(Bottin du Livre) – Beaucoup d’auteurs (tous, en vérité) souhaitent que leurs livres soient diffusés en librairie. Cependant, de moins en moins de libraires acceptent des envois d’offices, c’est-à-dire de recevoir des cartons de livres envoyés d’office, donc sans sollicitation, par les éditeurs.
Quelques libraires préfèrent, à la rigueur, recevoir un ou deux exemplaires de telle ou telle nouveauté. Ils sont de plus en plus rares, répétons-le. Seules, les librairies complètement inféodées aux grands éditeurs de la place parisienne reçoivent les nouveautés par cartons entiers – entendons-nous bien : il s’agit de librairies qui appartiennent à ces grands éditeurs.
Même les livres de poche voient leur diffusion en librairie se restreindre. Chaque libraire choisit lui-même les ouvrages qu’il souhaite voir dans ses rayons, selon sa spécificité éventuelle ou tout simplement les ventes déjà réalisées pour tel titre ou telle collection. En surplus, bien entendu, viennent les commandes directement effectuées par la clientèle.
Les libraires disposent d’excellents outils pour s’informer des nouvelles parutions : les bases de données Electre et Dilicom, la revue Livres Hebdo (publiée par Electre), ainsi que les catalogues des éditeurs. N’en doutons pas : les libraires n’hésitent jamais à se renseigner directement sur les catalogues papier ou Internet des éditeurs – Internet surtout, le meilleur moyen de communication et d’information qui soit à l’échelon mondial.
J’en parle par expérience, étant moi-même éditeur (Éditions du Masque d’Or). Plusieurs fois, j’ai proposé à certains libraires (choisis parmi mes meilleurs clients) de recevoir des exemplaires de mes nouveautés (1 ou 2 de chaque), qui pourraient être retournés ou payés au bout d’un délai raisonnable. Tous les libraires m’ont répondu qu’ils manquaient de place sur leurs rayons et préféraient répondre aux commandes et se renseigner sur mes catalogues en ligne.
Comme quoi l’envoi d’offices est bien obsolète de nos jours et la diffusion électronique moderne, tout aussi informative et publicitaire qu’autrefois, permet de réaliser d’importantes économies sans que les ventes en souffrent.
Reste que, si bien des livres se vendent mal, c’est parce que le public et/ou les libraires ne les plébiscitent pas… Mais ceci est une autre histoire, en vérité sans fin… !
Thierry ROLLET