De passage à San Pedro, où il a rendu visite au président du Conseil régional, l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Sénégal, le Général Kassaraté Edouard, a tenu à affirmer sa loyauté aux institutions de la République, répondant, ainsi, à ceux qui l’accusent de traitrise.
Par Dosso Mourlaye Abdoulaye, Correspondant régional
Acteur majeur de la crise postélectorale qui a secoué la Côte d’Ivoire en 2010 et accusé de félonie à la tête de la Gendarmerie nationale, dont il avait la conduite, le Général Kassaraté Tiapé Edouard, ancien Commandant supérieur de la gendarmerie nationale, rompt le silence. En effet, l’ancien patron de la maréchaussée a répondu, pour la première fois, ce samedi 27 décembre, à San Pedro à tous ceux qui tentent de lui donner mauvaise conscience au motif qu’il «n’aurait pas loyalement défendu les institutions de la République incarnées par l’ex-président Laurent Gbagbo», à cette période de l’Histoire de son pays. C’était au sortir d’une visite de courtoisie au président du Conseil régional, Beugré Donatien et aux Conseillers régionaux de sa région natale réunis en session ordinaire, ce jour-là, à l’Alliance franco-Ivoirienne. «Les Ivoiriens ont un problème de culture. En ma qualité d’ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Sénégal, donc représentant officiel du chef de l’Etat dans quatre pays d’Afrique, j’ai l’absolu devoir de relayer tous ses discours officiels auprès des autorités de ces pays qui forment ma circonscription diplomatique et des Ivoiriens qui vivent dans ces pays-là», a-t-il relevé.
Puis Kassaraté de poursuivre : «Quand je fais cela, des personnes écrivent dans les journaux que je suis un traitre. Pourtant durant la crise postélectorale, je suis le seul officier qui n’avait pas fui et abandonné la troupe. J’étais au camp d’Agban avec mes hommes à qui j’ai donné instruction de rester en dehors de cette crise. En effet, pour nous, il s’agissait d’une crise politique et non militaire. Par conséquent, la Gendarmerie qui est une force républicaine, apolitique, n’avait pas à s’y mêler», a-t-il instruit ses détracteurs. L’ancien Commandant supérieur de la Gendarmerie a insisté sur le caractère «apolitique » et «neutre» de l’armée dans le fonctionnement de la République pour montrer qu’il a été cohérent dans sa démarche durant la décennie de sang qu’a traversée son pays. «Lorsqu’il y a eu la rébellion de septembre 2002, j’étais au front à San Pedro, Tabou, Grabo pour repousser les assaillants car la crise de 2002 était, au sens militaire, une crise armée. Mes hommes et moi avons fait notre boulot sans état d’âme pour déjouer la tentative de coup d’Etat. Un militaire doit avoir le sens de la République et moi je suis un républicain», a-t-il rappelé.
Visiblement à l’aise dans ses nouvelles fonctions de diplomate, le représentant du chef de l’Etat au pays de la Téranga a juré sa loyauté à l’actuel locataire du palais du Plateau. «Je suis Général de corps d’armée à la retraite et je suis ambassadeur; donc désormais je suis en politique et je me comporterai comme un homme politique. Et si je ne dois cesser de faire la politique du chef de l’Etat dans ces pays comme le souhaitent certaines personnes, alors il ne me reste plus qu’à déposer ma démission. Je suis fier d’être ambassadeur car la Côte d’Ivoire est de retour sur la scène internationale», a-t-il asséné aux partisans de Laurent Gbagbo. Il a conclu par ces conseils aux hommes de médias : «Durant la crise postélectorale, certains journalistes qui me vilipendent aujourd’hui m’appelaient pour me demander protection. D’autres mêmes s’apprêtaient à fuir le pays. Chaque fois que j’ai été saisi, je leur demandais de venir à Agban où ils ont bénéficié du gîte et du couvert. Qu’ils fassent attention à leurs écrits qui sont lus dans les pays où nous sommes accrédités pour ne pas que nos interlocuteurs aient une vision déformée de notre pays», a-t-il exhorté. Interrogé sur sa présence à cette réunion du Conseil régional, le diplomate a indiqué qu’il est en tournée dans sa région natale pour informer ses parents Kroumen de la probable arrivée du président Alassane Ouattara en visite d’Etat dans le sud-ouest du pays. «Après Tabou, il était impérieux que je vienne à San Pedro pour porter l’information dont j’ai eu la primeur depuis le dernier passage du président au Sénégal aux élus locaux. Il y a trop de division dans la région à cause de la politique et j’ai demandé à mes parents de taire leurs querelles puis de s’approprier le message du «Vivre ensemble» du président. Nous avons la chance d’avoir un homme comme le président Ouattara. Il est pétri de sciences du développement. Il l’a fait pour le monde entier et il le fait aujourd’hui pour son pays, nous devons l’encourager », a-t-il prêché.
Source: L’Expression, Lundi 29 Décembre 2014