spécial à Soubré)

L’ouvrage est le plus grand chantier du premier mandat du président Alassane Ouattara. Et pour sa réalisation, c’est la plus grande entreprise au monde dans le domaine de construction des barrages, l’entreprise chinoise SINOHYDRO, filiale du groupe POWERCHINA qui est chargée d’exécuter les travaux. Après la pose de la première pierre par le président de la République, le 25 février 2013, l’ouvrage qui n’a existé que dans les manuels scolaires du primaire est en train de prendre forme. D’un montant global 331 milliards de Franc Cfa le barrage de Soubré est aujourd’hui à un taux de réalisation de 37% selon les techniciens en charge du projet. Au cours d’une visite du chantier, les 27, 28 et 29 janvier 2014, une délégation de l’Association des journalistes et communicateurs pour l’émergence (AJCEM) et une autre du Réseau de la presse politique et diplomatique de Côte d’Ivoire a pu toucher du doigt le niveau d’avancement des travaux. Il est 15H15 ce mardi 27 janvier lorsque le mini bus à bord duquel se trouvent les journalistes et quelques travailleurs de l’ambassade de Chine en Côte d’Ivoire fait son entrée dans la cité ouvrière provisoire, située à 3 kilomètres du centre ville. La délégation, avec à sa tête, Quian Jin, conseiller politique de l’ambassade de Chine est accueillie dans la pure tradition chinoise.

Après le déjeuner, les hommes de médias sont conviés à une projection vidéo du projet. Les responsables du chantier qui conduisent les travaux sont tous présents. Il s’agit de Côte d’Ivoire Energie, maître d’ouvrage pour le compte du ministère du Pétrole et de l’Energie, l’entreprise chinoise SINOHYDRO et le cabinet Tractebel Engineering, filiale du groupe français GDF Suez, qui assure le contrôle des travaux. Cette présentation a permis aux hommes des médias d’avoir une idée précise de la conduite des travaux depuis la pose de la première pierre. Le lendemain mercredi 28 janvier a été consacré à la visite du chantier. Le premier site de la visite guidée est la cité ouvrière qui est située sur l’axe Mayo-Sayo. La cité sera bâtie sur une superficie de 25 hectares. A notre passage, les 12 entreprises, toutes ivoiriennes, étaient à l’ouvrage pour faire sortir de terre les 40 bâtiments qui vont composer la cité. Celle-ci comprendra un hôpital général, une école primaire, une gare routière et toutes les commodités d’un quartier moderne. Touré Hamidou, ingénieur génie civil, responsable des travaux et Ballet Maxime, chef de mission du projet sont optimistes la livraison des maisons prévue en juin 2015. La cité d’exploitation qui sera composée de villas de grand et moyen standing est achevée à 95%. A10H45, nous sommes sur le site du barrage à proprement parlé. Ici point de trace des plantations de cacao et d’hévéa qui, avant la pose de la première pierre en février 2013, se dressaient à perte de vue sur ce périmètre. Les cultures de rente ont fait place à un immense cratère qui est surmonté d’une immense grue. C’est le prochain centre névralgique du barrage parce que c’est là que sera construite l’usine qui transformera l’eau en électricité. Un peu plus loin, d’énormes excavateurs sont à la manœuvre pour creuser le canal de fuite de restitution. Après la digue qui retiendra l’eau, ce canal qui aura une profondeur de 25 mètres sera le prochain lit du fleuve Sassandra. A notre passage, des perceuses, dans un vacarme indescriptible, continuaient de percer les roches pour y introduire la dynamite pour faire exploser les blocs afin de faciliter la tâche aux excavateurs.

A 10H50, cap sur l’évacuateur de crue. Ici encore, l’homme a fait montre de son génie en coupant la route à l’eau. Le batardeau, en forme de ‘‘U’’ est une digue qui aura pour rôle d’évacuer les eaux en cas de crue. Les travaux de construction de cet évacuateur doivent être terminés à la fin de l’année 2015. Après les travaux, le périmètre sera reboisé, ce qui fera du barrage de Soubré, un barrage écolo. A un jet de pierre de là, nous avons pu visiter les laboratoires d’analyse qui sont composées de plusieurs ateliers. Ce bloc de laboratoires comprend un atelier de mélange du ciment, du béton, de maintenance, d’essais géotechniques, de contrôle des engins, d’échantillonnage et un atelier d’essai du gravier et de criblage. A dix mètres des laboratoires, la station de concassage qui comprend deux centrales à béton tourne à plein régime et produit 180 tonnes de béton par heure. Au terme de la visite, le préfet de Soubré, Alliali Kouadio qui avait à ses côtés, le maire Traoré Lassina, a rassuré les journalistes que les villages qui sont directement touchés seront déplacés et recasés sur de nouveaux sites. Le représentant du chef de l’Etat a aussi levé toutes les équivoques sur l’indemnisation des populations. Pour lui, toutes les mesures ont été prises pour que les travaux ne s’arrêtent pas.

Source : L’Expression N°1634 du Samedi 31 Janvier – Dimanche 1er Février 2015