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Soro Alphonse

(Nord-Sud, 21 octobre 2013) – Au terme d’une tournée d’environ deux semaines qui l’a conduit aux Etats-Unis d’Amérique puis en France, nous avons rencontré le député Alphonse Soro qui nous explique, dans cette interview, les raisons de son activisme. Pour lui, plus que tout, c’est la réélection du Président Ouattara qui le pousse à investir d’ores et déjà le terrain.

Après votre séjour aux Etats-Unis d’Amérique et en France, quel bilan dressez-vous des rencontres que vous avez eues avec vos compatriotes vivant dans ces deux pays ?
Je voudrais d’entrée vous dire merci de cette opportunité. Je suis effectivement rentré de tournée ; laquelle tournée m’a amené aux Etats-Unis où j’ai pu rencontrer la communauté ivoirienne de New York et celle de Washington.
J’ai pu rencontrer également les Ivoiriens qui sont en France et la tournée s’est très bien passée, je puis vous le dire. C’était l’occasion de rencontrer tous les Ivoiriens dans leur diversité. Et la tournée nous a permis d’échanger avec eux sur les questions de l’heure qui concernent la vie de la nation, la vie de la Côte d’Ivoire. Nous avons initié cette tournée dans un contexte bien précis. Il s’agissait de répondre à toutes les critiques et récriminations de nos militants de base et particulièrement de ceux de l’extérieur qui ont estimé que depuis l’avènement du Président Alassane Ouattara au pouvoir, ils n’ont plus eu de contact avec aucun responsable du parti ; aucun responsable du système Ouattara. Ils se sentaient abandonnés, ils se sentaient exclus de la gouvernance, ils se sentaient oubliés.

Concernant la rencontre de Paris, il se raconte que les partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo ont voulu la perturber. Qu’est-ce qu’il en a été ?
La rencontre de Paris s’est très bien passée. Je pense que c’était des rumeurs que nous n’avons pas prises au sérieux. Parce que c’est quand même difficile que des militants Lmp en viennent à perturber la manifestation d’un nombre important de militants du Rhdp ou même du Rdr. Je pense qu’ils jouaient à se faire peur eux-mêmes ; nous étions sereins et ça a été une fausse alerte, ils ne sont pas venus au rendez-vous. Nous les attendions plutôt pour un débat, mais on n’a pas accordé d’importance à cela.
On nous a fait état d’un incident entre votre délégation et l’ambassade de Côte d’Ivoire. Qu’est-ce qu’il en est également ?
Il n’y a eu aucun incident entre ma délégation et l’ambassadeur. Et là vous me donnez l’occasion de faire la lumière sur cette affaire. D’abord, je n’ai jamais dit que l’ambassade doit revenir à un militant du Rdr et encore moins que l’ambassade doit être le siège de ce parti. Maintenant ceux qui, dans leur songe de 3 heures du matin, m’ont entendu le dire, doivent apporter le film de leur rêve comme preuve.

C’est pourtant ce que semble dire Adama Diomandé…
Excusez-moi mais, Adama Diomandé  agit comme un mannequin de service qui veut plaire à son maître. Ce monsieur n’était pas à la rencontre et s’est contenté de rumeurs pour écrire tout et finalement rien.
Il se fie aux insinuations du journaliste et il n’a pas eu l’intelligence de comprendre mes propos. Quand je dis : « notre ambassade », il comprend « ambassade du Rdr ». C’est léger et malheureux. Cela dit, revenons aux faits. Durant mon séjour en France, j’ai eu des rencontres avec les jeunes, les femmes et surtout les vieux qui m’ont tous alerté que les pratiques exclusionnistes et ivoiritaires avaient refait surface au sein de notre ambassade à Paris. Et j’ai pu noter moi-même en m’y rendant que le mépris vis-à-vis des cadres du parti et de certaines personnalités du système était palpable.
Figurez-vous que des gens qui ont travaillé là-bas avec le ministre Ally Coulibaly ont été tous renvoyés, sans qu’on ne paie ce qu’on leur doit et, quand ils vont à l’ambassade le réclamer, ils sont traités de Guinéens. Des ministres et officiels de la République, en mission officielle à Paris, sont livrés à eux-mêmes et souvent avec des chauffeurs qui les abandonnent en pleine ville pour disparaître,  sans la moindre sanction.
Les gens de Lmp que l’ambassadeur actuel a rappelé passent leur temps à narguer nos militants, à insulter et à humilier nos parents. Et devant tout ça, j’assume ma réaction. J’ai dit que cela était inconcevable et inacceptable. J’ai dit qu’on se battra pour que plus jamais dans une de nos ambassades, on traite des Ivoiriens de Guinéens. Et que si une deuxième libération de  l’ambassade était nécessaire, on la ferait.

Au-delà de ce problème lié à l’ambassade de Côte d’Ivoire en France, qu’est-ce que les militants vous ont posé comme problème aussi bien en France qu’aux Etats-Unis ? 
Je pense que leur préoccupation majeure, c’est quel est leur apport dans ce qui se fait actuellement en Côte d’Ivoire. Ils sont informés de ce que les choses bougent, la Côte d’Ivoire est en train d’être transformée véritablement.
Leur souhait, c’est qu’on fasse appel à leur expertise ; ce qui a été fait par le chef de l’Etat, mais la critique est qu’ils n’ont pas d’interlocuteur quand ils arrivent à Abidjan. Ils ne savent pas à qui s’adresser. Et lorsque ces personnes rentrent en contact avec des responsables du système, les portes leur sont fermées. Ils n’arrivent pas à rencontrer les responsables du parti, avec qui ils étaient pourtant en contact bien avant qu’on accède au pouvoir. Ils sont également intéressés par tous les projets qui se font en Côte d’Ivoire, notamment les logements sociaux. Pour la plupart, ceux qui souhaitent revenir en Côte d’Ivoire veulent souscrire à des projets de ce genre.

Et, que leur avez-vous apporté comme réponse ?
Nous avons pu rassurer tous ceux que nous avons eu la chance de rencontrer. Déjà, les dispositions étaient en train d’être prises pour prendre en compte toute la diaspora ivoirienne dans la gouvernance Ouattara. Le chef de l’Etat leur parle. Il leur parle à travers des gestes, des actes concrets. Voyez-vous, il a fallu qu’Alassane Ouattara arrive au pouvoir pour que moi-même, je sache qu’il existait une direction des Ivoiriens de l’extérieur. Pourtant depuis plus de 50 ans, cette direction existait mais rien n’a été fait comme politique pour les Ivoiriens de l’extérieur.
Le Président Ouattara arrive, il commence par créer un ministère. Il dédie un ministère entier à la diaspora. Cela n’est ni plus ni moins la volonté de prendre en compte la diaspora dans la gouvernance. Nous leur avons dit que c’est le premier message du chef de l’Etat qui prouve qu’il veut les prendre en compte. D’ailleurs, lorsque le ministère de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur a été informé de ma tournée, tout de suite, le ministre Ally Coulibaly a décidé que le directeur général de la direction des Ivoiriens de l’étranger puisse m’accompagner dans cette tournée. Donc nous avons fait la tournée ensemble avec le directeur général, Konaté Issiaka.
Des Etats-Unis jusqu’en France, nous étions ensemble. Il est d’ailleurs prévu que les mois prochains, nous allions ensemble à Bruxelles, à Londres et en Italie, pour parler avec nos compatriotes. Et sa présence à nos côtés rassurera la diaspora que quelque chose est en train d’être fait pour elle. Pour l’instant, la direction est en train de s’installer, ses locaux sont en réhabilitation.
Je pense que cela a rassuré la diaspora. Maintenant en ce qui concerne les autres aspects, notamment la réconciliation, la reconstruction de la Côte d’Ivoire, les Ivoiriens de l’étranger ont souhaité franchement interpeller la classe politique pour lui dire que ça suffisait. Pour lui dire que la Côte d’Ivoire, qui avait trop duré dans la belligérance, devait tourner définitivement la page pour se donner la main afin de construire le pays.

N’est-ce pas seulement les militants du Rdr et du Pdci que vous avez rencontrés ?
Ce dont je vous parle, il s’agit d’un message d’un Ivoirien qui décide de tourner le dos à la politique politicienne pour voir la réalité en face. La réalité en face, c’est que le pays est en train de travailler et de se transformer. Qu’est-ce qu’il faut faire ? Il faut apporter sa pierre. Et pour apporter sa pierre, c’est dans un environnement de paix. Et on n’a pas besoin d’être du Rdr, du Pdci, pour demander un apaisement général dans le pays.

Vous êtes député, président de l’Alliance pour le changement, à quel titre avez-vous fait cette tournée ?
La tournée a été initiée par le bureau exécutif national de l’Apc qui a été interpellé à plusieurs reprises par la diaspora à travers des écrits, des courriers, pour dire que l’organisation de jeunesse la plus active en ce moment en Côte d’Ivoire était l’Apc et qu’il ne fallait pas qu’on puisse occulter l’étranger, la question de la diaspora. C’est ce que nous avons fait.

Est-ce qu’il n’y a pas de risque de conflit de compétence ; vous êtes président de l’Apc, il y a une direction du Rdr, il y a également les conseillers du Président Ouattara… N’allez-vous pas donner l’impression que vous êtes en train de marcher sur les plates-bandes des autres ?
Je ne marche sur les plates-bandes de personne parce que moi, je suis député du Rdr. Pour être député du Rdr, il faut être militant du Rdr. Je le suis, pleinement et entièrement, je n’ai de leçon de militantisme à prendre auprès de personne. A partir de cet instant, je revendique également une proximité avec le chef de l’Etat, au-delà des titres officiels.
Et si je revendique l’ensemble de ces positions, tout ce qui doit se faire pour que le Président Ouattara gouverne sereinement, moi je me battrai pour que ces conditions soient réunies. Et tout ce qui peut être de nature à déranger le Président Ouattara, moi, ma responsabilité en tant que jeune, c’est de m’attaquer à cela, de manière démocratique et civilisée à l’image de l’homme. Il faut que les gens comprennent cela. Il y a oui ou non du travail à faire ? J’estime qu’il y a du travail à faire. Quand le chef de l’Etat donne des orientations et fait des discours, il faut que dans les faits, ces choses soient reprises sur le terrain. Et ça, tout le monde y est habilité tant qu’il y a un vide de laissé.

Il se dit que le Président Ouattara mettrait des moyens énormes à votre disposition et que cela dérangerait beaucoup de gens au Rdr…
Ne prêtez pas oreilles attentives ni aux propos de radio trottoir, ni aux propos de sa consœur cravatée des couloirs.

Il se raconte aussi qu’échaudé, un membre de la direction du Rdr vous a rappelé à l’ordre…
De quoi parlez-vous ?

D’un membre de la direction intérimaire…
Non, je ne suis pas informé.

N’avez-vous donc jamais été inquiété, critiqué ?
Non, je reçois plutôt beaucoup de bouquets de fleurs à tous les coins de rue, surtout de la base.

En tant que député et membre du Rdr, n’êtes-vous pas responsable de l’immobilisme que vit le Rdr et que vous dénoncez ?
Non. Je ne crois pas. Ce que je fais comme tournée en Europe, je le fais également ici ; au point où certains pensent que j’en fais trop parce que moi je fais les tournées dans les quartiers d’Abidjan et nous sommes fréquemment à l’intérieur du pays. On essaie de faire un travail pour aider et accompagner le chef de l’Etat. Il y a des choses qu’il ne peut pas faire. Nous, nous sommes-là pour ça. Tout le monde ne doit pas avoir les bras croisés. J’estime que nous avons gagné les élections. Une direction intérimaire a été mise en place. De mon point de vue, elle manque d’un peu d’activisme.
Vous savez, sur la question, beaucoup de gens ont tenté de nous complexer. On nous balance souvent : attention ! Tu vas paraître comme le Blé Goudé. Mais si tous nous voulons faire le coquet, avoir une image policée, ne pas prendre de risques, mouiller le maillot pour Alassane Ouattara, ce sera difficile que le président dirige sereinement avec cette opposition, certes minoritaire mais très excitée. Devant cet activisme de l’opposition, nous n’avons pas le choix que de bouger. C’est ce que le ministre Adjoumani appelle « devant un fou, il faut plus fou ». Et j’affirme que l’adversaire n’a pas changé du blocus du Golf à ce jour, bien au contraire.

Des militants aux cadres, tout le monde critique l’immobilisme du Rdr. Qui est finalement responsable de cette situation ?
Je dis qu’il y a un constat. La base estime qu’il y a de l’immobilisme et nous sommes tous d’accord. Récemment, j’ai dit que la boutique était mal tenue. Il est urgent de restructurer le parti. Cela s’impose pour qu’on puisse commencer le travail de remobilisation de la base et contre-attaquer l’offensive fulgurante de l’opposition.

La direction intérimaire vous répondrait que grâce à elle, le bilan du Rdr est positif au regard de son rang aux dernières élections.
Qu’est-ce que cela veut dire grâce à elle ? Si c’est cela le bilan, nous disons que la moisson est maigre.

Vous êtes réputé proche de Guillaume Soro. Est-ce que votre combat n’est pas pour lui ?
Pourquoi voulez-vous que je sois forcément réputé proche de Guillaume Soro.

Vous êtes un cadre des ex-Forces nouvelles. Est-ce que vous ne travaillez pas pour Guillaume Soro ?
Pourquoi faire ?

On l’annonce comme potentiel prochain président du Rdr…
Là, vous m’informez. Soyons sérieux, le travail des Forces Nouvelles auquel j’ai participé, n’était pas pour prendre le Rdr et je n’ai reçu aucun mandat dans ce sens.

Comment percevez-vous les critiques des membres du Rhdp à l’endroit du Rdr ?
Je pense que ce sont des critiques qui, si elles se font dans un cadre normal, responsable et formel, sont à prendre au sérieux. Nous avons un péché grave sous la gouvernance Ouattara. On fait beaucoup de développement mais zéro politique. Or, les peuples ne regardent pas que le développement.

Cela est-il imputable au président de la République ?
Non. Le président de la République joue sa partition. Il est le chef de l’Exécutif. Il travaille pour tous les Ivoiriens. Mais, l’aile politique ne joue pas sa partition. L’aile politique de la gouvernance Ouattara a donc faibli. Et c’est parce que l’aile politique a cédé que nous avons constaté que le mur est fissuré et que les critiques sont montées de toutes parts. J’invite l’aile politique, pas seulement du Rdr mais du Rhdp, à faire en sorte que les choses reprennent.
On a besoin de poser des actes de politique forts comme le chef de l’Etat le fait en ce qui concerne le développement. Seuls, les actes de développement ne suffisent pas pour un peuple. Si cela seul suffisait, Abdoulaye Wade ne serait pas parti de la présidence du Sénégal, Ben Ali n’aurait jamais été chassé de son pays. Pendant que le chef de l’Etat s’emploie à relever le défi du développement, il faut que la branche politique joue sa partition. Il faut que le combat politique avec l’opposition puisse se faire au quotidien. Moi, je suis confiant que les actes posés par le chef de l’Etat, si les Ivoiriens veulent juger de manière objective, il n’y a pas de raison qu’il ne soit pas réélu au premier tour. Mais, l’opinion est manipulable. Et cette opinion est manipulée par l’opposition qui aspire à revenir au pouvoir. Notre responsabilité, en tant qu’aile politique, c’est d’aider le président de la République à relever ce défi. Le Président Ouattara ne doit plus revenir sur ce terrain pour nous soutenir, pour nous aider à relever ce défi.

Quel est, selon vous, le plus grand adversaire d’Alassane Ouattara en 2015 ?
Si les choses ne changent pas sur le plan purement politique, le plus grand adversaire serait le taux d’abstention. Mais, j’ai foi que les choses vont changer et que nous allons rencontrer nos bases et leur redonner le goût de la bataille. Nous leur expliquerons que le chef de l’Etat travaille pour la Côte d’Ivoire. Nous allons les féliciter d’avoir combattu pendant 20 ans pour l’accession du Président Ouattara au pouvoir.
Leur dire que les promesses du chef de l’Etat ont été tenues. Nous leur dirons aussi de ne pas trop condamner Alassane Ouattara, au motif que des responsables politiques les ont abandonnés. Cette faute n’est pas imputable à Alassane Ouattara. Nous allons leur dire que l’heure n’est pas au découragement. La priorité, c’est le développement de la Côte d’Ivoire. Alassane Ouattara le réussit bien. Et vous verrez qu’au bout de ce processus, Alassane Ouattara va remporter l’élection au premier tour du scrutin de 2015. Car les Ivoiriens auront vu ce qu’il a fait comme travail et les Ivoiriens auront été désintoxiqués.

Quel est votre pronostic sur l’affaire Laurent Gbagbo contre la Cpi ?
Pour moi, il n’y a pas d’alternative à un procès Laurent Gbagbo. Il n’y a pas d’alternative à ce que Laurent Gbagbo soit condamné. D’ailleurs, je ne pense plus à ce procès parce que c’est un acquis.
Je n’ose pas imaginer que la Cour pénale internationale puisse se discréditer, après être venue chercher un prisonnier, l’avoir amené à La Haye et, deux ans après, nous dire qu’il n’a rien fait, il n’a commis aucun crime. Je ne crois pas que la Cpi puisse se discréditer jusqu’à ce point. Je n’imagine pas non plus que la Cpi puisse souhaiter le chaos pour la Côte d’Ivoire. Car, une libération de Laurent Gbagbo sonnera le coup d’envoi d’une guerre civile en Côte d’Ivoire. Je le dis et je le répète parce qu’une fois libérés, vous entendez les propos que les responsables de la direction du Fpi tiennent. Ces personnes n’ont pas changé, elles sont dans une autre logique.
Et donc une libération de Gbagbo va entraîner une reprise des hostilités. Je ne vois donc pas pourquoi on doit souhaiter cela à la Côte d’Ivoire. L’activisme quotidien et négativement permanent des membres du Fpi, doit montrer à la Cpi qu’en réalité les gens se battent pour obtenir sa libération pour venir s’attaquer à la Côte d’Ivoire. Je ne pense pas que les gens peuvent prendre un tel risque. D’ailleurs, je vous apprends que les preuves supplémentaires demandées par les juges de la Cpi ont été apportées. Pour nous, il n’y a aucune raison de libérer Gbagbo. Et, là-dessus, les militants pro-Gbagbo se trompent. Son procès va se tenir et il devra être condamné. Il doit l’être pour ses victimes et pour le message à adresser à tous les dirigeants africains et du monde entier qui seraient tentés de faire comme lui, de tuer en masse leurs concitoyens, sans être inquiétés ou d’organiser des élections et refuser de reconnaître leurs défaites.
Réalisée par Marc Dossa