(Operation Succes) – Et alors, comment va « la chasse aux voleurs de temps » ? Pas facile ? Les voleurs sont malins ? Ils sont plus nombreux que vous ne le pensiez ? Ils reviennent à l’attaque ? Ils ont la vie dure et l’astuce aisée ? Et oui, et oui ! Ne vous désespérez pas. Je suis passée par là, moi aussi. J’ai dû me mettre à l’affût et les traquer, un par un. Ne croyez pas que je n’ai pas guerroyé contre mes « voleurs de temps ». Les miens étaient tenaces et parfois j’ai eu envie de leur laisser quelque chose à prendre pensant ainsi les circonscrire à un domaine. J’ai vite compris que la bataille devait être renforcée et minutieuse. Une guerre de position. Ne pas leur laisser regagner du terrain, organiser mes défenses, faire des contrôles… Et j’ai réussi. Aujourd’hui, je suis super-organisée et on me demande des interviews pour que j’explique ma méthode. C’est ce que j’essaie de vous transmettre.
Pour que la chasse soit fructueuse, il faut de la patience et de la constance, mais d’après vos témoignages, il semble que la traque se poursuit. Vous me dites :
- Merci pour cette méthode qui nous permettra de chasser les voleurs de notre temps.
- Un grand voleur de temps est celui que nous passons à regarder les mails 20 fois/jour nous nous interrompons dans la tâche en cours pour aller courir voir les mails et 5 ou 10 minutes par ci et par là font pas mal d’heures à la fin de la semaine. Les regarder 3/jour est amplement suffisant s’ils ne font pas partie de notre job, perdre du temps aussi au supermarché plutôt que d’avoir une liste d’achats (plus le bénéfice de ne pas acheter des choses dont nous n’avons pas besoin). Tout cela ajouté les uns aux autres font des heures en moins de sommeil. Je préconise toujours, si nous travaillons, de se relaxer à chaque fois que nous allons aux toilettes (excusez-moi mais il faut en parler) en comptant de 10 (ou 15) à 1 sur l’expiration et automatiquement nous sommes en ondes alpha et relaxés si nous ne pouvons faire de sieste c’est déjà un avantage de pouvoir se détendre plusieurs fois/jour.
- Bonsoir ce qui est sur, c est qu’on va perdre 15 minutes tous les soirs pour commenter les voleurs du jours et faire notre planning du lendemain! Hi hi!
- Cet article me rappelle combien il est important d’utiliser efficacement mon temps. Comme tu le dis dans l’article, il y a une fois le temps passé on ne peut plus le rattraper.
- Je trouve votre programme génial à tout point de vue, seulement moi je suis dans une situation où je n’ai que du temps, façon de parler !!! J’ai eu un grave accident, il y a 8 mois et je ne peux pas beaucoup me déplacer ou faire une activité longue, donc je ne sais pas comment faire pour suivre vos conseils, sans compter que je suis insomniaque à cause des douleurs que j’ai… Je vous remercie d’avance si vous avez des conseils à me donner car j’ai besoin de changer ma façon de vivre avec ce problème de santé.
Merci d’avance et un coucou à tout le monde qui suit ce programme génial.
A part le dernier commentaire, auquel je répondrai personnellement et en privé, car c’est une situation très particulière qui mérite une attention très spéciale et toute ma solidarité, vous constaterez que la chasse est en train de faire des ravages parmi les « voleurs de temps ». J’espère et je souhaite que vous vous en débarrassiez le plus rapidement possible. Tenez dur !
Rendez-moi la grasse-matinée de ma jeunesse !
Aujourd’hui voyons comment considérer le mythe de la grasse-matinée ? Vous avez répondu :
- Je ne crois pas au bénéfice de la grasse matinée. Avant je me levais tard le week-end et j’étais encore plus fatigué. Le mieux est de toujours se réveiller à la même heure durant le reste de sa vie.
- La grasse matinée ne sert à rien sinon à nous créer des insomnies le soir suivant. J’ai suivi un atelier du sommeil, étant habituée à dormir jusqu’à 12h, faute de sommeil récupérateur, et on m’y a enseigné que passé 9 h du matin, le temps passé au lit est nocif pour le soir suivant.
- La grasse matinée est pour moi un bol d’oxygène ! En effet, je ne suis pas stressée par le réveille-matin, je prends mon temps pour prendre un bon petit déjeuner, bref, je me sens bien car cela m’apporte du repos supplémentaire, mais pas seulement.
D’où vient le terme « grasse-matinée » ?
Il faut remonter au XVIe siècle pour trouver cette locution devenue aujourd’hui très courante. Dans l’expression, on trouve l’adjectif gras qui vient du latin crassus, épais. Qu’est-ce qui est épais ? Le matelas ? Le sommeil ? La réponse n’est ni évidente, ni unanime. Les linguistes ne garantissent pas la réponse, mais il semblerait que l’appellation « dormir la grasse matinée » soit à illustrer le plaisir de rester dans le gras ou mœlleux du matelas. Par définition, un matelas doit être suffisamment épais pour offrir un certain confort et repos. Vous ne ferez certainement pas de grasse-matinée sur un sol dur ou sur le matelas à clous d’un Fakir !
La grasse-matinée évoque aussi la paresse, l’inactivité. Rappelez-vous le film d’Yves Robert avec Philippe Noiret, Alexandre le Bienheureux. Il illustrait, en clé ironique et comique, la tendance d’un homme qui, après une vie de dur labeur à la campagne, décide, à la mort de sa femme, de se reposer de toutes ses fatigues et corvées. De grasse-matinée en grasse-matinée, il s’installe dans le plaisir de ne rien faire, le farniente, et sombre dans la paresse.
Seulement voilà, la grasse-matinée n’est pas sans risque. Non pas celui de la paresse, dont vous pourriez échapper, mais ceux liés à votre santé et équilibre.
La grasse-matinée, ennemi de votre cœur, entre autres !
Et oui, je vais encore faire le rabat-joie. Regardez cette transmission du journal de 20heures de TF1 en août 2010. Nous étions à la veille des vacances, et quoi de plus tentant qu’une période de belles grasse- matinées ? Le journaliste cite une recherche américaine qui a mis en évidence que dormir moins de 5 heures et plus de 9 heures fait croître les possibilités de développer des maladies cardiovasculaires. Pour celles et ceux qui optent pour dormir plus de 9 heures, ils voient augmenter le risque d’un infarctus d’une fois et demie ! Regardez et écoutez. Tirez-en vos conclusions. Ces résultats sont corroborés par des recherches plus récentes.
Un chercheur du South Western Medical Center de l’Université du Texas, Gregory Carter, a souligné combien la pratique de la grasse-matinée déréglait notre horloge interne. Comment ? En retardant d’autant l’heure pour trouver le sommeil la nuit suivante avec un risque de somnolence le lundi matin pour se rendre au travail ou à l’école. L’une de vos réponses y fait référence.
Il n’est pas sain d’accumuler des heures de sommeil comme s’il s’agissait de kilos de pommes de terre ! De la même façon que si vous vous amusez à déplacer les aiguilles de votre montre régulièrement, dans un sens ou dans l’autre, vous risquez de dérégler son mécanisme, vous ne pouvez jouer avec celui de votre corps. L’horloge interne ou horloge biologique est extrêmement précise et délicate. Rester au lit un nombre d’heures beaucoup plus grand que celui de vos nuits de la semaine est source de dérèglements et de possibles troubles du sommeil importants. Les conséquences peuvent se vérifier ensuite sur votre système cardiaque et neurologique.
La grasse-matinée, un bien ou un mal ?
Je ne peux que vous recommander une vision et un comportement le plus possible équilibré et raisonnable. Personne ne vous dira de suspendre les fêtes ou les sorties tard le soir. Si vous passez une nuit blanche, tant pis ou tant mieux ! Mais faites en sorte que ce soit occasionnel et non tous les samedis.
Une étude faite par la SMEREP (Sécu et Mutuelle étudiante) a constaté que « les étudiants dormaient de plus en plus mal. En 2005, 15% déclaraient avoir des troubles du sommeil, en 2007, ils étaient 20%. En 2009, on parle carrément de désordres du sommeil : nuits blanches, insomnies… Les effets sont plutôt désastreux : manque de concentration, irritabilité, perte de repères, sans parler du stress que 36% des étudiants n’arrivent pas à gérer. » La majorité des étudiants interrogés recourt à la grasse-matinée pour compenser l’insuffisance de sommeil. Les résultats sont loins d’être ceux attendus.
Que vous soyez étudiants ou adultes engagés dans la vie active, décider de faire une grasse-matinée pour « rembourser » votre « emprunt » ne résout rien. La « dette de sommeil » ne peut pas s’acquitter par une grasse-matinée. Plutôt, faites une sieste. Comme a écrit notre amie Sylviane « Depuis que j’ai vu combien cela me requinquait, je m’abandonne avec plaisir à un petit « roupillon » dès que le marchand de sable passe et je ne peux que conseiller cette petite halte-relaxation pendant la journée. »
Disciplinez-vous, ami/es de notre Blog, récupérez une heure mais surtout pas deux ou trois en plus de celles que vous dormez en règle général. Ce n’est qu’à petites doses que vous pourrez rééquilibrer votre état de sommeil. Je ne le répéterai jamais assez « le sommeil ne peut pas se capitaliser ».
Poursuivez votre « chasse aux voleurs de vos heures de sommeil », tenez bien vos comptes et nous ferons le bilan ensemble quand vous les aurez tous éliminés.
Par Amanda Castello