Economie : Un groupe armé s’empare du Nord de la Côte d’Ivoire

Exploitation artisanale de l’or

Malgré l’instauration de l’autorité publique sur l’ensemble du territoire national, il se trouve encore des unités armées qui menacent des citoyens. Le cas de la région de Bogoué où des individus exploitent de façon illicite des minerais, doit interpeller.

Faut-il fermer les yeux sur ce qui se passe dans le Nord de la Côte d’Ivoire ou y mettre définitivement fin? Pour de nombreux cadres de cette région, c’est une opération d’hold-up qui ne dit pas son nom. Les victimes de cette occupation de force, sont les populations de Bagoué. Une région jadis prospère, quoique bénéficiant d’une pluviométrie saisonnière et variante. Ce qui n’empêche ces populations de s’auto-suffire en agriculture.

En effet, selon un mémorandum datant de 2012, cette région était connue en tant que vivier en termes de cultures vivrières et grande région productrice de coton. L’anacarde et la mangue y sont ajoutés en tant que cultures pérennes. Egalement, l’élevage et la pêche faisaient partie de l’activité de cette frange de population. Mais aujourd’hui, c’est une région qui est menacée par la famine. La raison est due à l’emprise de l’activité d’exploitation de minerais. Toute chose qui n’est sans conséquences tant sur la vie de ces populations que la sécurité. Les conflits entre des chercheurs d’or et les vrais propriétaires sont légions. En 2012, le problème avait trouvé un début de solutions, à travers des rencontres entre les cadres et le Préfet de région. Même si un semblant d’accalmie avait été constaté, toujours est-il que des poches de résistances demeurent. En effet, selon des sources introduites, des individus détenant des armes empêcheraient encore les populations d’avoir accès à certains espaces où sont exercées des activités illicites d’exploitation d’or. S’en tenant toujours au mémorandum des cadres de la région datant de 2012, la conséquence, la présence des orpailleurs dégraderait dangereusement toute la région, eu égard aux effets tant sur la faune, l’agriculture que sur la vie des populations. «Le sombre tableau que présente la région avec l’avènement de ce fléau est le suivant : Les champs et les plantations sont transformés par les orpailleurs en campements, les terres sont perforées de puits allant parfois jusqu’à 10 mètres de profondeur et 5 mètres de rayons et souvent reliés entre eux, formant par des galeries, d’où de fréquents éboulements de terrain, la végétation n’existe plus du fait de la coupe abusive de bois, toutes les ressources en faune et en flore sont en voie de disparition», relève le document. La grande peur de la population, c’est la présence des hommes en armes et qui interdisent l’accès des sites à toute personne étrangère à leur activité. «Cette situation traumatise davantage les populations déjà très vulnérables et apeurées depuis le déclenchement de la crise qu’a connue le pays», poursuit le document, dans lequel le Gouvernement interpellé. Vu que l’exploitation artisanale et anarchique des ressources minières des sous-sols a non seulement des incidences négatives sur la région de la Bagoué, mais pis, c’est le fait que ces activités ne profitent pas aux populations locales.

HK

Source: Le Sursaut, jeudi 05 mars 2015