Justin Koua, secrétaire national par intérim de la JFPI arrêté par la police appuyée d’un détachement du CCDO.
Un : je croyais que le CCDO a été créé pour lutter contre le grand banditisme, ne soyez donc pas surpris que cette unité soit détestée, à l’avenir, par une bonne partie de l’opinion comme cela a été le cas pour le CeCOS.
Deux : toutes les sources s’accordent pour dire que la police n’a pas présenté de mandat d’arrêt alors que l’arrestation s’est faite au siège du FPI (association politique privée) et que celle-ci intervient après une tentative manquée à Daloa (ce qui veut dire qu’on n’est plus en situation de flagrant délit).
Trois : il est certes vrai que Justin Koua est coutumier des propos provocateurs, voire irresponsables, mais c’est son opinion et autant que je sache, le délit d’opinion n’existe pas encore dans la constitution ivoirienne.
Quatre : si l’on arrête Justin Koua pour un délit ou un crime dont on le soupçonne, il est important et pour mettre à l’aise tout le monde, que ceci soit dit et rapidement à ses avocats, qu’il le sache lui-même avant son arrestation (ce qui n’a pas été le cas, puisque cela s’est passé devant des témoins).
Cinq : il est temps dans ce pays que le ministère public (police et bureau du procureur) commence à respecter les procédures élémentaires lors des arrestations des personnalités (puisqu’il semble utopique qu’on le réclame pour le citoyen ordinaire), si tant est qu’il n’agit pas sur ordre très souvent implicite du politique. Hier, nous-mêmes avons été victime de ce genre d’arrestation arbitraire et nous ne pouvons pas admettre que cette pratique insupportable perdure.
Six et enfin : je bénirai le jour où le premier magistrat ordonnera la libération d’un illustre détenu pour arrestation illégale. Ce magistrat-là rendrait un grand service à la justice, mieux à la Nation. Le respect des droits des uns et des autres, est-il si difficile que ça ? Y’en a marre !
André Silver Konan, Journaliste-Ecrivain