2020, Guillaume Soro y songe déjà. Du moins si l’on en croit les confidences faites par une source bien introduite dans l’entourage du président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire( Pdci). A l’en croire, le président de l’Assemblée nationale n’est pas indifférent à ce qui se dit ou se mijote relativement à l’alternance en 2020. Contrairement à ce que prétendait l’un de ses proches avec qui nous avons échangé sur la question, Guillaume Soro est bien soucieux du sort à lui réservé dans la perspective de 2020. Aussi rencontre-t-il de temps à autre le président du Pdci, pièce maîtresse de ce plan au contour encore fumeux. Au dire de notre source, Soro a entrepris de faire un corps à corps avec le sage de Daoukro, afin de savoir ce qui est prévu pour lui dans le scénario de 2020. Ainsi s’est-il rendu plusieurs fois chez Henri Konan Bédié. La dernière fois, c’était juste après la convention du Rhdp du 25 avril 2015, à l’occasion de laquelle le président du Pdci a réaffirmé son attachement à l’autre versant de l’appel de Daoukro, relatif à l’alternance en 2020. Faut-il le rappeler, l’alternance en 2020 signifie, dans l’entendement de Bédié, le fait qu’un cadre, issu de son parti, sera le candidat de la grande famille des Houphouétistes à l’élection présidentielle de 2020. C’est donc après que Bédié eut réaffirmé ce principe à la convention d’investiture d’Alassane Ouattara comme candidat du Rhdp, que Soro est allé le voir à sa résidence de Cocody Ambassade. En toute discrétion. Reçu en audience par le patriarche, on devine qu’il est venu s’assurer qu’il ne restera pas sur le quai en 2020. Les deux hommes ont en tout cas eu un huis clos dont rien n’a filtré. Mais, au dire de notre source, l’appel de Daoukro était au menu des échanges. Bien avant cette visite, Soro s’était rendu chez « le vieux » quelques mois plus tôt, soit en septembre 2014. Il a passé plusieurs jours et autant de nuits sur la terre natale de Bédié. Un séjour qu’il a mis à profit pour faire un tour dans les plantations de son hôte, histoire de créer un climat de convivialité, favorable à des échanges détendus. A en croire notre source, tous ces déplacements, loin des caméras, sur les terres de Bédié, n’ont qu’un seul objectif : jouer un rôle clé dans le scénario qui se prépare pour 2020. C’est dire que le président de l’Assemblée nationale n’entend pas attendre passivement que l’alternance lui tombe dessus. Parallèlement aux actions de lobbying que posent certains de ses proches, il semble avoir entrepris lui-même de démarcher l’une des pièces maîtresses de ce projet, qui n’est autre que l’octogénaire de Daoukro.
Assane NIADA
Source: Soir Info 6203 du mardi 09 juin 2015