Les principes sont les principes…
(Soir Info, 24 juillet 2013) – …Et les réalités sont ce qu’elles sont. Quelle est donc l’orientation réaliste à prendre pour sortir de l’ornière politique ou idéologique, face à des situations quelquefois plus ou moins inextricables ? Voilà l’équation à laquelle a été soumis le président intérimaire du Front Populaire ivoirien (Fpi), Sylvain Miaka Ouréto. Il a dû, ce 14 juillet 2013, mettre en congé tous les griefs de son parti contre la France, pour aller « siffler » des coupes de Champagne, à la résidence de l’Ambassadeur de France, à deux pas de la résidence présidentielle où résidait Laurent Gbagbo et qui a été bombardée par l’armée française avant que l’occupant ne soit capturé le 11 avril 2013, par les éléments des Forces nouvelles de Soro Guillaume. Mais, aujourd’hui, le temps (qui est un autre nom de Dieu) est en train de faire son effet… Le temps de la « guerre » semble faire place à la détente, à la concorde, au réalisme. Ainsi donc, le jour où Laurent Gbagbo bouclait son 829 ème jour de prison à La Haye, Miaka Oureto, lui, « trinquait » à l’honneur et à la puissance de la France. L’information a été éventée par la « Lettre du Continent », dans sa publication n° 663 du 17 juillet 2013. Voilà ce qu’écrit cet organe dont on dit très proche des services secrets français. « Les happy fews du 14 juillet. Hommes politiques ivoiriens et figures de la communauté française de Côte d’Ivoire, ont célébré la garden-party du 14 juillet dans les jardins de la résidence de France à Abidjan, cachés sous de grandes tentes pour se protéger de la pluie. Autour de l’ambassadeur Georges Serre, se sont retrouvés, une coupe de champagne de Castellane à la main, le Premier ministre Daniel Kablan Duncan ou encore le président par intérim du Fpi (Front populaire ivoirien) Miaka Oureto. Sponsors de la soirée, les filiales locales de groupes français (Société générale, Bnp Paribas, Total, Cfao, groupe Franchise Côte d’Ivoire) se sont faites discrètes ». Miaka était donc là… dans ce marigot, de la Francafrique, symbolisé par ces grosses entreprises. En tout état de cause, on a beau être « patriote », on n’en demeure pas moins homme politique, qui sait toujours sainement apprécier les réalités du moment.
Armand B. DEPEYLA