Le pouvoir tient à faire taire la JFPI

koua justin

(Notre Voie, 7 juin 2013) – 72h après son enlèvement manqué par les éléments des renseignements, à Daloa, Justin Koua, le patron de la Jfpi, a réagi, hier, en prononçant une conférence de presse, à l’ex-Qg de campagne du candidat Gbagbo, à la Riviera-Attoban. 

«Nous ne faiblirons pas». C’est un Justin Koua à la fois serein et déterminé qui s’est présenté, hier, aux journalistes, 72 h après son enlèvement manqué à Daloa, à la conférence de presse organisée à l’ex-Qg de campagne du candidat Laurent Gbagbo, à la Riviera-Attoban. Le secrétaire national de la Jeunesse du Front populaire ivoirien par intérim n’a nullement le moral entamé, mais, au contraire, est toujours prêt à poursuivre la lutte politique. Convaincu qu’il est que la victoire est au bout. «On peut emprisonner un combattant, mais on ne peut pas emprisonner le combat», s’est-il fait l’écho, en référence aux propos de Laurent Akoun, le secrétaire général par intérim du Front populaire ivoirien frappé d’interdiction d’activités politiques. Koua a soutenu que son arrestation ne freinera pas l’élan de la Jeunesse du Front populaire.

Se prononçant sur les raisons de cette attitude, le conférencier a souligné que les faits sont intervenus au lendemain de la «pseudo» décision la Cour pénale internationale (Cpi) sur l’audience de confirmation des charges. Il pense que cela a désorienté le pouvoir qui, depuis deux ans, n’a fait que prédire la culpabilité de Laurent Gbagbo. Ainsi le régime cherche à camoufler ce coup de massue qui est un sérieux revers. «Le verdict a été perçu comme une humiliation », a-t-il avancé.

Justin Koua a également expliqué que l’opération Eveil de conscience lancée depuis quelques semaines par la Jeunesse du Front populaire ivoirien (Jfpi) gêne le pouvoir à cause de son succès. «Pour le régime Ouattara, le Fpi ne doit se résumer qu’à des conférences de presse, des séminaires et autres réunions au Qg. Lorsque nous sommes sur le terrain, ils sont gênés, parce qu’ils savent que les populations nous sont favorables», dira-t-il. Il a indiqué que c’est dans cette logique que Laurent Akoun, Alphonse Douaty ont été arrêtés.

Le patron de la Jfpi a soutenu qu’il n’est guère impressionné par ce genre d’agissements. «Après le 11 avril, en prenant les rênes de la Jeunesse du Front populaire ivoirien, j’étais conscient, à cause de la nature du régime, qu’on ferait face à ce genre de situations. Nous avançons. Et nous sommes sûrs que nous gagnerons», a-t- il avancé. Koua a affirmé que l’opération Eveil des consciences est bien maintenue.

Sur les circonstances de son enlèvement manqué, le secrétaire national de la Jeunesse du Front populaire ivoirien a expliqué que c’était une opération bien planifiée et pilotée de main de maître par le préfet de police de Daloa, Koné Zié, qui était lui-même sur le terrain. Il a relevé que ce dernier a soutenu que sa carrière était en jeu. Aussi est-il allé jusqu’à menacer les agents du bureau des impôts de Daloa. L’affaire est devenue en fin de compte un problème régional au point où toute la région était informée. Les éléments déployés par le préfet de police de Daloa ont bloqué la direction des impôts du mardi matin au mercredi. Ils ont évacué les lieux sous la pression des travailleurs qui menaçaient de débrayer. «J’ai été alerté le lundi matin. Ce jour-là, ils ne sont pas arrivés. Le mardi matin, nous avons eu la même alerte. Nous étions sur le point de sortir quand nous avons vu le dispositif se déployer. De notre position, nous avons regardé les choses se faire», a-t-il expliqué, avant de souligner que c’était un scénario digne d’un film western. Le patron de la Jfpi a rapporté que le préfet de police a confié à des agents que c’était une mission commanditée par le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko.

Le conférencier a apporté un cinglant démenti aux déclarations faites par Koné Zié dans certains journaux, faisant état d’une rencontre simple avec le premier responsable de la Jfpi. «Nous n’avons aucune manifestation en vue à Daloa. Si le préfet soutient le contraire, qu’il apporte les preuves !», a-t-il affirmé.

Le secrétaire national de la Jfpi était entouré d’Achille Gnaoré, président du Bureau intérimaire des Parlements et Agoras, et Dagnogo Aboubacar, président de la Jeunesse de l’Union des nouvelles générations.

César Ebrokié