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Affi N’guessan a achevé, le weekend dernier, son premier séjour dans l’hexagone depuis la chute du pouvoir du Fpi en 2011. Dans une interview accordée au confrère ”Le Point”, le président Affi est revenu sur la crise interne qui secoue son parti, tout en rassurant les militants que la fin n’est plus loin. «Nous sommes dans la procédure de résolution de cette crise interne. Et je crois que nous sommes très avancés. Il y a des camarades qui n’ont pas compris la stratégie que nous avons proposée. Mais je crois que progressivement avec le temps, avec l’expérience et au regard des résultats que nous obtenons dans cette logique du dialogue et de la réconciliation, nous voyons la famille se rassembler, et nous avons bon espoir que, d’ici aux élections, le Front populaire ivoirien retrouvera son unité et participera aux élections, uni et solidaire», a-t-il déclaré. Se réclamant le vrai patron du Fpi, Affi n’a pas inscrit sur son agenda une visite à Laurent Gbagbo. Une situation qui n’a pas laissé indifférent le média occidental qui a voulu en savoir plus sur son absence à la Haye. «La liaison physique n’est pas possible directement. Mais par personne interposée, nous savons que le président Laurent Gbagbo se porte bien», a-t-il indiqué avant de s’expliquer : «J’étais moi-même en prison pendant deux ans et demi. Je ne suis sorti qu’en août 2013. J’étais aussi sous sanction internationale. C’est donc depuis ma sortie et la levée de ma sanction, en avril 2015, que j’ai formulé une demande pour aller le saluer à La Haye.» Candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2015, l’ancien Premier ministre a dévoilé ses ambitions pour la Côte d’Ivoire. À l’heure actuelle, dit-il, il se pose un certain nombre de problèmes majeurs pour le pays. Le candidat du Fpi dit s’inscrire dans la résolution de tous ces problèmes. Il y a d’abord, explique-t-il, la question fondamentale de la paix, celle de la réconciliation nationale et de la stabilité politique. C’est pourquoi, il entend organiser les états généraux de la République pour refonder un consensus national au niveau de la Côte d’Ivoire. La deuxième grande préoccupation des Ivoiriens, souligne Affi, c’est la question de la pauvreté, de l’emploi, de la lutte contre la cherté de la vie, la promotion des revenus. «Il y a trop de pauvreté. Il faut mettre en œuvre toutes les actions nécessaires, qu’elles soient d’ordre économique ou social, pour lutter efficacement contre la pauvreté», précise-t-il. La troisième grande préoccupation, ajoute le candidat, c’est la sécurité. «Avec la crise post-électorale, le pays est dans une insécurité chronique. Il faut lutter efficacement pour désarmer les ex-combattants, pour ramener les dozos, c’est-à-dire ces combattants traditionnels, dans leur zone géographique pour reformer l’armée nationale, pour équiper la police et la gendarmerie, de façon à ce que la quiétude des populations soit assurée», confie Affi N’guessan. Enfin, le président du Fpi préconise la politique sociale en matière de santé publique, d’éducation, de logement. Commentant l’action d’Alassane Ouattara au pouvoir, l’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo souligne que non seulement son accession au pouvoir a été chaotique, mais la gouvernance est foncièrement décevante et négative, à telle enseigne que les graves problèmes que le pays connaît demeurent. Et c’est pour ça, dit-il, qu’il est candidat pour mettre en œuvre une autre politique, pour opérer le changement afin que la paix, la stabilité et la prospérité reviennent en Côte d’Ivoire.

Cyrille DJEDJED

Source : L’Inter N°5117 du Jeudi 02 Juillet 2015