On m’apprend qu’il était journaliste au quotidien Notre Voie. Faut-il répondre à Souleymane T. Senn et aux autres frondeurs qui continuent de provoquer des débats inutiles alors que la fronde est en train de perdre son souffle, de s’estomper et de s’atrophier? Souleymane T. Senn a récemment publié sur son mur facebook ce qu’il a cru être une sorte de mise au point avec pour titre: FRONT POPULAIRE IVOIRIEN: DEUX LIGNES S’AFFRONTENT. L’ex-journaliste de Notre Voie s’était donc ainsi prononcé pour donner son opinion sur la crise qui secoue le FPI et qui est aujourd’hui en passe de connaître son épilogue avec l’auto-exclusion programmée des frondeurs.
Mais avant d’apporter notre éclairage sur cette autre confusion volontairement ou involontairement ajoutée à la confusion ambiante, relisons d’abord intégralement ensemble ce que Souleymane T. Senn a écrit et publié:
« Il ne faut guère se laisser abuser. Il n’y a pas de lutte de positionnement au FPI aujourd’hui. C’est pur mensonge. En réalité, il y a deux lignes qui s’affrontent. La première, la ligne capitularde, affirme que l’homme blanc est trop fort pour le nègre. Il ne faut donc pas prendre le risque de l’affronter. Au risque d’être vaincu. Irrémédiablement. Mais plutôt faire génuflexion et lui dire : “Maître, pardonne-moi, c’est le soleil qui m’a brûlé”. La deuxième, la ligne souverainiste, affirme que la liberté est une conquête. Qu’elle est faite de larmes. De sueurs. De sacrifices. Et que le destin d’un peuple ne se construit que par lui-même. Cette dernière ligne triomphera. Malgré “les piétinements et certains reculs”. Malgré les artifices honteux. Malgré les petites combines et combinaisons malsaines auxquels on assiste. Depuis des mois »
A lire attentivement ce texte, on voit bien comment les frondeurs ont savamment construit leurs stratégies et leur propagande sur l’intoxication, le mensonge et la roublardise pour tromper et égarer les militants et les populations. Laurent Gbagbo l’avait déjà si bien imagé au temps du PDCI-RDA en déclarant qu’à cette époque, quand tu disais à quelqu’un qu’il ment ou vole, il ne cherche jamais à te prouver le contraire mais te répond toujours que toi aussi tu mens et tu voles.
D’une certaine manière donc, les frondeurs ne veulent pas aujourd’hui reconnaître leurs torts malgré les graves impairs qu’ils continuent d’accumuler. Ce n’est ni un problème, ni même un souci pour eux, ils cherchent tout au contraire à faire croire à l’opinion publique que tout le monde au FPI est menteur, mystificateur, charlatan.
Les choses étaient pourtant très claires: Les GBAGBO ET NOUS, vous disent à vous les GBAGBO OU RIEN que vous mentez, que jamais Gbagbo ne vous a dit par courrier ou de vive voix qu’il est candidat à la présidence du FPI, que vous avez falsifié la lettre et la signature que vous avez attribuées à Gbagbo, que le Comité de Contrôle qui n’a aucun pouvoir de décision s’est arrogé le droit de prendre des décisions pour suivre vos consignes de fraude, que vous fabriquez constamment de fausses rumeurs pour les propager et perturber les actions qui s’engagent pour la libération de Laurent Gbagbo.
Votre slogan GBAGBO OU RIEN est sans consistance concrète et reste désespérément creux et vide. Vous n’y mettez aucun contenu si ce n’est du mensonge et de l’hypocrisie. La preuve, à aucune de vos nombreuses réunions clandestines et même à votre fameux Comité Central du 5 mars 2015 de tentative de destitution du président Affi et de prétendue nomination de Sangaré, vous n’avez fait que surfer sur des intentions et des émotions sans bizarrement prendre aucune peine de dédier une motion de soutien à Laurent Gbagbo que vous prétendez pourtant aimer. Et c’est Affi que vous accusez de trahir Gbagbo qui préside un Comité Central officiel et légal le 7 mars 2015 pour faire ce que vous avez négligé sinon banalisé. Alors qui d’entre vous ment? Qui veut véritablement la libération de Laurent Gbagbo et qui souhaite au contraire qu’il reste en prison pour diriger le FPI par procuration en utilisant son image et son nom?
Donc résumons-nous pour dire que nous sommes tout à fait d’accord avec Souleymane T. Senn que deux lignes s’opposent au sein du FPI, mais que cela relève désormais du passé car le ver se retire enfin du fruit et l’arbre va s’en trouver libéré et pourra par conséquent mieux s’épanouir. Deux lignes s’affrontaient, cependant ces deux lignes n’étaient pas celles que présente Souleymane T. Senn dans son post. L’une des deux lignes qui s’affrontaient, la ligne A, était en réalité la ligne du respect des textes, la ligne de la vérité, de la transparence, la démocratie, la légalité, la ligne de la raison et du réalisme, la ligne tenue par ceux qui savent que seuls la négociation, les discours apaisés et les compromis qu’il faut, aussi bien avec le régime Ouattara qu’avec la Communauté internationale, peuvent favoriser la réconciliation et le retour de la paix dans ce pays déchiré par la guerre et à l’agonie.
Loin d’être une ligne de la collaboration, de la trahison et de la renonciation au combat, cette ligne a su adapter la stratégie du moment au contexte complexe, difficile et défavorable qui prévaut sur le plan national et international. La seconde ligne, la ligne B, est la ligne tenue par ceux qui ignorent ou qui ont oublié que nous avons perdu la guerre et que nous risquons de perdre notre pays. Les partisans de cette ligne se croient le centre de la terre et croient que la terre cessera de tourner sans eux, que le soleil cessera de briller. C’est la ligne des rêveurs, des anarchistes, des fanatiques et des mythomanes. Cette ligne de l’inconscience, de l’immaturité, de la violence et du chaos ne triomphera jamais, car les ténèbres n’ont jamais triomphé de la lumière.
Daligou Paulin Boga, Venise (Italie)