La tournée de Pascal Affi N’Guessan se poursuit dans le Bafing. Malgré les campagnes d’intimidation, les populations sont venues au rendez-vous de la vérité.

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La tournée du président du Front populaire ivoirien (Fpi), l’ex-Premier ministre, Pascal Affi N’Guessan, dans la région du Bafing, n’est pas du goût des cadres du Rdr, parti au pouvoir. Lundi nuit, ils ont précédé la délégation du Fpi dans les villages du département de Ouaninou où Affi devait se rendre, le mardi 3 juin dernier. Pour demander aux chefs de villages, aux chefs de terre, aux populations, de ne pas recevoir la délégation du Fpi, à défaut de « lapider le cortège d’Affi». Peine perdue car les 3 villages programmés, mardi, dans le cadre de la tournée de remobilisation et de compassion du président du Fpi ont répondu présents à l’appel d’Affi N’Guessan. A Gbekro, santa et Ferentella, les lieux de rencontre ont fait le plein. et pourtant, à Gbekro, des individus ont menacé de faire arrêter les travaux d’électrification si le village recevait la délégation du Fpi. Même intimidation dans les autres localités. Les populations ont bravé tout cela pour écouter le message du Fpi. L’occasion était bonne pour Affi de prêcher la réconciliation. « Si des personnes sont passées nuitamment pour vous demander de ne pas nous recevoir, c’est que ça ne va pas en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, pour nous, le premier travail à faire, c’est la réconciliation », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter qu’au nom de pour cela, il faut que ceux qui sont en prison et en exil recouvrent la liberté. Affi estime que c’est par la réconciliation que la Côte d’Ivoire peut renouer avec la vie en communauté, qu’elle peut reprendre la voie du développement. « Certes, des personnes ont subi beaucoup de préjudices, des torts et pourraient penser à se venger, mais on ne peut pas mettre fin à la guerre par la guerre », dira-t-il. C’est pourquoi l’hôte du Bafing a lancé un appel aux populations : « Quel que soit ce que vous avez subi, je demande de vous surpasser pour pardonner ». Affi N’Guessan a exhorté les populations à ne pas confondre la politique à l’ethnie et la religion. « Je vous demande de recevoir et d’écouter tous les partis politiques. Il n’y a pas de parti ni pour un groupe ethnique, ni pour une religion ».

Il estime que les populations doivent se donner le choix d’un bon président en 2015, car en optant pour son neveu, on peut entraîner le pays dans la misère comme c’est le cas aujourd’hui. Il a alors commenté la mort tragique, il y a quelques jours, d’une militante du Rdr, Madiara Ouattara, qui s’est immolée. Affi N’Guessan a expliqué aux populations de Gbekro et de santa (moins de 20 km de la Guinée) à quel point, la méchanceté et le mépris peuvent conduire au suicide. Et comment une femme qui a servi le Rdr et à qui le régime issu de ce parti doit de l’argent, s’est donné la mort devant l’indifférence des responsables de ce parti. « Madiara est morte à cause de la méchanceté du Rdr », a-t-il affirmé. Avant de demander aux populations de ne pas avoir peur, de ne pas se laisser intimider par ceux qui viennent leur raconter des mensonges. Puis la délégation du Fpi s’est retrouvée à Ferentella. Dans le village de Mme Nadi Bamba, Affi a été reçu par le chef du village, Bamba Mamadou. Il a tenu le même discours d’espoir, de réconciliation et de pardon aux populations, avant d’aller saluer les parents de Nadi Bamba.

Armand BOHUI, envoyé spécial à Touba

Source : Notre Voie n° 4732 du mercredi 4 juin 2014