La Banque mondiale prévoit une croissance mondiale de 3 % cette année, contre 2,6 % en 2014, selon le rapport semestriel “Perspectives économiques mondiales”, rendu public le 13 janvier au sein de l’institution à Washington (Etats-Unis).
Selon ses estimations parues dans le journal JEUNE AFRIQUE du mercredi 14 janvier 2015, la croissance économique devrait atteindre 4,6 % en Afrique subsaharienne (4,5 % en 2014).
“L’économie mondiale est à un croisement déconcertant”, a expliqué l’économiste en chef de la Banque mondiale, Kaushik Basu. “Le moment est particulièrement difficile en ce qui concerne la prévision économique”, a-t-il noté, rappelant qu’en raison d’une conjoncture morose dans la zone euro, au Japon et sur certains marchés émergents, “l’économie mondiale est propulsée par un seul réacteur, le réacteur américain”. Ce qui n’est guère suffisant pour “dessiner pour le monde un avenir radieux”, a reconnu l’économiste indien.
“La croissance des pays en développement, qui s’est chiffrée à 4,4 % en 2014, devrait se poursuivre pour atteindre 4,8 % en 2015, puis 5,3 et 5,4 % en 2016 et 2017 respectivement”, indique l’institution internationale.
L’Afrique subsaharienne, devrait connaître une croissance de 4,6 % cette année, en hausse de 10 points de base sur les 4,5 % enregistrés en 2014. Une hausse portée, selon la Banque mondiale, par “le dynamisme de l’investissement dans les infrastructures, l’accroissement de la production agricole et l’expansion du secteur des services”.
Une amélioration due “aux faibles prix du pétrole, à la reprise de l’économie américaine, aux bas taux d’intérêt mondiaux, et à l’apaisement des turbulences ayant secoué plusieurs grands marchés émergents”.
Si l’institution dirigée par l’américain Jim Yong Kim, reste prudente quant aux perspectives de rebond des deux premières économies africaines – le Nigeria (5,5 % en 2015, contre 6,3 % en 2014) et l’Afrique du Sud (2,2 % contre 1,4 %) -, elle s’attend à une reprise au Maroc (4,6 % en 2015, contre 3 % en 2014) et en Libye (4,3 % cette année, contre -21,8 % en 2014). L’Algérie et la Tunisie devraient conserver un rythme de croissance similaire [PDF]: 3,3 % en 2015 pour Alger (3 % l’an dernier) et 2,7 % pour Tunis (2,3 % en 2014).
Dans l’ensemble de la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord, la “croissance devrait progressivement augmenter jusqu’à 3,5 % en 2017 (contre 1,2 % en 2014)”, estime la Banque mondiale.
Une amélioration de la conjoncture mondiale, qui reste pourtant fragile. Dans l’édition précédente de son rapport, parue en juin dernier, la Banque mondiale pariait sur une hausse de 3,4 % du PIB mondial en 2015.
Nadège Aya