Un membre de l’ANC sur deux considère que le scandale de Nkandla devrait pousser le président sud-africain à démissionner.

zuma jacob

Les dix jours de deuil national décrétés pour rendre hommage à Nelson Mandela n’auront pas suffi à dissiper les nuages qui plannent au-dessus de Pretoria. Accueilli par une pluie de sifflets au Soccer City Stadium de Soweto, où il était venu saluer la mémoire du héros de la lutte contre l’apartheid, le président sud-africain Jacob Zuma subit désormais les foudres de son propre parti, l’African National Congress (ANC). D’après une étude publiée par le Sunday Times, dimanche 15 décembre 2013, 51% des membres de l’ANC souhaitent que leur leader quitte le pouvoir.

Dans les rangs de la majorité présidentielle, on a peu goûté les dépenses somptuaires auxquelles la rénovation de la résidence de M. Zuma a donné lieu. Alors que les fonds alloués par le ministère des Travaux publics étaient censés parfaire la sécurité de la propriété familiale de Nkandla, le quotidienMail & Guardian révélait fin novembre qu’une partie des subventions a servi à la construction d’une piscine et d’un amphithéâtre.

Dans un rapport cinglant, la médiatrice de la République, Thuli Madonsela, fustige l’inflation du coût des travaux, qui a atteint plus de 15 millions d’euros. Elle recommande de sanctionner le président, coupable à ses yeux d’«avoir enfreint le code de déontologie exécutif sur deux chefs d’accusation: avoir omis de protéger les ressources de l’État et avoir trompé le Parlement, en déclarant que toutes les structures non-liées à la sécurité seraient payées par lui et sa famille

A six mois des élections générales, le scandale sème le trouble dans le paysage politique sud-africain et braque les projecteurs sur l’affairisme du clan Zuma. Depuis son accession au pouvoir en 2009, l’homme fort de l’ANC a toujours feint d’ignorer les accusations de corruption et l’indignation que soulève le train de vie de son fils, Duduzane Zuma et de son neveu Khulubuse Zuma. Mais si les critiques semblaient jusqu’à présent glisser comme des gouttes d’eau sur les plumes d’un canard, le cyclone de Nkandla va obliger M. Zuma à s’expliquer.

Lu sur Sunday Times